CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-Johan Hegg
(chant)
-Olavi Mikkonen
(guitare)
-Johan Söderberg
(guitare)
-Ted Lundström
(basse)
-Fredrik Andersson
(batterie)
TRACKLIST
1) Deceiver Of The Gods
2) As Loke Falls
3) Father Of The Wolf
4) Shape Shifter
5) Under Siege
6) Blood Eagle
7) We Shall Destroy
8) Hel
9) Coming Of The Tide
10) Warriors Of The North
Bonus: Under the Unfluence (EP)
1) Burning Anvil Of Steel
2) Satan Rising
3) Snake Eyes
4) Stand Up To Go Down
DISCOGRAPHIE
À chaque nouvel album d'Amon Amarth qui déboule dans les bacs, le même débat fait rage. Le groupe va-t-il enfin finir par lasser tout le monde avec ses histoires de vikings et son death metal mélodique et épique qui n'évolue pas (ou si peu) année après année ? Et jusqu'à présent la réponse a toujours été la même : les suédois s'en sortent toujours. Voyons comment ils ont une fois de plus réussi cet exploit avec Deceiver of the Gods.
Sans bouleverser leurs méthodes, Johan Hegg, sa barbe et sa troupe ont quand même eu la volonté de modifier leurs habitudes pour éviter la routine qui guettait. Après trois albums consécutifs enregistrés et produits en Suède par Jens Bogren, direction l'Angleterre et les studios d'Andy Sneap pour apporter un peu de nouveauté à un processus trop bien huilé. Le résultat est un son moins chaud mais plus tranchant et agressif que précédemment. Mais ce qui saute aux oreilles dès les premières écoutes est un retour très clair à l'immédiateté et l'efficacité d'albums comme Twilight of the Thundergod et With Oden on our Side, un aspect un peu absent de Surtur Rising qui privilégiait une approche plus old school de la musique du groupe. Ici on se surprend à chanter la plupart des refrains le poing levé dès la première écoute ("Deceiver Of The Gods", "Father Of The Wolf", "Shape Shifter", tous trois parlant du dieu et traitre Loki...). L'autre tendance qui se dégage de l'album est un aspect général plus heavy metal que jamais ("Father Of The Wolf", encore lui). Le groupe s'est lâché et a décidé de conserver toutes ses meilleures idées, ne s'interdisant rien.
Au sein des morceaux certains plans surprennent vraiment comme ce passage instrumental de "As Loke Falls" qui semble carrément emprunté à Iron Maiden ! Mais la palme revient sans doute à l'excellent "Hel", mid tempo particulièrement heavy qui voit la participation de Messiah Marcolin (ex chanteur de Candlemass) dont la voix claire mélodique et lyrique double le growl de Hegg sur le refrain pour un résultat du meilleur effet. "Blood Eagle", lui, met au grand jour une autre influence du groupe jusque la plutôt discrète: le thrash à la Slayer. L'album s'achève sur un "Warriors Of The North" particulièrement épique du haut de ses plus de huit minutes qui passent très vite grâce à des riffs qui font mouche. Un mot sur le EP qui accompagne l'édition limitée de l'album. Amon Amarth a voulu rendre hommage aux groupes qui l'ont influencé, mais plutôt que de proposer une énième reprise, les suédois ont carrément composé leurs propres morceaux dans le style de Judas Priest (époque Screaming for Vengeance), Black Sabbath (seul morceau où Hegg n'utilise pas son growl au profit d'une très bonne imitation d'Ozzy, nasillarde comme il se doit !), Motörhead et AC/DC. Très bonne idée !
Pour répondre à la question posée dans l'introduction, sans surprise Amon Amarth réussit une fois de plus haut la main son pari de proposer une musique qui n'évolue que très peu mais qui ne lasse jamais. Cette fois-ci un son percutant et des influences tirées des années 80 enfin pleinement assumées apportent ce qu'il faut de fraîcheur à l'album pour le rendre particulièrement accrocheur et jouissif, remettant la mélodie au premier plan. Le terne Surtur Rising est déjà oublié avec ce Deceiver Of The Gods qui se classe facilement parmi les plus belles réalisations du groupe.