CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Tommy Rogers
(chant+claviers)
-Dustie Waring
(guitare)
-Paul Waggoner
(guitare)
-Dan Briggs
(basse)
-Blake Richardson
(batterie)
TRACKLIST
1)Mirrors
2)Obfuscation
3)Disease, Injury, Madness
4)Fossil Genera – A Feed from Cloud Mountain
5)Desert of Song
6)Swim to the Moon
DISCOGRAPHIE
Between the Buried and Me (svp, veuillez désormais lire ça BTBAM) a suscité les plus grands espoirs chez de nombreuses personnes pour leur incroyable potentiel technique et leur registre musical si étendu via leurs 3 premiers albums. Pourtant, il faut avouer qu’ils n’ont toujours pas concrétisé ces attentes (n’en déplaisent aux grincheux). C’est là qu’intervient The Great Misdirect. Successeur d’un Colors à la production un peu trop policée et manquant de cohérence, on se dit que maintenant c’est le bon moment pour sortir LE album.
Ça commence doucement. Ouf, on va peut-être enfin comprendre tout ce qui se passe. Le sentiment d’avoir quelque chose d’entier et potentiellement accessible à n’importe quelle oreille (par rapport à leurs précédents méfaits) domine. Il se pourrait qu’enfin BTBAM ait compris que pour plaire à son auditeur il ne lui suffise plus de faire du... du collage de plans et genres. Là il s’agit, semble-t-il, d’une musique pensée dans son ensemble et pas uniquement pour proposer la plus grande variété possible. Les chansons passent avec fluidité, ce qui auparavant était une notion difficilement appréhendable. Le groupe n’hésite enfin plus à faire de longs passages calmes et simples (la magnifique acoustique "Desert of Song") là où auparavant ils étaient courts, comme si le groupe se limitait pour ne pas perdre en technicité.
Et le plus marrant (ou le plus logique) dans tout ça, c’est que les influences apparaissent plus précises. Dream Theater pour sa plus évidente. Certain riffs étant carrément inspirés, voire pompés de "Metropolis part I" ou II (sur le pavé "Swim to the Moon"). Ce qui fait plaisir, c’est qu’enfin le tout sonne comme une unité avec un but : proposer des mélodies identifiables à l’auditeur, des compositions qui vont caresser le tympan. Car manifestement BTBAM s’est décidé à délivrer autre chose que de la technique pure. Que le groupe sache jouer, on était au courant. Qu’il sache faire de la mélodie, c’était moins évident. Ça l’est désormais. Car qu’est-ce que le 1er passage clair de "Obfuscation" si ce n’est une ode à la mélodie ? De la guitare sèche, du chant clair maîtrisé (même si pas forcément tout le temps chatoyant) et des accords en nombre réduits. Et c’est beau !
Le groupe fait enfin preuve de cohérence et n’hésite pas à balancer des passages purement jazz absolument à propos. 2-3 minutes comme ça sur "Fossil Genera" qui prouvent que le toucher fait partie de la panoplie de ces instrumentistes hors pairs. On se retrouve face à des chansons qui attirent réellement l’oreille, bien plus qu’auparavant, avec cette impression de « produit fini » qui ne dégoulinait pas par le passé. Et c’est enfin qu’on peut affirmer que ce groupe est un tueur ! Complexité, mélodies, variété et talent font office de maîtres étalons de ce The Great Misdirect appelé à trôner haut dans les discothèques. Car en perdant en diversité, BTBAM a grandement gagné en excellence musicale et en science de la composition. Il lui reste quelques stigmates peu glorieux (certains riffs de "Swim to the Moon" sont ennuyeux), mais c’est diffus.
Comme quoi, savoir se concentrer au mépris de la diversité à tout prix contient ses récompenses. Des chansons accrocheuses, aguicheuses et franchement bonnes qui entérinent le groupe dans les merveilles de la musique. Le tout est enrobé dans une production bonne, mais non transcendante. Achat chaudement recommandé donc.