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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Matt McGachy
(chant)

-Alex Auburn
(guitare+chant)

-Flo Mounier
(batterie+chant)

-Éric Langlois
(basse)

-Chris Donaldson
(guitare)

-Maggie Durand
(claviers)

TRACKLIST

1) Worship Your Demons
2) The Headsmen
3) Silence the Tyrants
4) Bemoan the Martyr
5) Leach
6) The Plagued
7) Resurgence of an Empire
8) Anoint the Dead
9) Contemplate Regicide
10) Bound Dead
11) (Exit) the Few

DISCOGRAPHIE


Cryptopsy - The Unspoken King
(2008) - death metal metalcore - Label : Century Media



D’ores et déjà, The Unspoken King est l’album de la controverse pour Cryptopsy. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur le net aux très nombreuses chroniques et avis d’auditeurs qui assassinent littéralement ce nouvel opus. Là où Cryptopsy se posait en référence dans le death metal brutal, voila que soudainement le groupe met de l’eau dans son vin en intégrant divers éléments à sa musique, pour la plupart issus des récentes scènes neo-metal. Les fans se sentent trahis, sont déçus voire en colère : il ne s’agit toutefois pas ici de faire un procès d’intention à Cryptopsy, mais bien de voir ce que vaut cet album déjà décrié.

Eh bien, si on fait abstraction du passé ultraviolent de Cryptopsy pour juger cet album sans a priori, il n’est absolument pas aussi mauvais qu’on pourrait le croire en voyant fleurir les 0% de par le net. Certes, le changement est brutal par rapport aux précédentes productions du groupe. Le fan qui s’attendait à un déluge de brutal death sera bien vite détrompé dès la première écoute par le chant de Matt Mcgachy, qui succède à Lord Worms, bien plus proche d’un groupe de metal core avec un peu de growl mais surtout beaucoup de chant hurlé, si typique du genre. Mais là où la claque se fait la plus percutante, c’est d’entendre ces passages en voix claire, contrastant férocement avec la brutalité à laquelle le groupe nous avait habitué. Et là, force est de reconnaître qu’on y perd beaucoup, le dit chant étant de qualité plus que discutable ("Beoman the Martyr", "The Plague", "Comtemplate Regicide", "Bount Dead"…) et en général mal amené.

Et enfin, le fan aura un froncement de sourcil supplémentaire en voyant que le line-up crédite une claviériste. Et après quelques écoutes, on se demande bien pourquoi, le clavier ayant en l’occurrence un rôle tout à fait minime, se contentant de 3 notes de piano ("Silent the Tyrants"), quelques nappes un peu space ("Comtemplate Regicide") et de sons bizarres sur une ou deux intros ("Beoman the Martyr", "Silent the Tyrants"). Alors certes, les photos promotionnelles sont maintenant illuminées par une présence féminine plutôt jolie (semble-t-il) mais on peut se demander ce qui a poussé le groupe à la recruter, quand 3 samples vite faits auraient largement fait l’affaire sur scène. Les fans, en tous cas, y verront une nouvelle raison pour charger la mule et continuer à descendre The Unspoken King bien plus consensuel, moins violent et qui lorgne sans vergogne vers une musique plus couronnée de succès actuellement, le death mâtiné de metalcore et de ses dérivés. Stratégie commerciale, véritable engouement ou grosse bourde ?

Chacun choisira (et le fan de longue date ne sera pas forcément celui qui sera le mieux placé pour ça), mais en dehors de ces considérations somme toute secondaires – parlons musique, voulez vous ? – il faut reconnaître que The Unspoken King n’est pas une catastrophe. Il possède une certaine efficacité, une production claire et dynamique et des passages bien sympas. On l’a dit plus haut, il exhibe malheureusement d’horripilants passages en chant clair largement ratés, mais dès que le groupe le veut vraiment, il peut se montrer intéressant. L’ajout de passages plus calmes n’est d’ailleurs pas systématiquement synonyme de ratage, comme ce break piano/batterie fort réussi sur "Silent the Tyrants". Du reste, la production est très bonne et met bien en avant la basse qui ronfle avec ferveur sur les 11 titres que compte The Unspoken King. Au niveau riff, on trouve à boire et à manger même si rien ne vient véritablement heurter l’oreille – pour le meilleur comme pour le pire. Un mot sur le jeu de batterie de Flo Mounier, auréolé de son statut de bête d’endurance par le passé, qui semble lui aussi rentrer dans le rang avec une performance relativement standard par rapport à ce qu’on a connu.


Les fans de Cryptopsy l’auront semble-t-il déjà condamné, et pourtant The Unspoken King n’est en soi pas un mauvais album sans en être un bon non plus, car les défauts qui s’y trouvent l’empêchent véritablement de décoller. Cryptopsy essaierait-il de changer sa fan base de fan de brutal death pour une audience plus jeune et moins extrême ? C’est en tous cas ce qui risque de se passer si la suite de The Unspoken King est du même acabit. L’avenir le dira. En attendant, The Unspoken King ne brillera pas par ses qualités mais risque de détourner du groupe une part non négligeable de sa fanbase.


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