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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Eric A. Knutson
(chant)

-Michael Gilbert 
(guitare)

-Ed Carlson
(guitare)

-Jason Ward
(basse)

-Kelly David-Smith
(batterie)

TRACKLIST

1) Ugly Noise 
2) Gitty Up
3) Run and Hide
4) Carry On
5) Rabbit's Foot
6) Play your Part
7) Rage
8) Cross the Sky
9) Motherfuckery
10) I Believe
11) To Be Free
12) Machine Gun

DISCOGRAPHIE


Flotsam And Jetsam - Ugly Noise



La carrière de Flotsam & Jetsam s'apparente à une courbe sinusoïdale qui débuterait en son sommet. Après avoir sorti coup sur coup deux chefs d’œuvre dès l'entame de leur carrière, Doomsday for the Deceiver (1986) et No Place for Disgrace (1988), les Américains entament une longue descente vers le quelconque que… Bon OK, on referme la célèbre méthode Compensez votre manque d’inspiration en copiant sur le voisin écrite par Kai Hansen et préfacée par Gilles Bernheim, on souffle un bon coup et on se reprend…

Après des années d’errance, Flotsam & Jetsam s’est offert un spectaculaire retour au premier plan avec le très réussi The Cold, de loin leur meilleur album depuis 20 ans. On les voyait bien enchaîner, mais il y a eu pas mal de changements depuis 2010. Le premier est mineur, puisqu’il concerne le label : en effet, succès critique ne signifie pas forcément succès commercial (ou plutôt succès commercial modeste ne signifie pas arrivée de brouzoufs dans la poche des musiciens, comme le confie Eric Knutson dans le Rock Hard n°131). Exit donc le deal aux USA avec Driven Music, fondé par Brian Head Welch (ex- ou actuel Korn, on ne sait plus trop) et en Europe avec Nuclear Blast ; à la place, un système de préfinancement par les fans via la plateforme Pledge Music et un contrat de distribution avec Metal Blade, histoire de donner un peu plus de visibilité à cet album sorti initialement fin décembre. Pas très réjouissant à première vue… Second changement, beaucoup plus important : le line up, avec les retours de deux membres historiques, Ed Carlson et Kelly David-Smith. Désormais, seul Jason Newsted manque à l’appel pour reconstituer l’équipe ayant accouché du classique Doomsday for the Deceiver. Quand on sait que l’ex-bassiste de Metallica a co-écrit les deux premiers titres de ce nouvel album, qui sait si cela n’arrivera pas dans un avenir proche ?
Et dans un sens, ce changement n’est pas très réjouissant non plus, car il est en partie consécutif au départ du guitariste Mark Simpson peu après la sortie de The Cold, qu’il avait écrit quasiment tout seul. Cela n’empêche pas Flotsam & Jetsam d’essayer de creuser ce sillon, comme le démontre le magnifique artwork qui, à l’instar de son prédécesseur, instaure d’emblée une ambiance assez pesante. Le morceau-titre est à l’avenant : celui-ci alterne des passages lents dominés par un piano vaguement angoissant et un refrain plus rapide auquel la diction hachée de Knutson et les salves de double pédale qui doublent le riff donnent un côté martial. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce mix de violence et de désespoir ne respire pas franchement la joie de vivre. D’autres morceaux s’inscrivent eux aussi dans cette lignée : c’est le cas de "Run and Hide", dont les sonorités synthétiques, limite indus', produisent un effet hypnotique ou l'excellent "Play Your Part", son petit frère, qui développe lui aussi une ambiance très sombre. Sur la liste des temps forts, on peut également ajouter "Rabbit's Foot", qui n'est autre qu'une très jolie pop song camouflée derrière des arrangements vaguement metal. Bref, le bilan de cette première moitié d'album est très flatteur et laisse espérer un vrai bon album, une suite honorable à The Cold.
Malheureusement, il ne faut guère attendre longtemps avant que le château de cartes ne s'effondre complètement. On avait bien ressenti quelques petites alertes sur "Gitty Up" ou "Carry On", mais la confirmation arrive avec "Rage" : dès que Flotsam & Jetsam appuie sur l'accélérateur, c'est la soupe à la grimace. Pour un groupe catalogué dans le thrash, admettez que ça la fout mal… A chaque fois, le même constat revient : les riffs sont peu inspirés et parfois même franchement bateau, la voix de Eric Knutson perd en expressivité et même les solos, si brillants sur "Ugly Noise" ou "Rabbit's Foot" par exemple, perdent très nettement en qualité. Le hic, c'est que la seconde moitié de l'album ne contient quasiment que des titres de ce genre, le plus souvent ramassés sur à peine 3 minutes, ce qui ne permet pas au groupe de développer son propos. D'ailleurs, seul "Cross the Sky" prend un peu plus son temps et, hasard ou coïncidence, c'est sans doute le seul morceau valable avec son riff frontal et ses changements de rythme intéressants. Pour le reste, rien à signaler : quelques idées prometteuses mais qui ne suffisent pas pour autant à faire de bons morceaux (les sonorités indus' de "Motherfuckery", le riff incisif à la Iced Earth de "To Be Free", la colère palpable de "Machine Gun"), mais aussi des trucs ratés de bout en bout, comme "I Believe".


Ah, Dieu sait qu'on aurait aimé vanter la confirmation de la résurrection de Flotsam & Jetsam… Malheureusement, cet album en dents de scie est un parfait condensé de la carrière du groupe. Si la reconstitution du line up historique n'a jamais été aussi proche, Flotsam & Jetsam a sans doute perdu en la personne de Mark Simpson davantage qu'un guitariste. Le groupe a bien tenté de prolonger en partie la direction musicale instaurée par ce dernier sur The Cold, et cela correspond d'ailleurs aux meilleurs moments d'Ugly Noise, mais pour le reste, c'est une régression manifeste. Quel dommage…


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