Chronique : Kong Traders of Truth (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 24 mars 2023

Sa note : 13/20

LINE UP

-David Kox
(guitare)

-Tijs Keverkamp
(guitare)

-Mark A. Drillich
(basse)

-Oscar Alblas
(batterie)

A participé à l’enregistrement :

-Jan Akkerman
(guitare sur "Chaos as Law")

TRACKLIST

1) Radiance
2) Hit That Red
3) Fringing
4) Rök
5) Mirrorizon
6) Glasslands
7) Ripper
8) Chaos as Law
9) Stray Marks
10) Flat Earth Sobriety
11) Destressed & Unrestrained

DISCOGRAPHIE

Earmined (1997)
Traders of Truth (2023)

Kong - Traders of Truth

(2023) - electro metal prog instrumental - Label : Kongenial

Depuis la réactivation de Kong en 2007 après sept années de pause, le bassiste Mark A. Drillich mène tranquillement la barque néerlandaise sur les mêmes eaux metal electro que pendant la première époque du collectif, son âge d’or pourrait-on dire si ce dernier avait rencontré davantage qu’un succès d’estime. Un neuvième long jeu nommé Traders of Truth, le quatrième depuis la résurrection, voit le jour en ce début d’année 2023 et comme d’habitude, on ne compte plus les chanteurs invités venus cachetonner.

Il n’en est rien, évidemment, ici on n’est pas chez Avantasia. La musique de Kong est instrumentale depuis ses débuts et si l’on excepte les discours échantillonnés façon Boards of Canada sur "Flat Earth Sobriety" et le final "Destressed & Unrestrained", la donne n’a toujours pas changé. Hormis sur les premières mesures de "Rök", la coloration trip hop qui caractérisait le groupe pendant les nineties est absente, laissant la place à une scansion plus… rock, justement, comme sur le heavy "Stray Marks", par exemple, quand elle ne se marie pas avec une batterie electro indus, notamment sur le très Ministry-soft "Chaos as Law" que le vénérable guitariste Jan Akkerman de Focus agrémente d'un solo. Ne change pas non plus la tonalité très cinématographique du quatuor batave, qui alterne les séquences tendues – la triplette inaugurale "Radiance"- "Hit That Red"- "Fringing" – et les plages qui le sont moins, "Mirrorizon"- "Glasslands"- "Ripper", autre trois à la suite placé à mi-parcours.
Toutefois, il serait exagéré de qualifier ces dernières compositions d’accalmies, les instrumentistes instaurant un climat sinon oppressant, du moins inquiétant, tout au long du recueil. L’ambiance distillée durant les cinquante-et-une minutes de l’enregistrement a beau être prenante, elle ne suffit pas cependant à masquer l’absence de moments forts. La production, malgré un son de guitare un peu compressé, n’est pas à mettre en cause, mais les passages atmosphériques quasi systématiques au mitan qui cassent la dynamique plus qu’ils ne la relancent et un déficit de thèmes accrocheurs endiguent la rêverie.

Toujours aussi doué pour emmener l’auditeur dans les petits mondes qu’il crée à coups de riffs lourds, de rythmes versatiles et de samples électroniques, Kong frustre le voyageur à qui il présente un trajet un peu trop cohérent en dépit des variations qu’il propose. Privé d’étape marquante, le parcours est plaisant mais pas inoubliable, au pays du rose pâle et du gris clair, sans éclaircie ni profonde noirceur. Pour aussi agréable qu’il soit, Traders of Truth frise l’exercice de style, ce qui ne sera sans doute pas un problème pour les amateurs de metal prog instrumental qui connaissent depuis longtemps les aptitudes de la formation d’Amsterdam.