Chronique : Sulphur Aeon Seven Crowns and Seven Seals (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 19 novembre 2023

Sa note : 16/20

LINE UP

-Martin "M."
(chant)

-Torsten "T." Horstmann
(guitare)

-Andreas "A." Koort
(guitare)

-Sascha "S." Schiemann
(basse)

-Daniel "D." Dickmann
(batterie)

TRACKLIST

1) Sombre Tidings
2) Hammer from the Howling Void
3) Usurper of the Earth and Sea
4) The Yearning Abyss Devours Us
5) Arcane Cambrian Sorcery
6) Seven Crowns and Seven Seals
7) Beneath the Ziqqurrats

DISCOGRAPHIE

Swallowed By The Ocean's Tide (2013)
Gateway To The Antisphere (2015)
Seven Crowns and Seven Seals (2023)

Sulphur Aeon - Seven Crowns and Seven Seals

(2023) - death metal Blackened doomesque - Label : Van Records

Surprenant, n’est-ce pas? Je m’apprête à chroniquer du Sulphur Aeon. J’ai commencé avec Gateway to The Antisphere, un peu brouillon, très dense, mais qui laissait entrevoir un vrai potentiel, puis The Scythe Of Cosmic Chaos, qui cette fois laissait apparaître des fulgurances encore plus prometteuses dans un écrin toujours plein d’épines et de gaz suffocant. Seven Crowns and The Seven Seals a réduit la pression du gaz, mis un petit peu de lumière et nous y voilà, on comprend enfin le langage Cthulhu. C’est peut-être que la bête approche, ou que ses disciples ont enfin saisi que pour faire passer un message, il valait mieux l’entendre. Ce dernier né m’a frappé sans préambule, il m’a happé et continue à m’aspirer vers lui. Très belle surprise.

À la lecture de l’introduction, certains pourraient se demander si le groupe n’a pas renié ses principes pour devenir plus accessible. À ceux-ci, je répondrais que c’est en effet possible et que je m’en cague d’une puissance que l’on ne peut décemment pas imaginer. Il y aura des déçus, probablement, car le propos s’est, non pas assagi, mais aéré. La chape de plomb s’est allégée. En contrepartie (Vade Retro Satanas), un peu plus de clarté et de mélodie. C’est ce qu’il me manquait, cela tombait fort bien. Le Sulphur Aeon ultra lourd qui tournait autour du pot pendant des heures avec la variabilité d’un métronome, cela peut plaire, mais à titre personnel, cela avait tendance à me fatiguer sur la durée d’un album, ainsi que me frustrer car un potentiel aussi puissant inexploité, cela me rendait presque malade.
Aucune variation de tempo n’est à déplorer cela étant, c’est toujours à la même vitesse qu’œuvrent les musiciens, dont deux d’entre eux, S le bassiste et A le guitariste ont rejoint le combo en 2018, c’est-à-dire sur The Scythe Of Cosmic Chaos. De là à associer l’évolution musicale à leur arrivée puis installation dans le groupe, il y a un pas que je ne saurais franchir, même si la coïncidence est troublante. Les riffs sont plus catchy et tranchants ("Arcane Cambrian Sorcery"), ceci est assez évident dès la première écoute. Si la voix claire déjà entendue sur le précédent album est un peu plus présente au fil de certains titres et plutôt maîtrisée, elle participe grandement à cet allègement, sans pour autant grignoter trop de place aux très beaux et variés rugissements du sieur M. dont l’organe peut hurler, growler typé black ("Usurper of the Earth and Sea"), ou typé death/doom dans à peu près tous les morceaux. Une très belle palette vocale se fait entendre et elle ne m’était jamais apparue ainsi auparavant.

Comme vous le savez peut-être, j’écoute peu de death metal depuis longtemps, excepté les sorties qui m’interpellent, et celle-ci en est une, indéniablement. J’attendais que Sulphur Aeon me surprenne agréablement et ce fut le cas. L’amélioration de l’accessibilité à leur musique a fait que je suis au rendez-vous, et continue d’y être, car je vais encore écouter cet album quelque temps. Cette fin d’année est décidément belle, avec ce Seven Crowns and Seven Seals, le dernier The Project Hate MCMXCIX et le dernier Shining dans un autre style. Oui, bien belle…