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CHRONIQUE PAR ...

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Cedric
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Chris Robertson
(chant+guitare)

-Ben Wells
(guitare)

-Jon Lawhon
(basse)

-John Fred Young
(batterie+harmonica+piano) 

TRACKLIST

1)Rain Wizard
2)Backwoods Gold
3)Lonely Train

4)Maybe Someday
5)When the Weight Comes Down
6)Crosstown Woman
7)Shooting Star
8)Hell & High Water
9)Shapes of Things
10)Violator Girl
11)Tired of the Rain
12)Drive
13)Rollin' On

DISCOGRAPHIE


Black Stone Cherry - Black Stone Cherry
(2006) - hard rock blues stoner - Label : Roadrunner Records



Le Kentucky… Je pourrais vous dire qu’Abraham Lincoln y est né, ainsi que Muhammad Ali. Je pourrais vous parler de ses chevaux, de son industrie automobile, mais ça serait faire genre « JE connais le Kentucky, vous non », et ça serait tromper mon monde et vous prendre de haut. En fait, le Kentucky ça m’évoque plus le papy en blanc et rouge qui nous vend du poulet diététique, ça m’évoque le bourbon américain, les rednecks, et surtout Black Stone Cherry. Vous non ? ‘Tain, z’êtes nuls quoi.


Vous étiez où en juillet 2006 ? Moi à l’époque, je bossais sur un gros chantier, j’étais électricien, je m’occupais de la détection incendie et des asservissements sur les ascenseurs et les centrales de traitements d’air. Classe hein ? Non, je dis ça parce qu’en juillet 2006, alors que je sauvais le monde, y a quatre ploucs qu’ont sorti un album avec une pochette toute moche. L’album ? Black Stone Cherry. Le groupe ? Black Stone Cherry. Ils se sont pas foulés. J’étais sûr que ça allait encore être un groupe de teenagers à deux balles, mais curieux, j’avais quand même acheté le truc. ‘Tain, regardez leur gueule, ils se prennent trop au sérieux avec leurs tronches de travers. Les gars, va falloir m’allumer, z’êtes mal barré… J’avais entendu dire qu’ils étaient bien jeunes, 20 ans en moyenne. Et alors ? Ihsahn avait 19 ans quand Emperor a sorti In the Nightside Eclipse. Pfff. Voilà comment ça s’est passé à la première écoute. J’étais là, ou non, plutôt là, dans la bagnole, et j’ai lancé le truc.

Ils nous font le coup de l’intro menaçante, genre « on est des tribaux ». Et là, Chris Robertson, il arrive avec sa grosse voix, « Here comes the rain! » qu’il gueule, ça pète, et non, en fait, ça retombe sur une rythmique lourde, lente, assez pataude, le refrain est banal. Dommage, mieux fait ça aurait fait très mal. Tiens ? Ils ont invité Slash à crasher un solo ? Il est où le livret, ‘tain, c’est pas écrit, ils font aucun effort ces jeunes. Après, "Backwoods Gold"… Ils ont quand même un bon son les enfoirés, la rythmique groove bien, et les grattes sont incisives, chaudes, la voix est un peu poussive sur le refrain et le couplet mais il a un chouette grain. Ah, encore Slash ? Ca doit être un pote du groupe alors. Marrant. "Lonely Train", ça commence doucement, bon riff, j’aime bien sa voix en fait, hey… Il est très bon ce riff, très très bon, et le refrain bute ! Ah bah ça y est, ils nous balancent la purée là, tiens, j’vais taper des pieds en secouant la tête. Qu’est-ce que t’as derrière à me faire des appels de phare ?! Fuck off and die!

La suite de l’album est vraiment bonne, c’est burné, parfois pachydermique ("Shooting Star", excellent sur la dernière partie), entrainant au possible et très mélodique (rha, le début de "Hell and High Water", merde, on en pleurerait). C’est carré, bien fait, la prod’ n’est pas merveilleusement bétonnée mais ne pénalise jamais les morceaux. Le soleil pointe à quelques moments bien sentis (le "Rollin’ On" donne envie de s’enfuir avec Bébé sur la route 66 plutôt que de la laisser dans son coin)… Ouais, ça a commencé comme ça, été 2006. Les fenêtres de ma Clio abaissées, une cigarette à la bouche, au cours des 46 minutes de rock burné, mix improbable entre Cornell et Vedder pour la voix, Aerosmith, Guns, Lynyrd pour l’instru. Sur le net ou dans la presse, vous verrez des comparaisons faites avec Black Label Society mais franchement, mis à part le nom en « Black-Machin-Chose », pas de trace du barbu bodybuildé (à la limite sur le début de "Shooting Star" mais après…).

En restons-nous là ? Il n’y a que du bon ? Hé non. Forcément, sinon ma note aurait été plus élevée ! Alors qu’est-ce qui ne va pas là dedans ? Récap’ : la prod’ est moderne, le chant est puissant et décomplexé, le bassiste est un peu effacé mais rien de choquant et les parties de six cordes sont soignées, les soli sont nombreux et tous de qualité. Là où le bât blesse, c’est que les morceaux sont relativement courts (juste 2 au dessus de 4 minutes) et enchaînent les couplets-refrains de manière assez banale. Rien de sirupeux, rien de grave, c’est juste que les Black Stone Cherry se font piéger par leurs prouesses. Comme tout est carré, on ne s’attend pas à s’ennuyer, et il faut avouer que passé une dizaine d’écoutes, l’album s’oublie, les meilleures pistes (le trio de tête en gros) n’ont pas la carrure pour révolutionner le genre, même si elles sont suffisamment solides pour faire partie durablement des futures setlists du groupe.

Et setlists il y aura, parce que ce groupe ira loin. A 25 ans maintenant, avec deux albums crédibles, des concerts avec Black Label Society, Def Leppard, Whitesnake, Nickelback, Aerosmith, une véritable intelligence de composition et une bonne maitrise de leurs influences, les Black Stone Cherry sont pour moi un des trucs les plus excitants depuis le décollage de la carrière américaine de Gojira. Un bon album, un grand groupe. Déjà.


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