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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Kai Michael Hansen
(chant+guitare)

-Michael Ingo Joachim "Weiki" Weikath
(guitare)

-Markus Peter Großkopf
(basse)

-Ingo Schwichtenberg
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Harris Johns
(rire démoniaque sur "Victim of Fate")

TRACKLIST

1) Starlight
2) Murderer
3) Warrior
4) Victim of Fate
5) Cry for Freedom

DISCOGRAPHIE


Helloween - Helloween (EP)
(1985) - speed metal power metal à jamais les premiers - Label : Noise Records



Après avoir été outrageusement dominée par les spécimens britanniques et nord-américains durant les seventies, la scène metal s'internationalise doucement au début de la décennie suivante. En Allemagne, Scorpions et Accept, un peu esseulés, se sont imposés depuis quelques années déjà lorsque déboule toute une génération de jeunes gens virulents prêts à mettre le dawa dans le heavy metal européen. Galvanisés par les formations thrash originaires des États-Unis, les Running Wild, Rage et Kreator cherchent encore leur voie. Les bizarrement nommés Helloween, quant à eux, montrent dès leur premier EP auto-intitulé qu'ils ont carrément inventé la leur.

Dès l'entame du recueil, la section originaire de Hambourg fait entendre sa différence en mettant en scène le réveil manifestement difficile d'un type qui à force de triturer sa radio finit par tomber sur un jingle entêtant (tiré du film Halloween III : Season of the Witch). Le gimmick se transforme en un cri vitrifiant, immédiatement submergé par de grosses guitares et force roulements de batterie qui mettent fin à la farce suggérée par la pochette sur laquelle est dessinée une citrouille vindicative ainsi que le nom du groupe en forme de jeu de mots choisi parce que « Halloween ne vient qu'une fois par an, mais on peut avoir Helloween tous les jours ». Ces types ont l'air rigolos, plus en tout cas que leurs sombres collègues helvètes de Hellhammer, devenu entre temps Celtic Frost, avec qui ils ont partagé en compagnie de Running Wild et Dark Avenger la compilation Death Metal parue en 1984 et sur laquelle figurent deux chansons, "Oernst of Life" et "Metal Invaders", non retenues sur Helloween. Le quatuor emmené par la paire de guitaristes Michael Weikath et Kai Hansen préfère ouvrir les hostilités avec "Starlight", qu'ils font vibrionner autour d'un riff speed électrisé par un chant hargneux tirant vers les aigus.
Cependant, contrairement à leurs camarades susmentionnés et à bon nombre d'escouades thrash du Nouveau-Monde, les Germains réservent une place prépondérante aux mélodies, que ce soit les couplets scandés par la basse gourmande de Markus Großkopf, le refrain accrocheur ou encore les solos en deux parties d'une réjouissante intensité. Alors oui, la production est un peu rêche et n'atteint pas la clarté et le tranchant de celle de Ride the Lightning de Metallica sorti quelques mois auparavant. Cependant, le son d'Helloween n'a pas l'âpreté intimidante de Heavy Metal Maniac d'Exciter, le pionner du speed metal outre-atlantique, et bien que la guitare rythmique soit légèrement en retrait, chaque instrument se fait entendre distinctement. La vivifiante formule est reconduite sur les quatre autres pistes, à commencer par "Murderer", l'une des toutes premières compositions du collectif à l'époque où celui s'appelait Gentry et incluait Piet Sielck, co-auteur non crédité sur l'enregistrement. Hansen est un poil approximatif sur les couplets mais obtient le soutien de chœurs virils à la Accept sur le refrain simple et mordant.
Les rafales de quadruples croches décochées sans faiblir trouvent un écho concret sur "Warrior" que déchirent des bruitages d'arme automatique avant qu'un couplet ne fasse monter la tension. Le pont martelé à la façon d'un sergent instructeur dément est bref, contrairement au break insensé de "Victim of Fate" sur lequel Kai Hansen, secondé par le producteur Harris Johns, joue les narrateurs habités sur un tempo inhabituellement lent. La séquence invraisemblable, qui s'achève par un scream saisissant, bonifie un titre déjà excellemment servi par un motif survolté et un refrain rageur sur lequel Hansen fait l'effort de tricoter une mélodie alors que ses limites vocales aurait pu le réduire aux raclements façon Mille et Ventor de Kreator ou TG Warrior de Celtic Frost. Et que dire du final magnifié par l'un des plus beaux solos harmonisés du répertoire, en droite ligne de ceux tissés par Maîtres Tipton et Downing de Judas Priest, auquel les Allemands du Nord ajoutent une rapidité d'exécution explosive ? Qu'il n'est pas un exploit isolé puisque les compères remettent ça sur le poignant "Cry for Freedom", ode aux opprimés que dynamite un Kai Hansen émouvant et un Ingo Schwichtenberg déchaîné derrière son kit de batterie qu'il fouette avec une fougue communicative. Une merveille, ponctuée comme sur les autres morceaux par une vocalise stridente à donner la chair de poule.


Quelle entrée en matière ! Helloween lâche cinq véritables pépites pour son arrivée tonitruante dans la mêlée des hordes assoiffées de vitesse et de rythmes impitoyables. La troupe germanique se démarque de ses rugueux rivaux par un sens mélodique héritée des pionniers du heavy metal britannique et une propension à aligner des solos harmonisés à tendance épique, prouvant qu'une autre option que l'imitation des cousins speed/thrash yankees influencés par la raideur du punk est possible. Grâce à Helloween, une nouvelle mutation du metal est en cours en ces années quatre-vingt décidément remplies de promesses, toute aussi excitantes les unes que les autres.



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