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CHRONIQUE PAR ...

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Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 9/20

LINE UP

-Andi Deris
(chant)

-Michael Weikath
(guitare)

-Sascha Gerstner
(guitare)

-Markus Großkopf
(basse)

-Dani Löble
(batterie)

TRACKLIST

1)Dr. Stein
2)Future World
3)If I Could Fly
4)Where the Rain Grows
5)The Keeper's Trilogy
6)Eagle Fly Free
7)Perfect Gentleman
8)Forever & One
9)I Want Out
10)Fallen to Pieces
11)A Tale That Wasn't Right

DISCOGRAPHIE


Helloween - Unarmed - Best Of 25th Anniversary
(2010) - pop rock - Label : SPV




L’annonce d’un best-of de Helloween, ré-enregistré à la sauce acoustique, avait certes de quoi faire peur à la base. Autant certains genres se prêtent assez bien à l’exercice, autant le pont entre heavy speed mélodique et ballades semble difficile à traverser. De plus, le Helloween d’aujourd’hui ne convainc plus tellement : albums périssables, performances live en demi-teinte… Bref, avant même de sortir, Unarmed puait déjà assez fort pour s’en méfier comme de la peste.


Alors, à l’écoute de l’album, on se demande un peu ce qu’Helloween a voulu prouver. Que n’importe qui pouvait faire un album de pop rock formaté radio ? Car c’est bien ça qui nous est servi : de la soupe insipide. Certains titres, qui n’avaient pas à rougir dans leur version originale, ont été vidés de toute leur substance pour laisser place à un ennui inévitable. Ainsi, l’écoute de "Where the Rain Grows" est un long calvaire que l’on n’infligerait pas à son pire ennemi. Et pourtant, ce n’est pas spécialement mauvais. Simplement ennuyeux à mourir. Au rayon massacres, on trouvera également "Eagle Fly Free", qui ressemble étrangement à certaines atrocités qui ont trainé sur les ondes ces derniers temps (la reprise par Milow de "Ayo Technology", ce genre de trucs). Le groupe réussit de plus l’exploit de foirer le refrain, souvenir impérissable de l’originale, avec des harmonies douteuses. Et puisqu’on est en à charcuter les classiques, il faut parler de "I Want Out", qui est probablement le titre ayant subit le pire traitement. Les « la la la » qui servaient autrefois de riff à ce tube blesseront l’âme du fan autant qu’ils lui feront pleurer les tympans.

Et pourtant, nous n’avons même pas encore abordé le plus gros point faible de l’album, à savoir le chant. Ce qui est bien dommage, puisque dans ce genre d’exercices, c’est souvent le poste qui se retrouve au tout premier plan. Malheureusement, Andi Deris semble bel et bien totalement cramé. Cela dit, ce n’est pas nouveau : les performances live devenaient ces derniers temps de plus en plus discutables. Mais là où les précédents albums arrivaient à masquer ces faiblesses derrière de grosses guitares et une production béton, Unarmed n’y parvient pas, avec ces guitares acoustiques d’une pauvreté affligeante. Du coup, c’est à grands renforts de corrections de justesse peu discrètes que les teutons s’en sortent, ce qui donne pour résultat une voix parfois bien loin du naturel. Sur les titres assez dépouillés, on a parfois l’impression d’entendre une voix technoïde tellement le procédé est flagrant ("Forever and One", qui est pourtant un des rares arrangements potables). D’autant que le timbre d’Andi ne s’améliore pas spécialement avec l’âge et les clopes. Si l’album semblait de toute façon foiré de par ses arrangements, on est en droit de s’inquiéter pour la suite de la carrière de la citrouille à l’écoute d’un "Perfect Gentleman" des plus douloureux.

Restait cependant un espoir de sauver l’album d’une revente inévitable : la fameuse "Keeper’s Trilogy", ré-enregistrée avec un orchestre. Là encore, pas de miracles, puisque outre une ribambelle de défauts d’écriture, il manquait de toute façon à ce remake deux choses essentielles : un chanteur en état et… des guitares électriques. En effet – choix étrange – le morceau est écrit pour une formation orchestre/chœur/batterie/chant, avec quelques interventions pianistiques. On connait la finesse de Dani Löble. Alors même si on retiendra quelques moments réussis, un ré-enregistrement avec la formation complète aurait surement eu beaucoup plus de gueule. Tout ça sonne un peu creux. Bref, ce n’est pas ça qui sauvera l’album. Notons tout de même que, dans ce florilège de déchets, quelques arrangements se détachent du lot, notamment "Dr. Stein" qui, agrémenté de cuivres omniprésents, est finalement proche de l’esprit délirant du titre original, puisque revisitée dans un esprit « too much » qui lui colle assez bien. "Fallen to Pieces", dont la présence peut surprendre dans un best of, s’en sort également assez bien.


C’est hélas trop peu pour réussir à sauver du naufrage cette entreprise bien trop risquée pour un groupe qui n’en a pas les moyens musicaux. Épargnez-vous donc l’achat de ces longues minutes de souffrance et préférez donc les originaux. Car même les fans de Pink Bubbles Go Ape ou Chameleon, les deux albums dont le style se rapproche le plus de Unarmed, n’y trouveraient pas leur compte. Outrage ultime, Helloween nous fait même le coup de la bonnasse sur la pochette, histoire de vendre quelques exemplaires de plus aux ignorants. Comme remerciement aux fans, on a vu mieux.


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