CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Vicky Psarakis
(chant)
-Pascal Jobin
(guitare)
-Danny Marino
(guitare )
-Chris Kells
(basse)
-Simon McKay
(batterie )
TRACKLIST
1) The Moment
2) The Chain
3) The Anchor and the Sail
4) The Game
5) The Ocean
6) The Hunt
7) The Raven Eyes
8) The Wake
9) The Resurrection
10) The Villain
11) The Pursuit of Emptiness
12) The Man Who Fell to Earth
13) The Trail
DISCOGRAPHIE
Je n’aime pas le metalcore. Je n’aime pas les chants féminins. Et pourtant, j’avais apprécié en son temps Prisoners des Canadiens de The Agonist. Les leads de guitares, le chant incroyablement varié d’Alissa White-Gluz, l’aspect progressif m'avaient suffisamment plu pour apprécier pleinement la galette. Depuis, Alissa est partie, remplacée par Vicky Paskaris, et le groupe produit un album intitulé Five, car c’est leur cinquième album... Un manque de créativité dans le titre qui, espérons-le, ne se retrouvera pas dans leur musique…
Hélas, dès le premier morceau l'on devine que cet album sera complètement raté. "The Moment" laisse froid. Aucun rythme, les guitares en retrait, un chant insipide... Que s’est-il bien passé chez The Agonist pour qu’ils raclent ainsi le fond de la marmite ? Et proposer un opener aussi mou, c’est se tirer une balle dans le pied ! "The Chain" relève un peu le niveau en apportant du rythme et quelques leads de guitare intéressants, mais cela reste faiblard. En quatre ans, le groupe semble s’être vidé de sa substance. C’en est inquiétant… Le metalcore proposé tourne dans le vide comme une antique machine rouillée. On ne retient rien du chant, des guitares et des morceaux. L’album s’apparente à une purge pour l’auditeur. Dans le meilleur des cas, il n’est pas trop dérangé par ce qu’il écoute en arrière plan. Dans le pire des cas, il a bien du mal à écouter l’ensemble jusqu’au bout. Il manque les parties calmes et les ambiances que savait proposer le groupe. De même, l’aspect progressif a complètement disparu. Quelle descente aux Enfers !
Reste à essayer d’expliquer comment The Agonist peut (justement) agoniser ainsi. La raison évidente est la perte de leur chanteuse Alissa que Vicky ne parvient pas du tout à faire oublier. Techniquement d’abord, la nouvelle chanteuse est plus limitée. Son timbre est moins beau, parfois trafiqué et ses lignes de chant sont sans intérêt. Quand aux growls, ils manquent de pêche et de variété. Là où Alissa sublimait certains passages, Vicky crispe même l'auditeur par moments. Mais la question se pose également au niveau des guitares et de l’ensemble du groupe. La remarquable cohérence du groupe lui donnait beaucoup d'efficacité. Les membres semblent sur Five complètement apathiques et sans créativité. Il manque de tout : de rythme, de mélodies, d’agressivité, de cohésion… Ce changement déjà opéré sur l’album précédent finit de creuser la tombe du groupe. La musique ne décolle jamais. Quelle déception !
Ce Five est à oublier. Vraiment. Mais comment le groupe peut-il se relever après une purge pareille ? Le groupe semble s’être délité en deux albums. On a l’impression que The Agonist ne sait pas vraiment quoi jouer. Sans inspiration, les Canadiens auraient peut-être dû éviter de sortir deux albums en deux ans, tout simplement...