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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Andreas "Andi" Deris
(chant)

-Michael Kiske
(chant)

-Kai Michael Hansen
(chant+guitare)

-Michael Ingo Joachim "Weiki" Weikath
(guitare)

-Sascha Gerstner
(guitare)

-Markus Peter Großkopf
(basse)

-Daniel "Dani" Loeble
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Jens Ola Johansson
(claviers)

-Matthias "Matz" Ulmer
(claviers)

TRACKLIST

1) Out For The Glory
2) Fear Of The Fallen
3) Best Time
4) Mass Pollution
5) Angels
6) Rise Without Chains
7) Indestructible
8) Robot King
9) Cyanide
10) Down In The Dumps
11) Orbit
12) Skyfall

DISCOGRAPHIE


Helloween - Helloween
(2021) - power metal - Label : Nuclear Blast



Increvables citrouilles. Fin 2016, alors qu'Helloween glisse doucement mais sûrement sur la pente inexorable de la routine, les darons du power metal germanique décident de remballer les vieilles rancœurs et lancent une tournée de réunification qui pendant deux ans rameute les foules et aboutit à l'enregistrement d'United Alive in Madrid - un franc succès surfant sur un vieux fantasme enfin réalisé. Un coup fumant qui en entraîne un autre puisque les sept mercenaires décident de concrétiser leurs retrouvailles sur un album qu'ils baptisent du nom du groupe et accessoirement de leur premier EP, histoire de bien faire comprendre la portée historique de cette sortie qui fait trépigner les fans depuis six ans. Grosse attente, grosse pression, grosse durée - soixante-cinq minutes hors bonus : comment assurer l'affaire pour éviter une grosse frustration ?

