CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Holger Franz
(chant)
-Sanedin Pepeljak
(guitare)
-Tilman Scholz
(guitare)
-Joachim Penc
(claviers)
-Dominik Stephan
(cornemuse)
-Oliver Klein
(basse)
-Stefan Kolb
(batterie)
TRACKLIST
1)Fiur
2)Muspili
3)Herz aus Stein
4)Fernweh
5)Niob
6)Lauf !
7)Windfahrt
8)Nur ein kleines Stück vom Himmel
9)Wahrheit
10)Det Totmacher
11)Glut in euren Augen
DISCOGRAPHIE
Ctrl-C/Ctrl-V (ou Pomme-C/Pomme-V pour les utilisateurs de Mac, ou un clic de souris pour les true geeks sour Linux, ne soyons pas sectaires). Cette combinaison de touches a changé la vie de tous les utilisateurs d’ordinateurs, à un point tel que l’expression copier/coller est rentré dans le langage courant. Et comme vous le savez, de nos jours, l’enregistrement d’un album se fait beaucoup avec un ordinateur pour faciliter de nombreuses tâches. Apparemment, les logiciels de Musique Assistée par Ordinateur possèdent eux aussi cette petite fonctionnalité révolutionnaire.
Cessons la dramatisation et n'exagérons rien non plus, Nachtgeschrei n’a pas non plus fait un simple copier/coller de son album précédent. Disons plus simplement qu’il a décidé de ne pas évoluer, de rester exactement au même point et de sortir un second disque sans changer son style d’un iota. «Bis Repetita Non Placent», non seulement cela veut dire quelque chose, mais en plus c’est parfaitement dans le ton. Bon c’est bien entendu une histoire de goût, les fous de cornemuse et de mélodies taillées sur mesure pour faire headbanguer une horde de metalleux lors de la première fête de la bière venue seront aux anges. Votre serviteur, en revanche, apprécie lorsqu’un groupe change, ne serait-ce qu’un tout petit peu, sa recette et ne se contente pas de refaire un album qui pourrait être de simples chutes de studio du précédent.
Globalement, la qualité des compositions a baissé par rapport à Hoffnungsschimmer. Les chansons sont moins denses, avec moins de détails. Peut-être le groupe voulait-il être plus direct ? Cela pourrait se tenir si les rythmiques étaient aussi percutantes. De manière générale tout est plus mou; même les refrains – un album de Medieval Metal n’est rien sans au moins 5 ou 6 refrains fédérateurs sur fond de cornemuse endiablée – n’accrochent pas, exception faite de celui de "Fernweh". Plutôt que de creuser ses influences metal et composer des couplets un tant soit peu rythmés, le groupe se tourne vers des lignes plus rock et mélodiques. Évidemment, c’est moins catchy mais surtout, les mélodies ne sont pas originales ou accrocheuses, elles ne retiennent pas l’attention et si vous vous surprenez à en fredonner une en écoutant l’album, elle sera probablement bien vite oubliée.
Donc au final, un album moins intéressant que le précédent, encore moins original et qui relègue le groupe loin dans le classement des groupes de Medieval Metal, en division 2 qui plus est. Am Rande Der Welt est la parfaite illustration du problème de ce style, qui est un phénomène typiquement Allemand. Le genre est trop codifié, et sortir des sentiers battus n’est pas aisé. À mon goût, seul Letzte Instanz a réussi à briser ces codes, avec peut être Subway to Sally. La conclusion de la chronique de Hoffnungsschimmer n'était au final pas prophétique: Nachtgeschrei ne possède plus d’arguments pour rejoindre ce duo dans le peloton de tête. « Perinde ac cadaver, nihil lacrima folklus metalus mortis ». Cela ne veut strictement rien dire, mais c’est ce que j’ai trouvé de mieux pour conclure.
Au final, Am Rande Der Welt est un nouvel album qui s’entassera vite sur la pile des disques quelconques, un énième erstatz du groupe lambda de Medieval Metal. Dommage pour le groupe, qui était bien parti il y a 2 ans. Considérons ce disque peu inspiré comme un passage à vide, et retentons une prophétie: le groupe fera mieux la prochaine fois.