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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-John Gallagher
(chant+guitare)

-Sean Beasley
(chant+basse)

-Trey Williams
(batterie)

TRACKLIST

1)Your Treachery Will Die With You
2)Shepherd's Commandment
3)Hopeless Insurrection
4)Conceived Into Enslavement
5)Atrocious by Nature
6)Descend Into Depravity
7)At What Expense
8)Ethos of Coercion

DISCOGRAPHIE


Dying Fetus - Descend Into Depravity
(2009) - brutal death - Label : Relapse Records



J’ai personnellement une prédisposition à apprécier le travail de quelqu’un qui, de nos jours, ferait un tableau à l’huile d’une allégorie mythologique quelconque dans un style dit académique tel qu’au XIXe siècle. Ou d’un musicien d’aujourd’hui qui écrirait des pièces pour clavecin dans un registre tout à fait baroque, avec contrepoint et tout le tremblement. Je fais partie des gens qui pensent qu’une bonne œuvre ne doit pas nécessairement innover, et qu’écraser des pigeons morts sur une toile, enregistrer une porte qui grince durant deux heures ou sculpter ses étrons encore fumants, ça n’a peut-être jamais été fait, mais ça n’en est pour autant pas de l’Art. Et j'aime Dying Fetus.

Parce niveau classicisme, Dying Fetus se pose là. Pour ce sixième album, les p'tits gars du Maryland reviennent à un style simple, brutal, sans concession, finalement très américain dans l’approche. Après un War Of Attrition décevant, il fallait frapper fort pour réveiller l’auditeur et se rappeler au bon souvenir des fans. Parce que tout de même, après dix-sept ans de bons et loyaux services, il ne s’agissait pas de disparaitre sans nous avoir une fois de plus décrassé les oreilles comme au bon vieux temps de la vague death US des années 90. C’est chose faite avec ce Descend Into Depravity, à l’intrigante couverture évoquant plus une affiche de film à la Sin City ou une jaquette d’un jeu comme Max Payne, avec sa photo retouchée et ce logo rouge pétant. Et c’est bien la seule touche d’originalité dans ce qui va suivre, à savoir trente-quatre petites mais intenses minutes de brutal death technique - exit le côté grind un peu sale - et sauvage comme on savait le faire dans les chaumières fut un temps.

Pas de fioriture, d’intro destinée à poser je ne sais quelle ambiance : Dying Fetus vous attaque sans surprise avec un rythme haché, un blast-beat et du growl. Déjà, par rapport à l’opus de 2007, la production est bien plus réussie. Plus concise, plus concentrée, moins débordante et donc vachement plus efficace : on se sent déjà rassuré. La batterie est bien présente, sèche et brutale, les guitares savent passer des graves aux aigus sans déborder sur tout le spectre sonore… bref, c’est un bel exemple de sobriété et de talent. Quant aux compositions, comme il a été dit dans l’intro, c’est du classique, du pur jus, du sans ajout de sucre ou je ne sais quel conservateur. Du brutal death conçu pour le secouage de cerveaux et qui remplit très bien son office. Seule petite touche un peu incongrue, la présence de quelques solos étonnants, comme les arpèges sweepés de l’opener "Your Treachery Will Die With You", ou encore les riffs de "Sheperd’s Commandment" et le solo de "Descend Into Depravity", évoquant forcément Braindrill sans tomber non plus dans leur côté absurde.

Mais ce ne sont que de petits bouts de riffs qui, s’ils surprennent, n’en deviennent pas pour autant la règle. Le reste est résolument et purement death, et l’auditeur sera tout à fait en terrain connu. Il reconnaitra les recettes habituelles, les changements de rythme qui fonctionnent (on commence un riff sur du blast, et on le continue pendant que la batterie ne frappe plus que les temps avec la double à fond les ballons), ou encore cette recette éprouvée du riff lent et lourd en palm mute sur fond de batterie rapide ("Atrocious by Nature", "Ethos of Coercion" ou encore l’excellent "At What Expense"). John Gallagher, seul membre rescapé du line-up des tous débuts, est donc malgré une carrière assez inégale un vieux briscard du death et a de ce fait intégré les formules qui permettent de créer un titre de death efficace et puissant - et il le prouve. Descend Into Depravity pourrait presque devenir un cas d’école, un sujet d’étude pour qui voudrait se faire une idée de la manière dont un album de death un tant soit peu efficace et technique peut et doit sonner.


Direct, puissant et tout à fait classique : Descend Into Depravity mérite les honneurs, tant son niveau et son intérêt sont de beaucoup supérieurs à ceux de War Of Attrition. En manque de brutal death râpeux, sans concession et rassurant pour qui est déstabilisé par la nouveauté et la prise de risque ? Allez, un bon coup de Descend Into Depravity, et ça ira tout de suite mieux.


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