CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Mark Kloeppel
(chant+guitare)
-Jason Netherton
(chant+basse)
-Sparky Voyles
(guitare)
-Adam Jarvis
(batterie)
TRACKLIST
1)Embracing Extinction
2)Fed to the Wolves
3)The Carrion Call
4)Heirs to Thievery
5)The Spectator
6)The Illuminaught
7)The Seventh Cavalry
8)Plague of Objects
9)You Lose
10)Sleeping Giants
11)Day of the Dead
DISCOGRAPHIE
Simple. Efficace. Sans fioriture. Ce Heirs To Thievery est un peu comme une grosse claque dans ta tronche : tu la vois pas venir, ça ne dure pas assez longtemps pour qu’on s’y habitue mais la douleur est réelle et continue de picoter le visage pendant un petit moment après l’avoir reçue. Mais bon, en même temps, on n’en meurt pas et faut pas trop compter dessus pour gagner des guerres, mais bien donnée, ça peut faire son petit effet. C’est le cas ici.
Pour rappel, Misery Index a eu plusieurs ex-Dying Fetus dans son line-up (encore deux aujourd’hui) dont Jason Netherton, seul survivant de la formation d’origine...on sent donc une patte indéniable et une complicité flagrante avec leur dernier album, le très bon Descend Into Depravity. Il est alors assez tentant de se contenter de dire que si vous avez aimé le dernier Dying Fetus, vous aimerez le dernier Misery Index, et ça a de bonnes chances d’être vrai. Mais chez les Éternels, on est payé au caractère, donc comme je n’ai guère envie de manger des pâtes jusqu’à la fin du mois, je vais développer un peu. Heirs To Thievery est donc la nouvelle offrande des américains, une fois de plus composée de titres courts, directs et faits pour maximiser la portée et l’efficacité. Globalement, c’est réussi : le death râpeux, incisif et rentre-dedans de Misery Index fonctionne parfaitement, avec de très bons riffs et une batterie alternant intelligemment entre blast-beats et roulement de double grosse caisse aussi implacable qu’un char d’assaut.
Le connaisseur appréciera en plus la production équilibrée mais puissante, où pour une fois, la basse ressort bien et vrombit derrière le mur de guitare en donnant du corps au son du groupe. Mais Misery Index ne renie pas pour autant ses racines grind/punk : il y a une influence patente du mouvement hardcore/punk dans certains riffs, dans la voix, dans l’ambiance… Misery index n’est pas du death métal 100% pur jus, malgré les apparences, mais se teinte habilement d’influences trop peu marquées pour dévier le courant du fleuve de Heirs To Thievery mais suffisamment présentes pour se faire apprécier des amateurs. Avec son tempo globalement élevé, Misery Index n’a rien à envier aux cadors du genre – Dying Fetus en tête – même si le combo ne possède pas encore totalement la délicate science du riff pervers qui vous attaque dans le dos quand vous passez devant une ruelle sombre et enfumée. Seul véritable échec du disque, la lente "The Seventh Cavalry", au riff banal et à la construction prévisible. Heureusement, Heirs To Thievery peut compter sur des petites bombes comme "Fed to the Wolves", "The Carrion Call", le titre "Heirs to Thievery" ou le très brutal (et très deathcore/punk) "Day of the Dead" qui clôt l’album.
Oui, même si la première partie de l’année 2010 a bien commencé en matière de death métal, cet album de Misery Index aura sa place parmi les crus intéressants de l’année. Une belle couverture, une production réussie et un album qui tient de coup de A à Z (hormis le titre évoqué), il n’y a pas besoin de faire partie du gratin des amateurs de death, exigeants et pinailleurs, pour apprécier ce Heirs To Thievery. À bon entendeur.