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CHRONIQUE PAR ...

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Fly
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 10.5/20

LINE UP

-Kele Okereke
(chant+guitare)

-Russell Lissack
(guitare)

-Gordon Moakes
(basse)

-Matt Tong
(batterie)

TRACKLIST

1)Ares
2)Mercury
3)Halo
4)Biko
5)Trojan Horse
6)Signs
7)One Month Off
8)Zephyrus
9)Talons
10)Better Than Heaven
11)Ion Square

DISCOGRAPHIE


Bloc Party - Intimacy
(2008) - pop rock - Label : Vice



Le moins qu’on puisse dire, c’est que les gars de Bloc Party n’auront pas perdu leur temps. À peine un an et demi après la sortie de l’excellent A Weekend In The City, le groupe enchaîne avec un troisième album déconcertant à plus d’un titre. D’abord, parce qu’il est arrivé un peu par surprise sur le site Web du groupe, en plein mois d’août, avant de sortir officiellement en CD deux mois plus tard. Ensuite, parce qu’il ne laisse présager rien de bon quant à la capacité de la formation à profiter de l’élan qu’elle avait réussi à trouver avec deux premiers albums tout à fait prometteurs.

En effet, si certains pensent que Bloc Party n’est qu’un pétard mouillé et n’a pas été en mesure de capitaliser sur le succès de l’énergique Silent Alarm, d’autres (dont votre serviteur) considèrent au contraire A Weekend In The City comme la preuve évidente que le groupe avait plus d’un tour dans son sac. Évidemment, dans le milieu du rock indé, dès qu’un groupe fait montre d’un tant soit peu d’ambition, c’est forcément suspect, alors quand le groupe a sorti l’artillerie lourde sur son deuxième album, il s’est salement fait esquinter. Cette fois-ci, les avis seront probablement plus partagés au sujet d’Intimacy, où Bloc Party semble vouloir poursuivre sur la voie de l’expérimentation tout en retrouvant un peu du dynamisme de ses débuts. Le résultat est d’ailleurs à l’image de ce conflit stylistique : ça part dans tous les sens, ça manque de cohérence, ça étonne autant que ça ennuie, bref ça ne laisse vraiment pas indifférent. En soi, c’est déjà une bonne chose, surtout à une époque où le consensus est trop souvent de mise.

Mais sur le fond, ça vaut quoi? C’est là que les choses se compliquent un peu. Après quelques écoutes, on a l’impression que l’album essaie de fusionner la fougue de Silent Alarm et l’aspect plus lisse de A Weekend In The City. Puis, plus les écoutes se succèdent, plus cette sensation se dissipe pour laisser place à de la perplexité. Où le groupe veut-il en venir? S’il est toujours intéressant de voir un groupe tenter de nouvelles choses, ça le devient un peu moins quand le processus de composition en pâtit. On se rend alors rapidement compte que les gimmicks de réalisation, plutôt attrayants dans un premier temps, servent peut-être à masquer une absence presque gênante de mélodies marquantes. C’est très flagrant sur les deux premiers morceaux : ça blaste, on croirait entendre un morceau de Prodigy sorti dix ans plus tôt, Kele Okereke se démène comme un diable, sauf qu’on ne retient pas grand-chose, même après des écoutes répétées. Et malheureusement, force est de constater que la tendance se maintient par la suite.

Oh, bien sûr, tout n’est pas à jeter, loin de là. Il y a des morceaux plus classiques comme "Halo" (qui semble tout droit sorti du premier album), des choses très réussies comme le puissant "Trojan Horse" ou "Better Than Heaven" et son final explosif, et des trouvailles intéressantes comme "Zephyrus". Mais il y a aussi de grosses fautes de goût comme l’insipide "One Month Off" ou le ratage presque total que constitue "Talons" (probablement le pire single sorti par le groupe). Ajoutez à cela des pièces plus tranquilles comme "Biko", "Signs" ou "Ion Square", qui ont toutes du potentiel mais qui auraient franchement gagné à être raccourcies, et vous comprendrez qu’il est facile de rester sur sa faim. Il faut dire que Bloc Party fait tout pour brouiller les cartes : le jeu percutant de Matt Tong n’est plus du tout mis en valeur, et les guitares sont aux abonnés absents. Quant à Okereke, il scande ses paroles plus qu’il ne les chante et sa voix est trop souvent noyée sous des tonnes d’effets qui rendent certains passages carrément insupportables.


Bref, on sent clairement que le groupe a perdu des plumes en essayant de travailler dans l’urgence. Parfois ça fonctionne, mais dans ce cas-ci le résultat n’est vraiment pas concluant. On en vient même à se dire que si notre déception n’est pas plus grande (après tout, A Weekend In The City suscitait beaucoup d’espoirs), c’est surtout parce que le groupe a presque choisi de sortir l’album en catimini, ce qui a eu pour effet d’annuler toutes nos attentes. Autant dire qu’ils seront attendus au tournant pour la suite.


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