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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Eric Jay Bloom
(chant+guitare+claviers)

-Donald Bruce "Buck Dharma" Roeser
(chant sur "Teen Archer"+guitare)

-Joseph "Joe" Bouchard
(chant sur "Hot Rails to Hell" et "Wings Wetted Down"+claviers+basse)

-Albert Thomas Bouchard
(chœurs+batterie)

-Allen Glover Lanier
(guitare+claviers)

TRACKLIST

1) The Red & the Black
2) O D 'd on Life Itself
3) Hot Rails to Hell
4) 7 Screaming Diz-Busters
5) Baby Ice Dog
6) Wings Wetted Down
7) Teen Archer
8) Mistress of the Salmon Salt (Quicklime Girl)

DISCOGRAPHIE


Blue Oyster Cult - Tyranny and Mutation
(1973) - hard rock - Label : Columbia CBS



Un an à peine après un premier essai auto intitulé bien accueilli à défaut d'avoir conquis les foules, Blue Öyster Cult invite à une nouvelle célébration baptisée Tyranny and Mutation. Un intitulé à la fois rude et poétique, en phase avec l'imaginaire intrigant mis en mots et en musique par le collectif new-yorkais. La troublante pochette aux tons majoritairement noir et blanc, à l'instar de sa devancière, promet un univers énigmatique et marmoréen : la réalité n'est pas si éloignée.

Incontestablement, le ton est plus tranchant. Les émollientes volutes psychédéliques dans lesquelles baignait en partie le LP inaugural se sont envolées, ce dont témoigne "The Red & the Black", ouverture pétaradante, speed et rugueuse au riff bien plus lourd que celui de sa version initiale, qui n'est autre que "I'm on the Lamb But I Ain't No Sheep" figurant sur Blue Öyster Cult. Six-cordes acérées, batterie tout en roulements étriqués et cymbales qui claquent, solo aux petits oignons, duel de guitares sans merci : le vaisseau cosmique s'est transformé en dragster. Montrant les muscles et désireuse d'en découdre, la horde est plus que jamais sous l'emprise des énergiques frères Bouchard, qui constituent sûrement l'une des meilleures paires rythmiques du circuit hard rock avec Bonham/ Jones de Led Zeppelin et Paice/ Glover de Deep Purple. On les retrouve déchaînés sur "Hot Rails to Hell", seul single (non classé) extrait du recueil, initié par un motif fulgurant qui évoque asphalte et cylindrées fumantes, entre guitares trépidantes et basse cavaleuse - le titre est composé par le titulaire de cette dernière, Joe Bouchard et ça s'entend. Avec son frangin, il tient la dragée haute à Buck Dharma, le soliste émérite qui participe peu à l'écriture, contrairement à la fratrie et dans une moindre mesure à Eric Bloom, guitariste et surtout chanteur principal qui compense une puissance modérée par sa diction cinglante et une faculté à s'adapter au climat changeant des chansons.
Car les chevelus de Long Island savent aussi calmer le jeu, ce qu'ils démontrent sur la moitié de l'enregistrement. Ainsi la batterie d'Albert Bouchard évite-t-elle au refrain apaisé d' "O D 'd on Life Itself" de se vautrer dans une lascivité dévitalisante et maintient la tonalité rock d'une occurrence titillée par un gimmick compulsif aux synthés, avant que les gratteux ne s'agitent modérément sur la fin. Toujours dans un registre détendu, une séance de stop ou encore permet d'apporter une légère variation au doorsien "Baby Ice Dog", dont les paroles sont signées Patti Smith, « poétesse rock » et petite amie du claviériste Allen Lanier tandis que "Wings Wetted Down" profite du contraste entre un thème grinçant et un piano lounge, ainsi que d'un refrain joliment désespéré. La chorale fiévreuse formée par Bloom et Joe Bouchard insuffle la vitalité suffisante pour éviter un différentiel trop marqué avec les assauts sauvages mentionnés plus haut, auxquels s'ajoute le monumental "7 Screaming Diz-Busters". Le trip luciférien (et sexuel selon Bloom) issu des inspirations cruelles et sibyllines de Sandy Pearlman, co-manager de la troupe en compagnie de Richard Meltzer, débute pourtant sur un heavy mid tempo quasi solaire qu'une accélération fantastique fait soudainement exploser. Après deux autres cycles et un solo furibard s'installe une atmosphère acide qu'alimente chaque musicien à l'occasion de démonstrations individuelles, dont une délectable et inquiétante se prolongeant aux claviers. La coda est superbe, brume instrumentale dense ponctuée par un chœur aussi doucereux qu' infernal.
Le pic de Tyranny and Mutation n'éclipse cependant pas les autres réussites déjà citées – il faut également parler de "Teen Archer", un groove surprenant sur lequel le père Joseph régale à la quatre-cordes. Pour son unique prestation derrière le micro, Buck Dharma la joue sensible, avant de participer à un double solo de guitares relayé par un orgue vif qui relance idéalement la machine. En clôture, "Mistress of the Salmon Salt (Quicklime Girl)" vaut essentiellement pour son refrain simple et touchant, rehaussé par des chœurs qui auront irisé toute l'œuvre. Une conclusion un poil fade mais néanmoins suffisamment plaisante pour confirmer l'immense potentiel du quintet, qui prouve sa capacité à gérer les temps faibles
.

L'annonce ne mentait pas. Sur leur deuxième offrande, les membres de Blue Öyster Cult brutalisent leur rock – tyrannie – et se créent une identité singulière entre rage et sophistication en laissant derrière eux les ambiances psychédéliques qu'ils convoquaient naguère : mutation. Mélange de froideur véloce et de mélopées chaleureuses, l'entreprise est une éclatante réussite qui propulse le BÖC parmi les formations les plus excitantes de la première moitié des seventies. Mieux encore : les quelques baisses de tension relevées entre les nombreux pics d'allégresse laissent à penser que le chef d'œuvre ultime est encore à venir. Le prochain album sera exceptionnel.



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