CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Nuclear Holaucosto Vengeance
(chant+guitare+claviers)
-Ancient Corpse Desekrator
(guitare)
-Abyss, Twisted Baptizer
(basse)
-Sodomatic Slaughter
(batterie)
TRACKLIST
1)Axiom Heroine
2)Destroyer of Thousand Worlds
3)All in Satan
4)Pagan Moon
5)Pimeyden Henki
6)Suck My Blood
7)Demon Advance
DISCOGRAPHIE
Est-ce un retour attendu, très attendu ou dont tout le monde se fout ? Difficile à dire. En tout cas il s’agit d’un retour pour le moins inattendu. Beherit, groupe culte finlandais qui lança pour ainsi dire le black metal dans ce pays avant de virer electro/ambiant remet le bleu de chauffe et s’empare des guitares à nouveau (ainsi que d’un line-up complet). 96 leur dernier album ? Mettez plutôt le datomètre sur 1991-93 de votre machine à remonter le temps, puisque c’est là que vous atterrirez avec Engram.
Ce qui frappe d’emblée avec cet album, c’est qu’il semblerait qu’il n’y ait pas eu d’incartades electro dans la carrière du groupe, peut-être 2-3 sons viennent le rappeler mais clairement et ouvertement le groupe est revenu au black metal qui l’a rendu si célèbre (façon de parler) dans le milieu. Ce son, ces compos, il s’agit du début des années 90 sans aucune retenue possible. Vous n’aimiez pas avant, et bien ne vous encombrez pas à savoir si vous aimerez maintenant. Non. Pour ma part, je suis un novice de Beherit, donc l’esprit frais je suis tombé sur ces compos. Et ça marche en fait. Le son frais et crasseux fonctionne à merveille dans ce black metal simpliste mais pas simplet et d’obédience satanique comme le prouvent les régulières évocations de Satan et de l’enfer. En fait, vous allez vous bouffer du riff répété à en crever et c’est tellement black metal que c’en est bon. L’ambiance créée par la production est donc au diapason avec un son froid et grésillant. Le tout vous enrobe dans un hiver vigoureux typique du genre et surtout, attirant. Au vu de l’ambition de l’album, on peut donc affirmer dès à présent qu’il est réussi.
Des riffs simplistes ? Oui, répétés à l’envi ils créent en partie cette atmosphère spéciale. Toutefois, bien que simplistes ils parviennent à dégager un sentiment de travail finement élaboré, leur but était clairement d’arriver à ce résultat-là et rien d’autre. Ce ne sont pas de vagues essais hasardeux de musicien inepte. Il s’agit d’une volonté délibérée. "All in Satan" est à ce sujet une belle démonstration. Cependant jusque là, Beherit n’a rien prouvé de particulièrement exceptionnel vous direz-vous. Oui, mis à part la création d’un monde à lui. Ce qui est le plus dur dans ce type de musique excessivement ras le front techniquement (rythmiquement carrée cependant). Néanmoins vous pouvez compter sur le groupe pour faire montre d’unicité via des pistes d’une longueur inhabituelle, dont une trop longue en fait. "Demon Advance", car c’est d’elle dont il s’agit, clôt l’album sur 15 minutes de musique. Commençant par du linéaire classique, elle passe par un break acoustique et s’éternise un peu en longueur. Mais ne jetez pas trop la pierre au groupe car il marie les tempos en les diversifiant, passant de temps en temps par le mid tempo, d’autres fois par le blast point trop frénétique et arrive en ce sens à créer un certaine richesse à ses compositions.
De cette courte chronique, ce que vous devrez retenir, c’est un son froid et intense, grésillant associé à des compos d’un autre âge et finement confectionnées pour créer ce dont tout album de black metal recèle : une atmosphère lugubre, froide et noire. Couplez le tout à un grain moderne numérique dans la production et vous obtenez un beau retour dans le passé qui ne tourne pas son dos à l’avenir. En d’autres termes, un retour réussi. Rien d’inventé, rien de perdu.