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CHRONIQUE PAR ...

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Beren
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15.5/20

LINE UP

-Alan A. Nemtheanga
(chant)

-Ciáran MacUiliam
(guitare)

-Michael O'Floinn
(guitare)

-Pól MacAmlaigh
(basse)

-Simon O'Laoghaire
(batterie)

TRACKLIST

1)Empire Falls
2)Gallows Hymn
3)As Rome Burns
4)Failures Burden
5)Heathen Tribes
6)The Rising Tide
7)Traitors Gate
8)No Nation on This Earth

DISCOGRAPHIE


Primordial - To The Nameless Dead
(2007) - black metal dark metal pagan - Label : Metal Blade Records



«Where is the fighting man ? Am I he ?»
C’est sur ces mots à la signification très forte que débute To The Nameless Dead, le nouvel essai des Irlandais, très attendu après le chef d’œuvre vibrant de noirceur qu’était The Gathering Wilderness, publié en 2005. Venu d’Irlande, terre déchirée à l’histoire lourde de conséquences, Primordial ne cache pas son côté engagé et militant, en tenant un discours intelligent et toujours très à-propos.


Cette caractéristique unique, en toile de fond, sublime le discours musical du groupe depuis maintenant plus de dix ans, avec une propension plus importante à l’emphase et au lyrisme depuis le précédent album. Depuis la mélancolie qui suintait de The Gathering Wilderness, en effet, la donne a pas mal changé. Primordial est réputé pour ne pas sortir deux fois le même album et cet adage se révèle une nouvelle fois vrai avec To The Nameless Dead, évolution sensible des propos de son aîné tout en conservant les traits typiques de la musique du groupe, que l’on n'arrive décidément pas à faire entrer dans des cases précises (dark metal ? pagan ? black metal ?).

« I’m a heathen searching for a soul »

Ainsi, si The Gathering Wilderness n’était que désespoir et déchirement (émotions traduites par des compositions majoritairement mid-tempo, lourdes et cathartiques) To The Nameless Dead est, si ce n’est plus enjoué, du moins plus agressif et lumineux que son aîné, sans pour autant renouer avec la force de frappe d’un brulôt tel que Storm Before Calm. Primordial ne cache pas, sur cette œuvre, son respect pour toutes celles et ceux qui ont combattu pour leur nation, auxquels To The Nameless Dead est clairement adressé. Un hommage qui se ressent fortement à l’écoute de ce nouvel essai plus rythmé, où l’on retrouve, sur l’ouvreur "Empire Falls", ces fameux riffs en trémolo si chers au groupe, pendant que le batteur déroule son jeu unique, entre roulements de toms et toucher de cymbales qui donnent une couleur folk au son de Primordial, pour un premier titre fantastique (une habitude chez ce groupe), empreint de cette nostalgie guerrière et de cette emphase qui touche au cœur.

« Sing to the slaves that Rome burns »

Primordial retombe ensuite provisoirement dans les limbes ("Gallows Hymn", sa rythmique en trois temps et son chant en clair/obscur déchiré qui renvoie ici à l’atmosphère du précédent album) pour ensuite proposer un véritable hymne, de ceux qui côtoieront "Gods to the Godless", "The Coffin Ships" ou encore "Sons of the Morrigan" pour l’éternité : "As Rome Burns". Une rythmique enlevée, empreinte d’une sensibilité affolante, à laquelle Nemtheanga, qui pourra toujours autant fasciner que rebuter – au zénith de son talent, le charismatique meneur n’a jamais aussi bien chanté que sur cet album – assoit un lyrisme qui prend son envol lors d’un break fabuleux, rien de moins (la seconde partie du morceau, qui prend des hauteurs insensées, est à écouter le volume à fond).

« We are born from the same womb and wewn from the same stone »

Un lyrisme toutefois moins exacerbé, moins à fleur de peau, légèrement en retrait sur la longueur lorsqu'on le compare à The Gathering Wilderness, mais qui profite de l’hétérogénéité explosive de ce nouvel essai, beaucoup moins farouche au mélange des genres (l’acoustique folk sur "Heathen Tribes" en trame de fond, le furibard "Traitors Gate", morceau épique, purement black que le groupe n’avait pas osé depuis longtemps). Surtout, cette explosion sonore et ce côté épique aux orientations complètement différentes profitent de la meilleure production dont Primordial ait bénéficié à ce jour. Cette production sincère, très organique et pure, donne un aspect chaleureux et massif au son de Primordial, qui voit ses compositions prendre enfin l’ampleur qu’elles méritaient.

En soi, To The Nameless Dead est à conseiller, vraiment, pour tous ceux qui ne connaissent pas encore les Irlandais (et la claque sera d’autant plus voluptueuse) : varié, portant les stigmates typiques du groupe, cet essai est une évolution logique de son prédécesseur, mais – et c’est là son principal défaut – il ne parvient pas à toucher cette petite corde sensible autant que ne l’avait fait The Gathering Wilderness. Peut-être est-ce dû à la refonte partielle de son style, à la redécouverte d’un instinct guerrier que l’on sentait en retrait depuis Spirit The Earth Aflame, aux dépens d’une fragilité moins évidente. Cette fois, To The Nameless Dead, à part quelques moments de pure grâce cristalline ("Empire Falls", "As Rome Burns" qui n'aurait pas dépareillé sur le précédent album, le final éreintant de "No Nation on This Earth") s’en remet à des riffs un peu moins colorés, moins évocateurs de cette force motrice, qui habite cette fois différemment les acteurs de ce groupe. Un groupe qui, cependant, fait toujours preuve, après six albums, d'une intégrité artistique hallucinante.


Mais il ne faut pas se leurrer: To The Nameless Dead est un excellent album, plein de ce charisme fondateur qui avait fait des meilleurs albums du groupe ce qu’ils sont aujourd’hui, étandards d’un genre à l’aura fabuleuse (les amateurs d’Agalloch et d’Enslaved devraient être aux anges) mais aussi plus accessible et immédiat que ne l’était son aîné. De ce fait, la musique du groupe sur ce sixième album se fait légèrement moins brillante, légèrement moins touchante, perd en vibrations émotionnelles ce qu’elle gagne en pugnacité et en combativité. Mais le feu sacré est toujours là, bien au contraire. « Where is the fighting man? I am he », clame-t-il. On le croit sur parole.


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