Un bon moyen pour sécuriser le périmètre est de faire appel à quelqu'un qui connaît suffisamment le terrain pour que l'édifice tienne debout : en toute logique, Charlie Bauerfeind, qui s'occupe du son de tous les LP d'Helloween depuis The Dark Ride en 2000, a été convié derrière la console. Il s'est vu adjoindre les services du non moins compétent Dennis Ward, ancien membre de Pink Cream 69 dont faisait partie jadis Andy Deris, chanteur chez Helloween depuis plus de vingt-cinq ans en remplacement du revenant Michael Kiske. Celui-ci a délaissé Unisonic, formation dans laquelle œuvrait Ward mais également Kai Hansen, le guitariste fondateur d'Helloween. En studio, la « réunification » relève donc plutôt de la fusion-acquisition – ayons une petite pensée pour Mandy Meyer, seul membre d'Unisonic à ne pas être embarqué dans l'aventure - mais ça doit aller pour lui vu que le Suisse a intégré l'institution Krokus. Avec un tel personnel dédié à la cause du speed metal de tradition, un changement de style est aussi probable qu'une conversion d'AC/DC au deathcore. Les singles avaient de toute façon laissé peu de doute sur une question pas si saugrenue que ça pour ceux qui ont encore en tête le bariolé Chameleon de 1993 - oui ça date, mais les fans d'Helloween aussi donc une persistance du traumatisme n'est pas à exclure. Tout ce qui a fait la renommée de la section de Hambourg est reconvoquée une nouvelle fois : tempo élevé, guitares qui tricotent et refrains à tendance héroïques tellement mis en avant qu'ils influencent presque à eux seuls l'appréciation générale des morceaux – celui très... insistant d'"Indestructible" est caricatural de ce point de vue. Les spécimens qui résonnent en ouverture sur "Out For The Glory" et "Fear Of The Fallen" remplissent bien leur rôle, le premier nommé évoquant, ô non-surprise, le sempiternel hit "Eagle Fly Free".
Cette ressemblance, qui vire carrément au décalque sur "Down In The Dumps", est récurrente sur les interventions de Kiske – il faut dire que le schéma des vocalises montant par paliers dans les aigus est une marque de fabrique des Cucurbitacées remontant au diptyque des Keeper of the Seven Keys à la fin des eighties, à l'époque où le gars Michael était perçu comme un rival crédible de Bruce Dickinson. Cette redondance s'ajoute à celle des traditionnelles progressions harmoniques que les deux membres permanents, Michael Weikath à la six-cordes et Markus Großkopf à la basse, déroulent depuis quarante ans. Comme d'habitude, l'allure soutenue vivifie la plupart des compositions, masquant partiellement les baisses d'inspiration. Le procédé rencontre ses limites lorsque le refrain manque d'accroche, la machine donnant soudainement l'impression de tourner à vide - ainsi sur le fade "Angels" proposé par l'ex-Freedom Call Sascha Gerstner et "Cyanide", pourtant guidé par un motif principal rudement heavy. Par ailleurs, l'intégration des deux nouveaux-anciens membres génère des délayages qui nuisent à l'intensité de certaines pistes et donnent la sensation qu'il fallait absolument que chacun des trois guitaristes case son solo et que chacun des trois vocalistes – surtout Deris et Kiske – y aille de son couplet, allongeant inutilement des titres tels que "Out For The Glory", "Fear Of The Fallen" et son final balourd ou encore "Robot King" si prometteur avec son combo scream rageur-riff tranchant en entrée mais desservi par un interminable break mou survolé de vocalises pas loin d'être niaises. Heureusement, la concision n'a pas complètement déserté le désormais septuor, la preuve avec le percutant "Mass Pollution" doté d'un riff direct très proche de celui de "Riding on the Wind" de Judas Priest, l'allègre "Rise Without Chains" et surtout "Best Time", sans doute le meilleur chapitre du recueil en vertu d'un refrain accrocheur à l'inhabituelle mélancolie – certes, ce n'est pas Shape of Despair mais ça change des rengaines youp la boum que les vétérans ressortent sur pratiquement toutes les chansons.
On notera que les trois dernières citées sont signées Andy Deris, qui montre une fois de plus qu'il vaut largement mieux que le statut d'éternel remplaçant de Kiske qui, lui, n'a rien composé pour cette réalisation. Il convient de saluer le travail de la paire Bauerfeind/ Ward qui a su retranscrire le dynamisme de la horde teutonne tout en conférant aux partitions des co-titulaires du micro une cohérence bienvenue, en lieu et place du pénible concours de stridences que l'on pouvait redouter, en plus de les faire sonner avec justesse et puissance. Ces bonnes pratiques, en complément d'une mise en retrait judicieuse de la batterie configurée en mode double pédale automatique, permettent à "Skyfall", l'opulent titre de clôture, de faire illusion sur le premier tiers. Pour son unique contribution à l'écriture du seizième album d'Helloween, Kai Hansen livre un epic d'une douzaine de minutes, dans la lignée de ce qu'il a produit à plusieurs reprises avec Gamma Ray. Mais s'il avait généralement la lucidité de finir fort, par exemple sur "Rebellion in Dreamland" (Land of the Free), il peine à renouveler la performance en dépit de premières minutes énergiques, scandées par un thème faisant songer avantageusement à "March of Time" du second Keeper. Ça cavale sec derrière, jusqu'à un ralentissement qui fait retomber le soufflé, initiant une enfilade de séquences qui malgré quelques coups d'accélérateurs, ne renouent pas avec l'intensité initiale et s'achèvent dans un long fade out. Le résultat n'est pas aussi boursouflé que "The King for a 1000 Years" sur Keeper of the Seven Keys: The Legacy de 2005 mais cette clôture en eau de boudin confirme le ressenti général que les Allemands ont parfois présumé de leurs capacités.


Ni désillusion, ni chef d'œuvre, l'album des retrouvailles avec deux acteurs majeurs de l'ascension fulgurante d'Helloween dans les années quatre-vingt contient son lot de bons moments et de séquences dispensables, ce qui n'étonnera guère ceux qui suivent la joyeuse troupe depuis trois décennies. Se copiant eux-mêmes avec un enthousiasme manifeste, les pionniers du teutonic speed metal appliquent à la lettre les vieilles recettes qu'ils ont mis au point à leurs débuts avec un professionnalisme qui force le respect et une vigueur retrouvée, de quoi leur permettre de redonner quelques couleurs à un étendard qui pâlissait tristement depuis plusieurs années. Chant du cygne, parenthèse ou nouvelle ère : difficile de prédire l'évolution d'Helloween après ce sympathique millésime mais si les suivants pouvaient être du même niveau, les aficionados ne s'en plaindraient sûrement pas.



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