CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Matti Kärki
(chant)
-David Blomqvist
(guitare)
-Martin Persson
(guitare)
-Johan Bergebäck
(basse)
-Fred Estby
(batterie)
TRACKLIST
1)The God That Never Was
2)Shadows Of The Mutilated
3)Time Heals Nothing
4)Autopsy
5)Never Forget, Never Forgive
6)Trail Of The Dead
7)Phantoms (Of The Oath)
8)Into The Temple Of Humiliation
9)Blood For Paradise
10)Feel The Darkness
11)Where No Ghost Is Holy
DISCOGRAPHIE
Un an après Where Ironcrosses Grow et surtout neuf ans après Death Metal, le pilier suédois du death revient avec The God That Never Was, une production très Dismember, attachée aux valeurs fortes d’un death traditionnel à l’extrême, recomposant une musique assez violente et vindicative avec les mêmes armes qui ont servi pendant des années à forger le genre. Il n’y aura pas plus heureux que les fans du groupe lorsqu’ils découvriront cette nouvelle galette, à la production sale et au feeling totalement inchangé depuis ses débuts. Ce n’est pas pour déplaire car on a tous besoins de rappels, on a tous besoin de savoir qui porte les jarretelles de son style de musique adoré. Dismember en fait partie et n’est pas prêt de changer d’avis, attaché à une philosophie metalleuse pure et sans évolution.
Et c’est pour cela qu’il s’agit d’un album de death qui fera toujours plaisir à écouter. Regain Records a compris en signant ce groupe qu’il ne fallait rien chambouler et que de toute façon il ne pourrait rien y faire. Dismember s’attaque donc avec passion à exécuter un death sale, assez malsain, aux riffs redondants et très catchy, surplombé de leads de guitare bien aigus et tranchants. Parmi les onze titres, certains abordent des mélodies plus évidentes et plus calmes comme "Time Heals Nothing" et "Phantoms (Of the Oath)", titre instrumental. Les guitares ne s’arrêtent jamais et la balance rythmique/lead est faite avec beaucoup d’attention et d’expérience. Cela se sent dans l’approche harmonique des refrains et dans un bon nombre de transitions. Assez sales, les six-cordes sont accordées bien bas avec un résonnement assez gras.
De même, la batterie dont la cadence se cale souvent sur un mid/speed tempo sans beaucoup de fioritures se fait respecter par une caisse claire cinglante et une double pédale quasi inexistante. Son action dégage un certain groove, tout comme les riffs, ajoutant une pointe de nostalgie à l’ensemble. Dismember joue toujours la carte du « moitié brouillon mais pas trop quand même » avec des titres comme "Feel The Darkness" et "Autopsy" aux plans à la fois mélangés et nets. C’est un peu la marque de fabrique de ce groupe, avec le chant de Matti Kärki, possédé par l’envie de tout détruire. Et ce dernier ne fait pas dans la finesse, même sur les titres un plus heavy comme "Where No Ghost Is Holy", dégageant une puissance et une haine ancestrale assez incroyable.
Assez court (un peu plus d’une demi-heure), ce The God That Never Was prouve que rien n’est encore fini pour Dismember, et que rien n’est prêt à changer de sitôt tant que le death metal existera. Ce détail plaira aux inconditionnels du style, et peut être moins à ceux qui attendaient une pointe d’évolution de la part de ce géant. C’est aux oreilles de décider.