CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
- J. D. Cronise
(chant+guitare)
- Kyle Shutt
(guitare)
- Bryan Richie
(basse)
- Trivett Wingo
(batterie)
TRACKLIST
1) Acheron/Unearthing the Orb
2) Tres Brujas
3) Arrows in the Dark
4) The Chronomancer I: Hubris
5) Lawless Lands
6) Astraea's Dream
7) The Warp Riders
8) Night City
9) The Chronomancer II: Nemesis
10) (The Night the Sky Cried) Tears of Fire
DISCOGRAPHIE
Et bien en voilà un joli merdier ! Des archers bannis, des pirates intergalactiques, des gonziers capables de changer le temps, du thrash old school, du rock, du doom, du hard, du heavy... Ils ratissent large les mecs de The Sword et pas avec le dos de la main morte (euh?)! Large, certes, mais bien ? C'est un autre débat. Parce qu'à force de s'inspirer de leurs inspirations et de se faire influencer par leurs influences on se demande s'ils ne sont pas perdus en chemin, les épées.
Pourtant, qu'il commence bien ce Warp Riders ! L'instrumental qui ouvre la quête du héros (car attention, il y a concept) est un pur bijou. Des morceaux comme ça, on n'en entend pas tous les jours : une mini-intro délicieusement psychédélique et inquiétante qui débouche sur un énorme riff qui fracasse le crâne, un solo qui va bien, un passage lourd, puis rapide puis retour au riff (qui fracasse donc)... Essayez donc d'imaginer Mastodon qui jouerait Ride The Lightning ! La suite est loin d'être aussi parfaite. En tout cas elle est loin d'être aussi inspirée que cet opener de classe internationale. Oscillant gentiment entre le hard-rock de nos parents, voire de nos grands parents pour les plus jeunes d'entre nous, le heavy-metal des même (Black Sab' en tête) avec tantôt une pointe de graou empruntée aux thrasheurs de la côte-ouest (le long du grand Pacifique...), tantôt une inertie toute doomesque, le « retro-rock » (pour faire simple) de The Sword a tout pour plaire.
Et il plaît ! En tout cas sur les premières écoutes. Le gros son des Américains est flatteur et donne un côté « in your face » aux morceaux. Mais au bout de quelques écoutes, le vernis sonore se craquèle et laisse apparaître les défauts de Warp Riders : un manque de créativité certain et une tendance à la « facilité » dans la construction des morceaux. Du coup les longueurs se multiplient et viennent handicaper certains morceaux ("Lawless Lands", les deux "Chronomancer"), pourtant pourvus de solides bases (bons riffs, lignes de chant intéressantes...). Quel dommage, car les Américains sont capables d'appuyer là où ca fait mal : "Arrows in the Dark", "The WarpRiders", "Tres Brujas", autant de tubes immédiats et de grosses claques dans le museau. Sans parler du second instrumental, pas loin d'être prodigieux. Intro alléchante, énorme riff qui brise les reins et développement à l'avenant : ca raconte une histoire et c'est pas loin (encore une fois) de faire penser au Metallica de la grande époque.
Difficile exercice que de chroniquer ce Warp Riders, dernière offrande d'un groupe qui a le vent en poupe dans les milieux stoner. D'un côté un excellent groupe plein de bonnes influences, qui les restitue en gardant une certaine patte et d'excellentes compos. De l'autre des défauts ou des choix artistiques discutables qui entrainent des lourdeurs et des longueurs. La meilleure façon de trancher ce dilemme restera encore de jeter une oreille sur ce Warp Riders pour se forger sa propre opinion...