CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Andrew Eldritch
(chant+guitare+basse+claviers)
-Patricia Morrison
(basse)
-Doktor Avalanche
(c'est la boîte à rythmes, joli nom, pas vrai ?)
TRACKLIST
1) Dominion/Mother Russia
2) Flood I
3) Lucretia My Reflection
4) 1959
5) This Corrosion
6) Flood II
7) Driven Like the Snow
8) Neverland (A Fragment)
DISCOGRAPHIE
Eldrich, il aime pas les Français, mais nous on l’aime bien. On n’est pas trop du genre à appliquer la loi du Talion. Et puis Sisters, c’est tellement la base… Donc, pas de mesquinerie. Bon, on a deux étoiles et les Anglais une seule, mais ça, on ne va pas le dire. La victoire in extremis 2-1 de 2004 non plus. On est classe. Mème si, bien sûr, ce pénalty de Zizou dans les arrêts de jeu... Mais non. Des gentlemen je vous dis. Floodland le vaut bien.
Deux albums mythiques (First and Last and Always et Floodland, Vision Thing beaucoup moins) précédés de deux titres mythiquissimes ("Alice" et "Temple of Love"). Et une sacrée influence sur la scène goth/goth-rock (forcément) mais aussi metal. Paradise Lost et Tiamat, évidemment. Des milliards de groupe de metal gothique ont puisé leur inspiration du côté des Sisters, mais pas qu'eux : le regretté Warrel Dane, par exemple, pas spécialement connu pour ses accointances avec les corbeaux, s’est fendu d’une des innombrables reprises de "Lucretia My Refection", l’une des chansons phares de Floodland le magnifique. Deuxième album du groupe culte parmi les groupes cultes, cet album est, au choix, le point culminant de la carrière d’Andrew « vive Jeanne d’Arc » Eldritch et ses potes, ou bien le début de la trahison. Il faut effectivement reconnaître qu’un titre comme "This Corrosion", contribuant sans aucun doute, avec son beat dansant et ses chœurs à la Therion, à l'ascension de l'album dans le TOP 50 anglais, n’a pas grand-chose à voir avec le goth beaucoup plus intimiste, beaucoup plus mélancolique, beaucoup plus… goth de First and Last and Always.
A titre personnel, il ne s’agit certainement pas du titre qui me fascine le plus de la discographie des Petites Sœurs des Pauvres, mais il faut reconnaître qu’il trouve parfaitement sa place dans cette œuvre clean, tirant bien souvent sur le symphonique. Une trahison ? D’une certaine manière, oui. Sisters s’embourgeoise et déménage. Eldricth passe de la cave au château. Donc, oui. Mais il n’empêche que l’œuvre est superbe, que "Dominion" a de la gueule, que "Lucretia" fait partie du top 5 des meilleures chansons du groupe et que "1959" est d’une délicatesse saisissante (même si, en terme de délicatesse, "Rain From Heaven" du side project The Sisterhood n’a aucun égal). "Driven Like The Snow" est émouvante en diable. "Flood I", oriental, introduit parfaitement "Lucretia", et "Flood II" est un titre solide, à défaut d’être exceptionnel. Au final, Floodland arrive un petit cran en dessous de First and Last and Always (vous pouvez être sûrs que Greg Mackintosh préfère le premier album au second) en terme de chansons impactantes, mais n’usurpe en rien sa réputation d’œuvre majeure et classieuse. Moins spontanée que le travail antérieur, mais portée par un souffle puissant et magique.
A l’image de la pochette, Floodland est clean. L’œuvre possède, de plus, une touche symphonique qui dérouta un certain nombre de fidèles de l’époque. Il n’empêche, The Sisters of Mercy y termine son époque magique par quelques titres majeurs, "Dominion" et "Lucretia" et une ambiance noire et froide - malgré "This Corrosion", oui - qui semble ne pas subir les ravages du temps. Magnifique. Nous on a deux étoiles, mais c’est magnifique quand même.