CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Johan Hegg
(chant)
-Olavi Mikkonen
(guitare)
-Johan Söderberg
(guitare)
-Ted Lundström
(basse)
-Fredrik Andersson
(batterie)
TRACKLIST
1) War of the Gods
2) Töck's Taunt
3) Destroyer of the Universe
4) Slaves of Fear
5) Live Without Regrets
6) The Last Stand of Frej
7) For Victory or Death
8) Wrath of the Norsemen
9) A Beast Am I
10) Doom Over Dead Man
DISCOGRAPHIE
« -Bon les gars posez un peu vos bières, j’ai un problème pour le nouvel album. Je sais plus de qui parler dans mes textes, j’ai fait le tour de Thor, Odin et du Ragnarök. Vous avez des idées ?
-Normand L’Amour ? Le Roi Heenok ? Fadades ? Le bus de Loudblast ?
-Ted, t’es lourd. Bon j’ai trouvé, je vais parler de Surtur le géant.
-Mais Johan, on a déjà fait le morceau "Releasing Surtur's Fire" sur The Crusher !
-M’en fous, sers moi une bière. »
Et oui, quand on en est à son huitième album il doit parfois être difficile de se renouveler. Amon Amarth a une fois de plus trouvé l’inspiration dans les personnages qui peuplent la mythologie scandinave, source inépuisable et intarissable de sujets de morceaux. Les thèmes évoqués par le groupe n’ont donc pas changé d’un album à l’autre, et il en va de même pour la musique. Tel un AC/DC ou un Iron Maiden du death metal mélodique, Amon Amarth semble capable de sortir album sur album sans évoluer d’un iota musicalement, tout en réalisant l’exploit de ne pas lasser ! À ce rythme-là on se dit à chaque fois que ça ne pourra pas durer éternellement, qu’on va bien finir par en avoir marre ! Et bien non, ce ne sera pas encore pour cette fois, même si la qualité de ce nouvel album ne saute pas aux oreilles de manière aussi immédiate que pour ses prédécesseurs directs.
Ce "War of the Gods" qui ouvre les hostilités, par exemple, fait le boulot de manière totalement réjouissante pour le fan du groupe qui retrouve immédiatement ses petits, certes, mais sans atteindre toutefois le niveau de l’opener de l’album précédent (ce refrain aurait pu être plus efficace !). Les premières écoutes de l’album laissent ainsi une impression quelque peu mitigée, loin de l’immédiateté d’un With Oden On Our Side par exemple. Surtur Rising est en effet moins mélodique, moins direct et accrocheur. Le groupe a souhaité retrouver une approche plus old school de sa musique, ce qui se retrouve dans le son de l’album concocté par le désormais omniprésent Jens Borgen (Opeth, Paradise Lost, Katatonia…). Certains titres sortent toutefois rapidement du lot, comme les excellents "Destroyer of the Universe" et "Live Without Regrets", très rapides, violents et efficaces à la fois avec leurs refrains particulièrement accrocheurs. De pures bombes du niveau de celles qui ont fait la gloire des Suédois.
De nombreux autres morceaux, en revanche, ne se révèlent totalement qu’au bout de quelques écoutes. C’est le cas de la plupart des mid tempos, comme "Töck's Taunt - Loke's Treachery Part II" (suite de "Hermod’s Ride to Hel – Lokes Treachery Part 1", de l’album With Oden On Our Side) et son ambiance triste qui se révèle peu à peu, ou du carrément lent "The Last Stand of Frej", presque doom dans son approche pesante et épique à la fois. "Slaves of Fear" s’impose lui comme un hymne au fil des écoutes, constat que l’on peut faire également pour le tubesque "For Victory or Death" et sa mélodie de guitare épique et nostalgique typique du groupe. Passage obligé avec le très rapide et violent "A Beast Am I", avant que l’album ne se referme sur un étrange "Doom Over Dead Man" (dont l’intro en arpèges se trouve bizarrement à la fin de la piste précédente). Ce mid tempo voit pour la première fois de la carrière du groupe l’apparition d’orchestrations assez peu convaincantes. La musique des Suédois est déjà assez épique par elle-même, nul besoin d’artifices ou de gimmick pour la renforcer !
Amon Amarth a donc une fois de plus réussi son pari en parvenant à livrer un nouvel album de qualité tout en n’évoluant qu’à dose homéopathique. Cette fois-ci la tendance est à un subtil retour aux sources vers une authenticité et un feeling old school au dépend d’une immédiateté mélodique qui a sans doute trouvé son apogée sur les deux albums précédents. Combien de temps encore les Suédois pourront-ils continuer sur ce rythme?