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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 31 mars 2023
Sa note : 16/20

LINE UP

-Christian "Vander" Vanderschueren
(chant+claviers+batterie+percussions)

-Klaus Blasquiz
(chant)

-Jannick Yves Top
(chœurs+claviers+violoncelle+basse)

-Bernard Paganotti
(chœurs+basse+percussions)

-Stella Vander
(chœurs)

-Lucille Cullaz
(chœurs)

-Lisa "Deluxe" Bois
(chœurs)

-Catherine Szpira
(chœurs)

-Michel ''Mickey'' Graillier
(claviers)

-Patrick Gauthier
(claviers)

-Benoît Widemann
(claviers)

-Pierre Dutour
(trompette)

-Alain Hatot
(flûte+saxophone)

TRACKLIST

1) Üdü Ẁüdü
2) Weidorje
3) Troller Tanz (Ghost Dance)
4) Soleil d'Ork
5) Zombies (Ghost Dance)
6) De Futura
7) Ëmëhntëht-Rê (extrait n°2)

DISCOGRAPHIE


Magma - Üdü Wüdü
(1976) - rock jazz zeuhl - Label : Seventh Records



Christian Vander aurait-il déjà tout dit ? Après avoir posé les jalons de son intranquille univers sur trois albums inouïs (Ẁurdah Ïtah inclus) au tout début des seventies, le leader habité de Magma et ses alliés ont mis sur pied le virtuose Mekanïk Destruktïw Kommandöh, auquel a succédé Köhntarkösz qui donnait l’impression d’un apaisement inexorable. La relecture d’une partie des hymnes kobaïens avec la participation active de Didier Lockwood sur le live Hhaï laissait entrevoir la fin d’un cycle, le violoniste quittant l’entité jazz rock, zeuhl pour les initiés, peu de temps après. Une année plus tard, pourtant, un artefact étrange – même, et surtout, s’agissant de Magma - voit le jour sous le nom de Üdü Ẁüdü.

Étrange et même incongru : tels sont les adjectifs qui viennent à l’esprit à l’écoute de la chanson-titre lorsque l’on a en mémoire les productions antérieures de Magma. « Chanson », oui. Certes, pas du couplet-refrain de hit-parade comme en chantait Stella Vander avant de s’unir à Christian, mais tout de même. Ce thème solaire bardé de cuivres, à peine soutenu par un beat timide mais tenace sur lequel un chœur féminin asticote un vocaliste modulant en onomatopées façon scat de jazzman pour onduler de concert en une incantation joyeuse : qui l’aurait cru de la part des disciples à la griffe ? La majorité des pistes de Üdü Ẁüdü se déclinent sous forme de vignettes inférieures à cinq minutes, format court peu usité jusque-là chez Magma. Le collectif donne l’impression de refermer la parenthèse enjouée sur "Weidorje", composition du bassiste Bernard Paganotti, la seule sur laquelle joue ce dernier, et du chanteur Klaus Blasquiz. Se mouvant sur un rythme lent mené sèchement à la baguette retrouvée de Vander, un motif se répète, martelé de voix masculines déclamatoires typiquement kobaïennes – du nom de la langue inventée par le leader.
Pourtant, la légèreté fait son retour dès le morceau suivant, sautillant et décomplexé, sabbat de créatures fantastiques dans une clairière oubliée. Surprenant de naïveté, récréatif, "Troller Tanz" est l’inverse exact de l’ample "Köhntarkösz" déployé sur la réalisation précédente. Nettement plus linéaires, "Soleil d'Ork" puis "Zombies (Ghost Dance)" peuvent être assimilés à des touches d’appoint, respectivement aérienne et tellurique, qui achèvent de poser le décor absorbé par une composition hors normes : "De Futura". Son auteur, Jannick Top, fait sourdre de sa basse saturée une mélodie infectée aux accents inquiétants, mid tempo venu d’un autre monde, ou d’une autre époque, porté par des claviers froids et grinçants. Accompagné de borborygmes sourds et d’une lourde battue, l’instrument monstrueux progresse pesamment durant le premier tiers à peine aéré par trois brèves modulations, avant que ne débute une accélération progressive, terrible, hypnotique, anesthésiante, telle la mort déferlant sur l’humanité impuissante.
On comprend mieux le titre original, « De Futura Hiroshima ». Que Top et Vander puissent restituer cette séquence en concert défie l’entendement. Quelques interventions aux synthés stellaires et ricanants offrent des respirations d’air vicié, offrandes jetées à la Bête dans l'espoir de la calmer. Mais celle-ci reprend sa trajectoire, revigorée. Un quart d’heure s’est écoulé, le tempo fléchit et la mélopée change, comme si la Mort contemplait son œuvre, triomphante, prête à repartir, accélérant sa course. Ses séides ne peuvent plus la suivre, seule une pulsation  ardente et quelques incantations scandent sa montée d’ivresse. Puis elle s’arrête dans un râle, repue. Tintinnabule ensuite un extrait d’"Ëmëhntëht-Rê", conclusion rassurante après l’apocalypse.


Chez Magma, l’insouciance est passagère. Elle existe néanmoins, ce dont la faction en noir témoigne pour la première fois en studio sur Üdü Ẁüdü. Satellites divers à l’orbite furtive que l’on scrute jusqu’à ce qu’ils se dérobent au regard, ces brèves occurrences ne laissent guère deviner le magnétisme dégagé par le vortex qu'elles annoncent, offrande monstrueuse d’un démissionnaire en repentance, qui dévore l'Uniweria Zekt, la galaxie de Vander et ses affidés. Pourtant, après cette terrible nuit, l’aube apparaît. Le voyage se poursuit.





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