CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Ambduscias
(chant+guitare)
-Arkdaemon
(basse+chant)
-Antares
(batterie)
TRACKLIST
1)Visions Of Carnage
2)Living Fleshthrone
3)Traitors To Mankind
4)Graveyard Of Disgust
5)Bitter Days
6)Under The Spell
7)Crawling In Blood And Puke
8)Bleeding Thoughts
9)Death Inquisition
10)Flames Of Baal
DISCOGRAPHIE
Le second album attendu de Temple Of Baal, Traitors To Mankind, est enfin là, après Servant Of The Beast, qui fut ma foi une belle surprise aussi. Produite par Ludovic Tournier (Nehëmah, Himinbjorg …), cette galette vaut bien le détour tant l’on sort ici des sentiers battus du true black metal nihiliste. Au-delà du feeling très black metal que l’on ressent dans chaque riff et dans les vocaux, Temple Of Baal s’accorde des influences plus sautillantes et diverses, allant principalement du thrash au death. L’arrivée du nouveau batteur Antares a clairement contribué à l’ouverture musicale du groupe pour cette dernière réalisation.
Certainement baigné dans un passé metal proche de Destruction ou des vieux Metallica, le groupe a tenu cette fois à laisser sa musique s’en imprégner. On retrouve alors une sorte de hargne nouvelle, soutenue par des riffs de vieux thrash et des ralentissements propres au doom. Cette influence se ressent dès les premières notes de "Living Fleshthrone", avec un riff vieux comme le monde, un tempo rapide et un chant accrocheur. Dans le même esprit, "Death Inquisition" (dont les paroles ont été écrites par MkM) s’écoute comme un Dismember version black. C’est pas mal joué et ça a le mérite de bien dépoter.
Un nouveau virus atteint le monde du black depuis quelques temps, caricaturé par les dernières réalisations de Darkthrone (« Too Old, Too Cold »), consistant à naviguer sur les vestiges du vieux death thrash des années 80. Il en est de même pour Temple Of Baal qui s’accorde des titres d’obédience thrash/punk comme "Under The Spell", parsemé de soli nostalgiques. Dans une moindre mesure et plus orienté death, "Bleeding Thoughts" s’écoute comme un Kreator qui aurait viré au black. Un bon break lourd au solo en clair vient ajouter à ce titre un visage plus noir. En tout cas, cette orientation est une démarche intéressante pour un groupe qui s’était distingué sur la scène du true black français. Personnellement j’en reste aux titres vraiment plus traditionnels mais porteurs de bien plus d’ambiance.
C’est ainsi que "Graveyard Of Disgust", "Visions Of Carnage" et "Crawling In Blood And Puke" se distinguent par leur black metal pur, inspirés de riffs lents et sombres, au tempo très rapide. On retrouve dans ces titres une touche de Nehëmah qui n’est pas désagréable, avec des moments plus pesants et doom, écrasants de haine. Un peu comme Blut Aus Nord, Temple Of Baal parvient à hypnotiser ses auditeurs par une ambiance globale répétitive, crue et surtout dérangeante à certains moments. Il n’y a plus qu’à se laisser guider par le flot des riffs extrêmes et des nombreux changements rythmiques de batterie. Le coté oppressant et lourd, certains titres l’exploitent un peu plus ("Bitter Days" et "Flames Of Baal"). Cela donne un album aux intonations variées mais à l’intention unique. L’ensemble reste tout de même sans concession, rapide et insolent. Une sorte d’exutoire assez évident.
Le son de Traitors To Mankind est propre tout en étant assez crade. Difficile à exprimer, mais la puissance et les nuances sont développées, tout en gardant une facette underground qui va bien. Les guitares sont grasses et accordées bien bas, tout comme le chant de Amduscias, caillouteux et sale à souhait. On appréciera la justesse et l’expressivité du chant, qui montre un travail bien préparé et bien senti. Pas grand-chose à dire de mal sur cette galette, donc, sinon que l’originalité des compositions est encore à peaufiner. Petite parenthèse sur l’artwork plutôt réussi tout en étant sobre.