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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Yvonne "Onielar" Wilczynska
(chant)

-Ilya Karzov
(guitare+claviers)

-Jürgen Bartsch
(basse)

-Stefan Wolz
(batterie)

TRACKLIST

1) Fickselbomber Panzerplauze
2) Kalt’ Ritt in leicht faltiger Leere
3) Kynokephale Freuden im Sumpfleben
4) Die Dunkulheit darbt
5) Gängel Gängel Gang
6) Arg tot frohlockt kein Kind
7) Verderbnisheilung in sterbend’ Mahr
8) Wahn schmiedet Sarg
9) Verdammnis straft gezügeltes Aas
10) Kein Mampf mit Kutzenzangen

DISCOGRAPHIE

Dark Metal (1994)
Dictius Te Necare (1996)
Bethlehem (2016)

Bethlehem - Bethlehem
(2016) - dark metal - Label : Prophecy Productions



Appréhender un enregistrement de Bethlehem lorsqu’on ne connaît musicalement le groupe ni d’Eve ni d’Adam, ou si peu, peut relever de la gageure. Bien sûr les fans vont s’étrangler à la lecture de probables ignominies involontaires. Cependant, on conserve le kolossal (deutsche Qualität) avantage d’arriver les yeux et les oreilles neufs. Car un groupe comme Bethlehem porte un passif tellement lourd que débarquer sans attente particulière peut dévoiler une bonne surprise. En l’occurrence lorsqu’on vient du black metal et qu’on découvre Bethlehem (l’album), elle est bonne.

En fait, on est mis directement en confiance par l’ouvreuse, la très bien nommée "Fickselbomber Panzerplauze" qui après un bref départ rock sombre bien vite dans un black metal d’obédience Shining (le Suédois). On retrouve très clairement un riff très proche de ce que la troupe nordique avait proposé sur son III. Même le chant très torturé de Onielar, transfuge du groupe bien black, lui, pour le coup Darkened Nocturn Slaughtercult, rapproche les deux groupes (au passage, sachez que Onielar est une femme prénommée Yvonne, même si ça ne change pas grand-chose au résultat final). Bethlehem n’est toutefois pas un copieur. Et pas un groupe de black metal. En fait, les Allemands sont beaucoup plus que ça. Ils l’ont amplement démontré dans le passé en se jouant des étiquettes et des genres. Un peu de ci, un peu de ça, beaucoup de sombre. Dark metal. Oui, ils l’ont inventé et ça leur va très bien.
Cette sortie éponyme est dark metal. Ça ne s’invente pas. Le côté ténébreux du black metal est complété par des odes cold wave, des arpèges, des incantations au piano qui ne peuvent laisser de marbre. Il abrite également des instants de pur groove rock’n roll. Ça pourrait faire chier pas mal de personnes, mais surtout pas le groupe. C’est d’ailleurs certainement pour ça qu’il y en a. En dehors du fait que ça coule de source dans les compositions. Ajoutez une pincée de death metal bien gras apparaissant sans crier gare au détour de certains riffs en mode outre-tombe. Donc oui, ce recueil est diversifié, il respire dans son opacité parfois suffocante. De là à se dire que cette diversité est un cache-misère qui sauve de la noyade… Non, probablement non car il y a du talent. Dans la composition, car mélanger tout ceci dans un style fluide, évident et naturel démontre bien un talent.
De plus, il y a un son. Polymorphe. Car classer ce Bethlehem dans une case spécifique est impossible. Les guitares sont tour à tour stridentes, grasses, claires tandis que les expérimentations sonores surgissent du néant sans crier gare. Le seul fil conducteur est une idée bien précise de l’émotion véhiculée à l’auditeur, et une mise en application auditive impeccablement retranscrite. Cette œuvre vous aspirera dans ses tréfonds et son ambiance sonore n’y sera pas pour rien. Une production d’une justesse confondante mettant en valeur comme il se doit les chansons tantôt hargneuses, tantôt lancinantes, tantôt vibrantes. Plutôt que miser sur la puissance à tout prix, Bethlehem enchante nos oreilles avec un son parfaitement adapté à ses ambitions qui rehausse idéalement les compositions.


Le simple fait que tous ces mondes cohabitent sans s’auto-détruire est une indication puissante de la qualité de cette réalisation. Le profane que je suis a envie de dire qu’il s’inscrit dans une synthèse de toute la carrière des Allemands, cependant je m’en garderai en affirmant seulement haut et fort qu’il est excellent. À écouter, pour se convaincre que 2016 valait le coup.



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