Chronique : Eisregen Abart (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 25 août 2024

Sa note : 14/20

LINE UP

-Michael "M. Rot" Roth
(chant)

-Ronny "Yantit" Fimmel
(guitare+batterie)

Ont participé à l’enregistrement :

-Frau N. Feind
(violon)

-Gemser
(piano)

-Markus Stock
(basse)

TRACKLIST

Disque 1 :

1) Am Abgrund
2) Ich und mein Bolzenschussgerät
3) Im blutroten Raum
4) Lebendköder
5) Dem Menschsein so fern
6) Schöner sterben
7) Hinterland
8) Rasierfleisch
9) Abart
10) Schmutzliebe
11) Totkörperkunst

Disque 2 :

1) Die Rückkehr der Elektro Hexe
2) Elektro Baba Yaga
3) 1000 tote Nutten 2024

DISCOGRAPHIE

Blutbahnen (2007)
Knochenkult (2008)
Rostrot (2011)
Todestage (2013)
Grenzgänger (2023)
Abart (2024)

Eisregen - Abart

(2024) - dark metal - Label : Massacre Records

Comme quoi une chronique ça ne tient pas à grand-chose. Grenzgänger n’avait eu la sienne que par la grâce de ma fougue aventureuse, fièvre impénétrable qui me happe d’une envie de découverte régulièrement. Abart est passé par des chemins plus tortueux encore. MFF l’a sauvé des eaux pour ainsi dire. Car il se souvint (par quel miracle ?) de ma chronique plutôt enthousiaste de l’époque et me rappela donc que cette sortie pouvait me plaire. Salaud, encore du boulot en plus [ndMFF : service].

Salaud (bis), il n’a pas eu tort le bougre (dommage pour lui qu’il repose présentement six pieds sous terre suite à ma chaude vengeance). En fait Eisregen a sorti un album dans la droite lignée de son prédécesseur. Du dark metal fortement teinté des œuvres récentes de Bethlehem et dont les « r » roulés et la langue font immanquablement penser à Rammstein (aussi car les deux groupes peuvent se retrouver sur le terrain du mid-tempo martial bien lourd). Terrain connu. Ce n’est pas désagréable lorsque la rencontre fut bonne. Bis repetita ? Oui et non. À la réécoute du précédent opus, force est de reconnaître la filiation évidente (d’un autre côté, que l’album d’un groupe ressemble à un autre album du même groupe paraît relever d'un bon sens élémentaire). Eisregen conserve cette volonté de diversité musicale, et cela inclus toujours les blasts pour des parties proches du black metal pur jus, si ce n’est pour ce chant raclé rauque mais pas strident. Et toujours en arrière-plan, ou carrément sur le devant de la scène, le violon et les claviers.

Abart confirme les excellentes prédispositions entendues auparavant et il serait bien idiot de se refuser à apprécier de nouveau la chose. Car loin de la redite, malgré le style extrêmement similaire, le groupe parvient à varier son propos dans des ambiances romantiques sombres. Il fait également preuve d’efficacité dans ses compositions plutôt concises, souvent des thèmes de violon accrocheurs et même des lignes vocales agréables. Prenez "Dem Menschsein so fern" qui commence comme "Bella Ciao" (ou alors mon esprit me joue des tours), enchaîne sur un refrain énergique et reprend son thème. Ça n’invente rien mais c’est imparable. Abart n’étant plus une surprise à mes oreilles, il n’en demeure pas moins une solide livraison de metal sombre à la teinte violacée tant courtisée des gothiques. Classique mais superbement fait (bien qu'on puisse reprocher quelques longueurs en deuxième partie d'album), il assoit un groupe dans une bonne passe manifestement, qui semble avoir trouvé sa carburation avec deux sorties de qualité en dix-huit mois. Étonnant pour un dixième disque.

Cela contentera-t-il le fan de dark metal ? J’ose penser que oui. Faire partie des sorties de l’année, probablement non. Mais c’est vraiment bien foutu il faut l’avouer, malgré l’absence totale de prise de risque et un peu trop de facilité. Se faisant, pour quelqu’un qui sort de son style de prédilection, c’est la gourmandise idéale pour s’essayer aux à-côtés.