4116

CHRONIQUE PAR ...

71
Arroway's
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Andy Kuntz
(chant)

-Stephan Lill
(guitare)

-Günter Werno
(claviers)

-Torsten Reichert
(basse)

-Andreas Lill
(batterie)

TRACKLIST

1) Frequency
2) Holes in the Sky
3) Scar of an Angel
4) Sound of Blood
5) The Final Murder
6) Quicksilver
7) Rush of Silence
8) On My Way to Jerusalem
9) Eleyson (

DISCOGRAPHIE


Vanden Plas - The Seraphic Clockwork
(2010) - metal prog - Label : Frontiers Records



Quatre ans et quelques comédies musicales après la sortie de Christ O, les Allemands très prog métal de Vanden Plas refont surface avec un nouvel opus plus progressif que jamais : The Seraphic Clockwork. Nouvel essai dans l'exercice - noble s'il en est - de l'album concept, les Allemands tentent cette fois l'intrigue du voyageur spatio-temporel piégé par une prophétie divine qui l'oblige à remonter le temps jusqu'aux derniers siècles de l'Antiquité, de Rome à Jérusalem. Voilà donc le titre décodé – n'est-ce pas à la mode ?

The Seraphic Clockwork mériterait bien le label « épique » tant l'album évoque une véritable fresque historique – le contrat conceptuel est rempli. Vanden Plas délivre avec aisance son métal progressif caractéristique, indubitablement personnel et pourtant toujours sous le coup de son influence des premiers jours : on retrouve les finals emphatiques affectionnés par Dream Theater et même des accents rappelant irrésistiblement James Labrie sur l'avant dernier titre "Rush of Silence", dont certains thèmes tiennent vraisemblablement de Scenes From A Memory. Vanden Plas n'a donc toujours pas atteint une totale émancipation musicale, mais force est de constater qu'il gagne toujours plus en maturité. Car ce qui frappe à l'écoute de The Seraphic Clockwork, c'est sa densité. Chaque titre comporte plus que sa dose réglementaire d'instrumentaux, très riches, nourris et choyés avec amour : on sent derrière le souci de la justesse et du détail. À un point cependant où l'album pourra en laisser certains sur le carreau : à force d'en rajouter, Vanden Plas frôle parfois la surenchère, sans compter que trop de remplissage est susceptible de rendre certains passages difficiles d'accès.
Avec le temps The Seraphic Clockwork se laisse pourtant apprivoiser et révèle certaines qualités : en particulier celle d'offrir quelques morceaux de bon calibre aux mélodies efficaces tels "Scar of an Angel" ou "Quicksilver" qui aèrent l'écoute de cet album très compact. L'enchaînement systématique de plans, de soli, de riffs complexes arrive parfois à un point de saturation au-delà duquel il est difficile de faire une distinction précise des titres. Mais des écoutes approfondies seront assurément bénéfiques : "On My Way to Jerusalem" est l'un de ces morceaux typiques de grande épopée finale dont la structure demande de se familiariser avec afin de pouvoir l'apprécier. Il demeure cependant l'impression que cet album à la théâtralité grandiloquente manque - de peu - sa cible. C'est avec peine en effet qu'il faut parfois aller chercher l'émotion du fait d'une prestation un peu monotone par moments, et ce non seulement en raison d'un certain hermétisme mais aussi à cause du chant de Andy Kuntz pas aussi si varié qu'il l'aurait pu être. Sans compter le fait que rien ne vient tout à fait surprendre si ce n'est ce côté classique et épique bien assumé et honnêtement défendu.


Le temps tranchera la question de savoir si The Seraphic Clockwork est un album trop ambitieux ou l'un de ces opus dont la compréhension s'éclaire au fil des écoutes. Il reste un peu trop aisé de glisser sans s'arrêter sur cet album très régulier dont peu d'aspérités captent véritablement l'attention, enfouies sous une masse sonore compacte. Malgré tout, Vanden Plas délivre un opus qui mérite que l'on s'y attarde un temps et qui saura probablement satisfaire les amateurs.


©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Trefoil polaroid droit 5 polaroid milieu 5 polaroid gauche 5