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CHRONIQUE PAR ...

10
Beren
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 12.5/20

LINE UP

-Andy B. Franck
(chant)

-Cédric "Cede" Dupont
(guitare)

-Markus Pohl
(guitare)

-Dennis Wohlbold
(basse)

-Sascha Sauer
(batterie)

TRACKLIST

1)Fallen
2)Tears
3)Whatever Hate Provides
4)Cause Of Laughter
5)In The Cold
6)Take What's Mine
7)Face Of Pain
8)Searching
9)Two Seconds To Live
10)Cry On My Shoulder
11)Under The Curse

DISCOGRAPHIE

Twice Second (2004)
Godspeed (2005)
Become Death (2007)
Unrestricted (2010)

Symphorce - Twice Second
(2004) - heavy metal power - Label : Metal Blade Records



Symphorce, ou un poing lâché en pleine face. Le groupe joue fort, joue lourd, plombe nos pauvres petites cellules auditives d'un power/heavy metal très relevé. Autant dire qu'avec Twice Second, le groupe allemand vous interpelle bruyamment, vous tire la chemise et ne vous lâche plus (ou presque, on le verra...) durant les trois-quarts d'heure que dure le disque. Successeur de Phorceful Ahead, ce nouvel album, réunissant des musiciens fous furieux, est un véritable missile musical.

Démarrant avec "Fallen" sur un élégant fond de vagues, l'album ne tarde pas à montrer sa puissance dès les premières secondes. Le riff principal est bien bourrin, même s'il n'est pas foncièrement original. Andy B. Franck pointe le bout de sa voix, mélange assez épicé de Bruce Dickinson, de James Hetfield, voire de James LaBrie pour quelques envolées lyriques téléphonées mais maîtrisées. Une bonne entrée en matière. Mais c'est sans compter sur "Tears", la plage suivante, avec sa guitare tout droit sortie de Train Of Thought (la ressemblance est frappante) et son refrain 100% headbanging: la machine est lancée et ne s'arrêtera quasiment plus. En témoigne le titre suivant, "Whatever Hate Provides", qui reste le meilleur titre de cette galette. Un refrain véritablement entêtant, une rythmique brumeuse, mélodique assurée par une guitare (chapeau à Cédric Dupont) et une batterie décidément dopées aux amphétamines; le tout se terminant sur une déflagration de pistolet en disant long sur l'amplitude prise par le disque.

Le son est propre, clair, sans bavure, tout en étant très lourd et grave. C'en est même la caractéristique principale: proposer une atmosphère pesante, puissante, défoulante (écoutez l'album en entier et la pêche vous reviendra à coup sûr) saupoudrée d'effets sonores inventifs et parfois surprenants ("In The Cold") et prouvant, par la même occasion, le sens musical du groupe sur la majorité des titres. Mais ne nous leurrons pas: cet album est très démonstratif, très "rentre-dedans". Autant dire que les riffs sont dévastateurs mais souvent clichesques, mais aussi parfois originaux, comme sur "Take What's Mine" et "Face Of Pain", où l'on voit le chanteur (et le groupe) prendre d'ailleurs un virage sincère mais peu conforme à la tenue générale de l'album. Une tentative louable de proposer de la variété à l'album, dans des morceaux à la couleur plus sombre et plus lente...mais l'on sent vraiment que Symphorce est meilleur dans l'attaque plutôt que sur la défensive.

L'album, et c'est la conséquence directe de ce constat, décrit donc une sinusoïdale, à l'amplitude élevée certes. Excellent dans les morceaux plus bourrins, aux rythmiques plombées et syncopées, bref, démonstratifs, Symphorce est beaucoup moins bon dans les morceaux plus "intimistes" (tout est relatif néanmoins!). Seul "Cry On My Shoulder" et son ambiance plus mélancolique, meurtrie (les cris d'un enfant en pleurs) et feutrée, plus dans la retenue maîtrisée (quel solo final de guitare!) que dans l'explosion violente, remporte avec brio l'essai et ferme la marche d'une bien belle façon.


En fin de compte, sur les dix titres que comporte Twice Second seule une moitié est réellement fascinante ("Whatever Hate Provides" et "Cry On My Shoulder" en tête), l'autre moitié étant plus quelconque et maladroite, soutenue par une voix plus hésitante. Une entreprise assez heureuse que ce Twice Second affichant une belle volonté, une maîtrise technique indiscutable, toutefois déséquilibrée par un virage musical pris trop lentement sur le disque sur certains titres. Rafraîchissant, sans plus.


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