Chronique : Margarita Witch Cult Strung Out in Hell (2025)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 14 août 2025

Sa note : 14/20

LINE UP

-Scott Vincent Abbott
(chant+guitare)

-James Brown
(chant+guitare+claviers+basse)

-George "Casual" Caswell
(chant+batterie)

Ont participé à l’enregistrement:

-Sam Wooster
(trompette sur "The Fool")

-Alicia Gardener-Trejo
(saxophone sur "The Fool")

TRACKLIST

1) Crawl Home to Your Coffin
2) Scream Bloody Murder
3) Conqueror Worm
4) Witches Candle
5) White Wedding (Billy Idol cover)
6) Mars Rover
7) Dig Your Way Out
8) The Fool
9) Who Put Bella in the Wych Elm

DISCOGRAPHIE

Strung Out in Hell (2025)

Margarita Witch Cult - Strung Out in Hell

(2025) - stoner - Label : Heavy Psych

Les sympathiques satanistes de bar à cocktails Margarita Witch Cult remettent la petite sœur après une première tournée prometteuse en 2023. Intitulée Strung Out in Hell, la nouvelle cuvée paraît sur l’incontournable label romain Heavy Psych Sounds, spécialisé dans le stoner hallucinogène et grand pourvoyeur de pochettes bigarrées. Si un virage stylistique est peu crédible, une confirmation des débuts encourageants des Britanniques est à espérer.

L’affaire se présente bien. "Crawl Home to Your Coffin" en ouverture progresse à la faveur d’un riff à la lourdeur bien dosée – on n’est pas chez les pachydermes – permettant le déploiement de couplets délicieusement tendus. Le refrain est un peu convenu mais de bonne facture et précède une accélération judicieuse sur le bref solo. Le trio maintient le niveau sur "Scream Bloody Murder", scandé par un motif faisant songer à "Paranoid" au ralenti et couronné d’un refrain évoquant "Victims of the Romance" de Lordi – une coïncidence, sans doute. Oui, car les membres de Margarita Witch Cult continuent de revendiquer l’héritage de Black Sabbath, ce qui sera difficile de leur dénier à l’écoute des mid tempos majoritaires scandés par des riffs denses flirtant avec le malsain, typiques de la Iommi’s touch - "Mars Rover" repiqué de "Children of the Grave" entre autres exemples.
Le timbre de Scott Abbott, accroché dans les aigus mais n’ayant que peu à voir avec les nasales incantations du regretté Ozzy, contribue à empêcher sa formation d'être un énième décalque du Sab’, surtout quand le chant se mue en menace psychédélique, sur le presque noisy "Conqueror Worm", le long final desert rock "Who Put Bella in the Wych Elm" ou le court et bruitiste "Dig Your Way Out" ressemblant fort à un délire concocté par les trois punks s'étant réunis pour jouer la musique du diable. Autre curiosité, la reprise fortement revisité de "White Wedding", le tube de Billy Idol, dont seule la ligne vocale est identifiable sur ce retraitement radical. Le résultat, néanmoins, manque d’accroche, à l’instar de la seconde moitié du recueil.
Même les étonnants accents jazzy et un solo plus convaincant que la moyenne distillés par un duo saxophone-trompette ne parviennent à faire décoller le groove empesé de "The Fool", qui fait office d’intermède faute d’une écriture plus ambitieuse. La troupe est plus séduisante quand elle met le pied sur l’accélérateur à l’occasion du court "Witches Candle", au refrain scandé rappelant plaisamment celui de "Warrior" de Black Sabb…Helloween.

Porte-flambeau auto-proclamé des légataires de Black Sabbath, Margarita Witch Cult enthousiasme sur son deuxième LP, du moins tant que les gars de Birmingham demeurent dans ce créneau qu’ils investissent avec talent. Leurs pas de côté en revanche sont nettement moins convaincants et donnent à ce Strung Out In Hell une allure bancale. En attendant que les Anglais améliorent leurs tentatives de diversification, on peut se réjouir de ce qu’ils proposent dans leur zone de confort.