CHRONIQUE PAR ...
Amdor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Jason Netherton
(chant+basse)
-Mark Kloeppel
(chant+guitare)
-Darin Morris
(guitare)
-Adam Jarvis
(batterie)
TRACKLIST
1) Urfaust
2) The Calling
3) The Oath
4) Conjuring the Cull
5) The Harrowing
6) The Killing Gods
7) Cross to Bear
8) Gallows Humor
9) The Weakener
10) Sentinels
11) Colony Collapse
12) Heretics
13) Thieves of the New World Order
DISCOGRAPHIE
Bien peu de groupes peuvent se targuer d’avoir la constance de Misery Index. Bon nombre d’amateurs parlent même d’une discographie sans faille pour le petit frère de Dying Fetus. Il faut bien dire que cette réputation n’est pas usurpée, les mecs de Baltimore titillant régulièrement leurs aînés dans un genre certes moins brutal et technique et instaurant dans une certaine mesure une concurrence saine et amicale qui tire le death aux influences hardcore du Maryland vers des niveaux assez impressionnants. Aujourd’hui, quatre années après un très bon Heirs to Thievery, Misery Index doit engager le cinquième round et faire parler la poudre pour répondre au non moins agréable Reign Supreme de la bande à Gallagher.
Et pour cela, Misery Index mise notamment sur son ambition, nous pondant un morceau d’un quart d’heure dès l’entame de ce The Killing Gods. "Faust", car tel est son nom, s’étend sur les cinq premières pistes et est d’ores et déjà le cadre d’une légère évolution dans la musique du quatuor, évolution qu’on ressentira aussi sur une bonne partie des autres pistes de l’album. Déjà, le death metal de Misery Index, sans aller jusqu’à dire qu’il se complexifie réellement, est un peu moins bas du front que par le passé, proposant des morceaux un poil plus longs et laissant globalement plus d’espaces aux mélodies. Dans cette idée, on retrouve des arpèges mélancoliques sur l’introduction et un interlude atmosphérique quasi dark folk ("The Oath") qui, bien loin de dénaturer l’essence même de Misery Index, s’intègrent finalement très bien au milieu de la déferlante de hargne. De même le titre éponyme se veut un petit peu plus ambiancé que d’habitude avec son chœur ecclésiastique en intro et son ton globalement sombre.
Bon, c’est bien cool tout ça mais elle est où la mandale promise ? C’est vrai que le but premier de Misery Index c’est quand même, on ne va pas se mentir, de tataner l’auditeur à coup de blasts beats et de breaks rythmiques hardcore. Et à ce niveau là, soyez garantis que vous allez être servis et ce malgré quelques morceaux plus mid tempo sans doute un peu moins marquants ("Conjuring the Cull", "The Weakener") ! Dès le démarrage de "The Calling", et ce jusqu’à l’excellente et ultra agressive reprise de Ministry en conclusion, le groupe nous fait étalage de sa verve, de nouveau au service de la lutte contre les inégalités du monde et tout ça (à vrai dire, cette fois-ci, c’est la religion qui semble visée plus particulièrement). Nous sommes embarqués dans un enchaînement de morceaux efficaces au possible qui seront de vrais générateurs de pogo en live, ponctués par des soli véloces à souhait (dont un signé Gallagher sur "Colony Collapse") qui sont en recrudescence sur ce dernier album comme autant de nouvelles preuves de la maîtrise technique impeccable présente chez tous les membres du groupe. Après, on pourra toujours arguer que The Killing Gods ne réinvente pas la poudre mais était-ce vraiment le but ?
La musique de Misery Index semble un poil (mais alors vraiment un poil) plus réfléchie et moins immédiate que par le passé mais ne perd pas une seconde en impact, demeurant toujours aussi constante en termes de qualité. The Killing Gods sera à n’en pas douter un brulot de choix pour tous les amateurs du genre en cette année 2014 à défaut de redéfinir le genre. Bon maintenant, on n’attend plus que le prochain Dying Fetus.