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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Robert Anthony Plant
(chant+harmonica)

-James Patrick "Jimmy" Page
(chœurs+guitare)

-John "Paul Jones" Richard Baldwin
(chœurs+claviers+basse)

-John Henry Bonham
(chœurs+batterie)

A participé à l’enregistrement :

-Viram Jasani
(tabla sur "Black Mountain Side")

TRACKLIST

1) Good Times Bad Times
2) Babe I'm Gonna Leave You
3) You Shook Me
4) Dazed and Confused
5) Your Time Is Gonna Come
6) Black Mountain Side
7) Communication Breakdown
8) I Can't Quit You Baby
9) How Many More Times

DISCOGRAPHIE

Led Zeppelin (1969)
IV (1971)

Led Zeppelin - Led Zeppelin



Ça y est. Ils débarquent. Pour changer le rock, c'était annoncé. En jouant plus fort, plus vite, plus sexy, Jimi Hendrix avait ouvert la voie. Blue Cheer, Steppenwolf ou encore Iron Butterfly s'y sont engouffrés, ajoutant une bonne louche de plomb dans leur carburant psychédélique. Le rock avait commencé à muter et pour achever la transformation, une section devait aller plus loin. Et se montrer décisive. Ce rôle sera endossé par Led Zeppelin.

Fondé sur les cendres encore fumantes de The Yardbirds, groupe charnière du rock anglais ayant vu passer en ses rangs Eric Clapton et Jeff Beck, Led Zeppelin, dont le nom aurait été trouvé par Keith Moon, le batteur de The Who, a toute légitimité pour mener l'assaut de rock lourd qui terrassera les troupes folk et psychédéliques qui pullulent de part et d'autres de l'Atlantique en ces sixties mourantes. Car son guitariste, Jimmy Page, a un maître-mot pour qualifier la façon dont devra sonner sa nouvelle formation : puissance. Musicien de session particulièrement demandé, aux innombrables collaborations (Marianne Faithfull, Joe Cocker.... Michel Polnareff !), Page prend les choses en main en produisant lui-même le disque inaugural du Dirigeable de Plomb. Il fait poser un micro d'ambiance afin de donner de la profondeur au son et profite de la dextérité des garçons qu'il a recrutés pour démultiplier l'impact de leurs interventions, celles-ci n'ayant nécessité pour la plupart qu'une seule prise grâce à une cohésion acquise au cours de la tournée ayant précédé l'enregistrement. Une tactique payante, en partie dictée par des impératifs financiers puisque, sûr de l'effet produit sur les pontes des maison de disque à l'affût de la prochaine sensation issue de ce rock en plein effervescence, Page a choisi de produire l'engin avant même que ne soit signé le moindre contrat discographique. Le résultat ? Inouï, au sens strict du terme. Un son live, aussi brut que soigné, écrin idéal pour fomenter un choc auditif auprès d'un public pour qui le susnommé Jeff Beck est alors la référence ès véhémence, que Led Zeppelin enterre à l'occasion de la reprise de "You Shook Me" de Willie Dixon, un blues déjà enregistré par Beck en 1968, dans une version qui ne fait guère le poids, à tous points de vue, face à celle, poisseuse et narquoise de Page et sa bande.
Outre la guitare électrique à la fois épaisse et incisive du boss, le gang bénéficie du chant époustouflant de Robert Plant, dont les détonations stridentes à la Janis Joplin insufflent une vitalité presque surnaturelle, comme en atteste sa performance fiévreuse sur "Babe I'm Gonna Leave You", reprise d'une reprise par Joan Baez d'un folk rustique d'Anne Bredon, rendue méconnaissable par les soudains emballements déclenchés par le quatuor, doté d'un redoutable duo rythmique constitué du cinglant John Bonham à la batterie et du rigoureux bassiste John Paul Jones, par ailleurs claviériste occasionnel, dont la scansion sûre se révèle déterminante dans la cohérence et la solidité affichée par le collectif londonien. C'est sans doute avec "Dazed and Confused" que celui-ci se montre le plus spectaculaire. Tout Led Zeppelin est résumé dans cette adaptation du morceau homonyme de Jack Holmes (1967), que Page avait l'habitude de jouer avec les Yardbirds. De l'original, acide et baignant dans un psychédélisme bien de son époque, Led Zeppelin en fait un trip hallucinatoire, dérangeant et contrasté. Judicieusement exploitée, la lancinante descente chromatique emmène vers les abysses, prélude à une déflagration d'une brutalité inédite auquel succède une séquence flippante pendant laquelle Page frotte ses cordes avec un archet sans trop se soucier de la tonalité, suggérant le « trouble » du titre d'une façon tout à fait convaincante, d'autant que Plant se laisse aller à des vocalises équivoques, en rapport avec la représentation phallique sur la pochette du zeppelin LZ 129 Hindenburg, quelques instants avant son atterrissage tragique sur une base du New Jersey le 6 mai 1937. Une accélération musclée relance la machine avant qu'une scansion martiale ponctuée des soupirs lubriques too much mais osés de Plant ne vienne conclure l'affaire, dont le rude traitement et les multiples rebondissements feront date.
Cependant, toutes les pistes n'atteignent pas ce degré de tension : le cordial "Your Time Is Gonna Come" offre un moment de détente presque incongru, de même que "Black Mountain Side", instrumental inspiré d'un traditionnel irlandais sur lequel a été convié un joueur de tabla et qui permet surtout à Page de faire démonstration de ses aptitudes à la guitare acoustique. Quant au trop long "How Many More Times" placé en clôture, sa structure brouillonne et ses accents expérimentaux un peu vains – le retour de l'archet menaçant – en font une copie pâlichonne de "Dazed and Confused". De plus, le lent "I Can't Quit You Baby", s'il témoigne une fois de plus de l'habileté des quatre chevelus à vivifier le blues - celui de Dixon, encore - fait figure davantage de figure de style, sans faire vraiment avancer le schmilblick. Soit le contraire de "Good Times Bad Times" et "Communication Breakdown", salves nerveuses et percutantes, voire carrément speed pour la deuxième, qui illustrent de manière excitante ce dont sont capables ces iconoclastes quand ils décident de repousser les limites généralement admises dans le rock en matière d'intensité.


Sans renier les influences folk et blues partagées par les acteurs du British Blues Boom durant les sixties, Jimmy Page et ses acolytes les galvanisent dans un fracas de guitares bravaches, de percussions punitives et de vocalises vitrifiantes. Un pied dans une tradition transcendée, l'autre dans un territoire encore neuf qu'il défriche méthodiquement avec une virulence jamais entendue, Led Zeppelin ponctue la décennie d'un coup d'éclat dont les conséquences seront monumentales pour l'histoire du rock... Et du hard rock, qu'il invente lors de son premier essai, perfectible, certes, mais incontestablement révolutionnaire.



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