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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Maniac
(chant)

-Blasphemer
(guitare)

-Necrobutcher
(basse)

-Hellhammer
(batterie)

TRACKLIST

1) Whore
2) Dark Night of the Soul
3) Rape Humanity with Pride
4) My Death
5) You Must Fall
6) Slaughter of Dreams
7) Impious Devious Leper Lord
8) Chimera

DISCOGRAPHIE


MayheM - Chimera
(2004) - black metal - Label : Season Of Mist



Tu viens de laisser sur le carreau tes fans de la première heure avec un retour trop compliqué, trop différent, tu fais quoi ? Tu fais faussement le coup du retour aux sources. Classique. Sauf que la différence majeure résidera dans le faussement. Car oui, MayheM ne s’en laisse pas compter, et fatalement, il fera plus…

Ce putain de groupe a un putain de talent pour sonner toujours comme lui-même tout en n’ayant jamais le même son. Il suffit d’entendre le premier riff de ce Chimera pour se convaincre que nous sommes en présence de MayheM, pourtant l’album en lui-même ne rend pas la pareille à Grand Declaration of War qui esquive également Wolf’s Lair Abyss. Avec une production froide mais lissée, presque aseptisée, Chimera détonne dans la carrière des Norvégiens. On pourrait le penser faussement robotique, presque dénué d’organicité. C’est partiellement vrai. Pourtant la troupe se fait un malin plaisir de vous rappeler son attachement à la décomposition et à la mort. Organique non ? Retour à la terre (et retour à lui-même puisqu’on entend un riff de "Freezing Moon" sur "Dark Night of the Soul"). Bref, ce claquement de guitare initial qui tranche avec ce qu’on connaît du groupe autant qu’avec son passé est annonciateur.
Blasphemer se base sur ce son si vif pour apporter le socle à ses riffs glaciaux, pernicieux. Il aime tisser un filet dans votre cerveau pour mieux vous happer. "Rape Humanity with Pride" (quel titre !) a une rengaine à la guitare qui reste en tête, en même temps, elle appelle à quelque chose de supérieur. Pernicieux vous dis-je. D'apparence si simples, la plupart des riffs s'écartent imperceptiblement de la tradition pour déranger. Et aborder Chimera en 2019 a le mérite d’au moins deux choses : la première, c’est qu’en considérant cet album comme « classique » à l’époque, je m’étais bien fourvoyé. La deuxième, c’est qu’il est franchement difficile de le dater. Le donner à un péquin lambda et lui demander s’il a quinze ou cinq ans, c’est l’assurance d’obtenir des réponses variées. Cette construction des titres, la production globale, ça respire la modernité. Même Maniac semble vouloir être moins enquiquinant.
Ajoutez à cela une prestation impeccable de Hellhammer (qui a dit évidemment ?). Il n’est pas sobre car il en case un peu partout, d’ailleurs sa vanité dégouline jusque dans le livret où il nous bassine avec le détail de chaque élément de son drumkit, comme si ça pouvait intéresser quiconque si ce n’est lui et ses collègues batteurs. Il faut cependant avouer qu’il atteint ici une certaine idée de la plénitude du batteur black. Il en colle partout, mais il garde suffisamment de sobriété pour ne pas gaver. Il maîtrise tous les tempos, les variations dans les frappes, les attaques des différents toms, cymbales. Un véritable plaisir à suivre. Et Necrobutcher ? Écoutez donc "My Death" et "Impious Devious Leper Lord", véritables odes à la basse s’il devait y en avoir dans le black metal. "My Death" en elle-même… Descente hallucinante dans les tréfonds de la noirceur de l’âme humaine qui se termine sur une implacable montée en force.


Quinze ans plus tard, Chimera marque les esprits. Étonnant d’écrire cela, mais les Nordiques ont façonné un brûlot dont la perception vous file entre les mains. C’était une erreur de le croire classique, il va bien au-delà. Certes les blasts et le froid sont là, mais la noirceur et la déconstruction des chansons le transportent dans une autre dimension.


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