CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16/20
LINE UP
-V.I.T.R.I.O.L.
(chant)
-Irrumator
(instruments)
+ guests
TRACKLIST
1)Bellum Omnium Contra Omnes
2)Between Shit And Piss We Are Born
3)Timewave Zero
4)The Destroying Angel
5)Waiting For The Barbarians
6)The Yellow King
7)When The Lion Devours Both Dragon And Child
8)The Necrogeddon
9)Regression To The Mean
DISCOGRAPHIE
Nous étions allés déjà bien loin et surtout bien profond dans les abysses nécro malsaines des anglais de Anaal Nathrakh à la sortie de leur deuxième et précèdent Domine Non Es Dignus. Et voici qu’ils recommencent, sur les mêmes bases ultra violentes et haineuses, avec Eschaton, pure bombe de dépravation et d’horreur prenant la forme d’un black metal toujours aussi compact et sans aucune pitié pour les dépressifs.
Comme c’est bon, cette décadence superbement bien interprétée, cette violence si peu maîtrisée, cette ampleur malsaine si bien digérée ! Et si le combo tourne toujours autour des âmes putrides de V.I.T.R.I.O.L. et Irrumator, Eschaton se renforce pour l’occasion du boucher Shane Embury (Napalm Death) et de Attila Csihar (Mayhem). Et difficile dernièrement de trouver plus extrême que Anaal Nathrakh, à quelque niveau que ce soit. Le combo parvient parfaitement à dégager ce qu’il y a de plus sombre, de plus agressif et de plus dérangeant. Ils y en a qui essaient et d’autres qui y arrivent.
Si Domine Non Es Dignus flirtait à quelques moments avec des notes épiques, ce nouveau travail fait encore un pas en avant, sans s’en imprégner totalement. Mais il n’est pas rare de découvrir au cours d’un titre une teinte, une atmosphère ou des mélodies plus épiques que d’autres. "Between Shit And Piss We Are Born" (yeah) est un bon exemple, porteur d’une image guerrière, sans concession aucune. Plus thrash et assez complexe, l’excellent "When The Lion Devours Both Dragon And Child" (re-yeah) dévoile aussi des hymnes chantés très Viking donnant à Anaal Nathrakh une appropriation mélodique qui n’apparaît pas évidente à première vue.
La force de ce groupe reste dans ces titres complexes, ultra-blastés, au son monstrueusement intense. Bref, aucun filet de lumière ou d’espérance ne transperce ces compositions sales mais menées de main de maître. Le premier "Bellum Omnium Contra Omnes" est à ce titre extrêmement énervé, excluant toute pause, toute respiration. Le chant de V.I.T.R.I.O.L. reste d’ailleurs complètement hurlé, vomi à souhait, presque perturbant. Des allures un peu plus thrash prennent forme sur "Waiting For The Barbarian", mais le tout reste baigné dans du sang de cochon, dans un black metal froid et offensif.
On retrouve ici ou là quelques touches du combo italien Aborym, dans les symbioses du mélodique et du violent sur des titres comme "The Necrogeddon" ou sur l’avant-gardiste et pesant "Regression To The Mean". Ce dernier titre dévoile d’ailleurs une nouvelle facette de Anaal Nathrakh extrêmement plaisante et toujours plus extrême, conférant au groupe une réelle capacité à évoluer tout en restant intègre au concept général. Le mariage avec Season Of Mist semble se dérouler à merveille, pour le plus grand plaisir de nos oreilles, car sans surprendre, Eschaton fait mal, séduit, se déverse comme un vomi froid, et surtout se délecte comme un excellent album de metal extrême.