Chronique : Lacuna Coil Sleepless Empire (2025)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 30 novembre 2025

Sa note : 12/20

LINE UP

-Cristina Adriana Chiara Scabbia
(chant)

-Andrea Gaetano Ferro
(chant)

-Marco "Maki" Coti-Zelati
(chœurs+guitare+claviers+basse)

-Riccardo "Richard Meiz" Mazzini
(claviers+batterie)

Ont participé à l’enregistrement :

-David Randall "Randy" Blythe
(chant sur "Hosting the Shadow")

-Ashley "Ash" Costello
(chant sur "In the Mean Time")

-Daniele Salomone
(guitare sur "Scarecrow", "In Nomine Patris" et "Sleep Paralysis")

TRACKLIST

1) The Siege
2) Oxygen
3) Scarecrow
4) Gravity
5) I Wish You Were Dead
6) Hosting the Shadow
7) In Nomine Patris
8) Sleepless Empire
9) Sleep Paralysis
10) In the Mean Time
11) Never Dawn

DISCOGRAPHIE

Lacuna Coil (EP) (1998)
In A Reverie (1999)
Halflife (EP) (2000)
Unleashed Memories (2001)
Comalies (2002)
Karmacode (2006)
Shallow Life (2009)
Dark Adrenaline (2012)
Broken Crown Halo (2014)
Delirium (2016)
Black Anima (2019)
Sleepless Empire (2025)

Lacuna Coil - Sleepless Empire

(2025) - néo metal gothique - Label : Century Media

Trente ans de carrière et Lacuna Coil poursuit son chemin, en vertu d'une recette qui lui a assuré le succès à l’international. Plusieurs supporters de la premières heures ont beau avoir détesté le virage « néo » opéré au milieu des années 2000 par le groupe, estampillé gothique à ses débuts, celui-ci persiste et présente son dixième long format, nommé Sleepless Empire. Cependant, certain(e)s veulent encore croire au changement.

Pourquoi pas après tout. Néanmoins il serait étonnant que l'une des têtes de proue du metal italien change une formule qui sécurise les ventes. Les Milanais mettent les choses au point dès "The Siege" en ouverture : une voix trafiquée résonne dans le lointain, un sample et de l’infra basse lui succèdent, tandis que de faux chœurs font « oh-oh-oh » en soutien du chant âpre d’Andrea Ferro, relayé par les modulations affables de Cristina Scabbia. Les deux vocalistes se rejoignent sur le refrain après une montée progressive. Une accalmie, pas de solo, et retour au point de départ jusqu’au refrain. Simple. Efficace.
À partir de là, deux réactions : soit le schéma plaît et c’est la régalade, puisque toutes les pistes sont construites exactement de la même manière. Soit on estime que servir le même plat onze fois est abusé, surtout quand l’inspiration tourne à bas régime. Les morceaux sont usinés dans un moule unique, débités à allure moyenne, qui n’augmente, légèrement, que sur le final "Never Dawn", alors qu’elle s’affaisse systématiquement sur les refrains. Les invités Randy Blythe (sur "Hosting the Shadow") et Ash Costello ("In the Mean Time") font de la figuration, tandis qu’un autre « guest », Daniele Salomone (de D with Us), assure les deux solos de l’enregistrement, sur "In Nomine Patris" et "Sleep Paralysis". Diego Cavallotti, huit ans de maison, n’ayant pas été remplacé depuis son départ en 2024, c’est le principal compositeur, Marco Coti-Zelati, qui s’est occupé de la guitare, à l’instar de ce qu’il avait pratiqué sur Delirium en 2016. Sans surprise, le bassiste habituel de la bande a noyé la six-cordes dans un grand fait-tout de graves, en conformité avec ce que la formation pratique depuis vingt-cinq ans.
Heureusement, il y a Cristina Scabbia. Maîtrisées, puissantes, mélodieuses, ses interventions sauvent les meubles sur le prévisible mais solide "Scarecrow", l’un des rares titres à n’avoir pas été dévoilé en tant que single – dommage, c’est le meilleur avec "The Siege". Elles font passer la pilule de "Gravity", l’autre titre latiniste, tissent un refrain moins convenu que la moyenne sur "Wish You Were Dead" aux accent indus pop, constituent le seul intérêt de la chanson-titre et apportent une bouffée d’oxygène sur le titre du même nom. Oui, le procédé est facile, à l’image de l’album.

Un modèle unique de composition décliné de bout en bout, dans un style uniforme et sur un tempo moyen : non, ce n’est pas le dernier AC/DC, ou le prochain Rotting Christ (les paris sont ouverts), mais Sleepless Night, la livraison 2025 de Lacuna Coil. Toujours dominé par les basses, les samples et les claviers, le metal moderne d’il y a vingt-cinq ans de la troupe lombarde est calibré pour plaire au public fidélisé depuis Karmacode paru en 2006. Le manque d’audace généralisé et des séquences répétitives risquent de dissuader les envies de gonfler les rangs, en dépit de l’organe magique de Cristina Scabbia, à dire vrai la seule motivation susceptible d'inciter les non-fans à aller écouter ce que propose aujourd'hui Lacuna Coil.