The Final Journey, le Wacken Open Air Festival et quelques semaines de composition plus tard, voila que débarque Heimweh, le dernier né des allemands de Black Messiah. Le son est folk, le son est viking, le son est black, bref le son est Black Messiah. Mais on entend également un son linéaire, un peu trop fade et un poil répétitif. Ne me faites pas dire, chers lecteurs, ce que je n'ai pas dit. Heimweh n'est pas foutrement mauvais, il en devient juste une promo comme l'on en reçoit souvent: "c'est sympa, mais sans plus". Explications.
Nos germains de Black Messiah n'ont jamais fait dans la dentelle: un premier Sceptre of Black Knowledge bien bourrin, un First War of The World bien death et un Final Journey finalement assez convaincant. Venons en donc au fait, Heimweh. Ce qui frappe l'auditeur, nous, oreilles délicates, c'est la production. Le rendu global de l'album est particulier et ressort un peu bancal. Si le chant est mis en avant, la restitution des instruments, elle, n'est vraiment pas terrible. La caisse claire est une casserole et l'on doit tendre l'oreille pour entendre comme il se doit les doubles pédales. Messieurs, à ce niveau, il y a des progrès à faire. La musique est, indéniablement, originale et la touche personnelle de Black Messiah se fait vite entendre. En Effet, on se croit carrément sur certaines pistes au beau milieu d'une fête folklorique sur la place du village. On vacille entre ces moments, mais aussi entre la mélancolie et les accords de violoncelle atmosphériques. Le talent est là, les bonnes intentions aussi, mais le tout peine à nous en mettre plein la face, et c'est bien dommage. Maintenant, rentrons dans les détails.
L'album démarre épiquement avec une intro digne de la BO du dernier blockbuster américain succédant à Gladiator. Puis dès que "In the Name of Ancient Gods" annonce la couleur, le disque est lancé. Parlons en de cette 2nde piste. Bonne mise en jambe, mais trop linéaire et pas assez originale. La production (qui bernera aussi le reste de l'album) se fait entendre pour la première fois et on ressort finalement de la piste un peu sur ses gardes. On soupçonne donc à cette étape de l'écoute un risque d'ennuiement et de répétitivité durant le reste du cd. Une chose est quand même frappante: le chant est en anglais. Pas de panique, dès "Jötunheim", Zagan reprend sa langue natale. Et le temps de la fête du village vient, avec "Wildsau". La piste alterne entre guitares acoustiques et guitares électriques, entre chant clair et chant sombre, en fait entre metal et folk. La suite poursuit entre chant clair épique et violoncelle ("Edmund von Ostanglien"), et entre chœurs et grosses guitares saturées à la black metal. La surprise vient à la fin: Heimweh, la piste éponyme et sa power ballade mélancolique. Pas de riffs puissants ici, pas de chant guttural mais une atmosphère pesante et totalement en dérive du reste de l'album, ce qui fait, justement, toute son originalité. La dernière piste "Die Quelle der Weisheit" conclut finalement l'album avec un retour à la brutalité.
Les gars de Black Messiah ont travaillés. Ils ont du talent, de l'énergie et de l'originalité à revendre. Les compos se trouvent assez bien ciselées, mais le tout ressort trop plat et répétitif, ce qui est dommage sachant le potentiel certain du groupe. « C'est sympa, mais sans plus ». Courage les gars, le prochain, c'est le bon.