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CHRONIQUE PAR ...

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Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 10/20

LINE UP

-Chrigel Glanzmann
(chant+mandoline)

-Siméon Koch
(guitare+chant)

-Ivo Henzy
(guitare)

-Key Brem
(basse)

-Meri Tadic
(fiddle+chant)

-Anna Murphy
(hurdygurdy+chant)

-Patrick Kistler
(cornemuse)

-Merlin Sutter
(batterie)

TRACKLIST

1)Sacrapos – At First Glance
2)Brictom
3)A Girl’s Oath
4)The Arcane Dominion
5)Within the Grove
6)The Cauldron of Renascence
7)Nata
8)Omnos
9)Carnutian Forest
10)Dessumiis Luge
11)Gobanno
12)Voveso In Mori
13)Memento
14)Ne Regv Na
15)Sacrapos – The Disparaging Last Gaze

DISCOGRAPHIE


Eluveitie - Evocation I - The Arcane Dominion
(2009) - folk - Label : Nuclear Blast



Après deux albums mélangeant habilement la musique folklorique celtique et le death metal, les Suisses d’Eluveitie décident de prendre des risques et de sortir un disque entièrement acoustique. Cette étape devient maintenant presque une tradition pour les groupes du genre, et Eluveitie ne sont pas les premiers à s’engager sur les territoires des groupes de folk traditionnel, suivant les traces de Finntroll et Ulver. Les Helvètes sauront-ils garder cette touche qui a contribué à leur succès et pourront-ils nous surprendre une fois de plus ?

Première partie d’un concept se découpant en deux disques (sur lequel nous ne savons rien), Evocation I peut être vu comme un retour aux sources. Le groupe se détourne complètement du présent, débranche les amplis et en utilisant exclusivement guitare et basse acoustique, ainsi que la panoplie habituelle d’instruments folkloriques (cornemuse, fiddle, vielle à roue et d’autres), regarde exclusivement vers le passé et cette Gaule mythique qu’il dépeint. Vu la qualité des parties folks aussi bien sur Spirit que Slania, il est légitime d’avoir quelques attentes pour ce disque. Attentes qui ne seront pas satisfaites, Eluveitie ne convainc pas, et ne surprend pas. Le groupe répètera durant quelques interviews qu’Eluveitie reste un groupe de metal, et qu’Evocation I, bien qu’acoustique, est un album de metal. C’est ici que se situe une grosse partie du problème avec ce disque, il est trop réminiscent du metal pour être véritablement réussi.

Trop proche du metal ? Comment cela est possible ? Arrêtez la drogue chez les Éternels. Du calme, voilà l’explication. Eluveitie a gardée dans les quelques chansons de l’album (plus de détails sur ce point dans la suite de la chronique) des tics de composition issus du metal, en particulier sur la rythmique. Ces chansons ne pas vraiment folk, mais plutôt rock/folk, un ersatz de In Extremo ou Subway To Sally avec beaucoup plus de retenue, ce n’est pas non plus la fête de la saucisse allemande. Alors au final, ces titres ("Brictom", "Omnos", "Ne Regv Na") sont entraînants, avec des lignes mélodiques festives, cependant ils brillent par leur manque d'originalité. De même, le growl, que ce soit celui des vocalistes du groupe, ou du chanteur de Primordial, invité pour l’occasion, tombe à plat sur des compositions sans puissance. Il faut qu’Eluveitie se replonge dans la mélancolie pour qu’enfin, l’auditeur puisse s’immerger dans l'atmosphère du disque, et même apprécier la douceur de "Voveso In Mori", une petite perle avec une partie acoustique que ne renierait pas Ulver.

La structure du disque, qui semble être dictée par le concept, pénalise aussi lourdement cet album. Sur les 15 titres, seuls 5 sont de véritables chansons. Le reste ne sont que des interludes de courte durée, composés uniquement d’un plan, quelques titres acoustiques monotones avec des chœurs de ci de là, qui se terminent en fade out sans faire de liens entre deux titres. Malgré la longueur du track-listing, le disque atteint péniblement les 50 minutes, sachant que les cinq chansons mentionnées plus haut oscillent toutes entre 4 et 5 minutes. Autant dire qu’Evocation I tient plus de l’EP caché que du véritable album, et même si quantité ne rime pas avec qualité, quand aucun des deux n’est véritablement au rendez vous, comment s’empêcher d’être déçu, surtout pour un groupe si prometteur ?


Alors que l'idée de départ est bonne (un album concept en deux parties, avec une première exclusivement acoustique), la réalisation finale laisse l’auditeur sur sa faim. Le concept dicte une structure manquant de consistance, avec quelques chansons parsemant un album empli d’interludes. Et ces rares véritables compositions se révèlent sympathiques, entrainantes mais sans originalité, avec l’exception d’un seul titre. Tous nos regards se tournent donc maintenant vers la seconde partie du concept, qui devrait sortir en fin d'année, avec l’espoir qu’Eluveitie changera de cap.


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