CHRONIQUE PAR ...
Sven
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Ville Viljanen
(chant)
-Andy Gillion
(guitare+claviers)
-Kevin Verlay
(guitare)
-Teemu Heinola
(basse)
-Mikko Sipola
(batterie)
TRACKLIST
1) Enter the Asylum
2) God Has Fallen
3) Leader of the Titans
4) We Are the Sleep
5) Innocence Lost
6) I Am War
7) Monster in Me
8) Apricity
9) Wrath of Indra
10) The Journey
11) The Forsaken
DISCOGRAPHIE
Qu’ils sont nombreux, les groupes de melodeath à céder aux sirènes du chant clair. Les motifs peuvent être bons ou mauvais, les résultats également. Il persiste quand même des formations qui ont su garder leur intégrité vocale, et pour lesquelles seul le growl a droit de cité. Mors Principium Est est de celles-ci. Et heureusement, le combo, finlandais d’origine, restant l'un des seuls garants d’un style étiqueté « à la suédoise ». Paradoxal, non ? Mais en réalité, quoi de neuf à l’aube de la cinquième ère ?
Une boîte à musique que l’on remonte, une ritournelle au clavier faisant office d’introduction, les guitares qui déboulent et on enchaîne immédiatement avec "God Has Fallen". Tempo très enlevé, ambiance glaciale, chant toujours aussi énervé et maîtrisé de Ville Viljanen dont les intonations ne sont pas sans rappeler la hargne de Tomas Lindberg, et twin leads diablement efficaces, assénant riffs et soli dans la plus pure tradition du groupe. Et c’est la source principale de satisfaction de cet album. Les guitaristes se succèdent, et quelle que soit leur nationalité, la continuité est assurée, au service d’une musique extrêmement travaillée. Car après ce premier titre idéal pour mettre dans le bain, l’amateur de melodeath déjà frétillant de plaisir, la suite ne le décevra pas, et la qualité restera au rendez-vous tout au long de ce Dawn Of The 5th Era. Difficile de résister aux trépidations nucales qui vous envahissent sur les rythmiques survitaminées de "Leader Of The Titans" ou "Wrath Of Indra", ou encore sur le refrain de la bombe "We Are The Sleep". Le groupe se fend même de quelques frivolités symphoniques sur "Innocence Lost", affirme encore un peu plus ses penchants heavy sur "I Am War", et nous gratifie même d’un instrumental tout doux ("Apricity").
Il serait injuste de ne pas parler d’Andy Gillion, désormais compositeur principal et capitaine du navire. Inconnu au bataillon jusqu’alors, l’anglais, qui a rejoint la troupe en 2011 était déjà à l’origine de la plupart des morceaux sur … And Death Said Live, qui marquait la renaissance de la formation après qu’elle soit passée tout près de la disparition pure et simple. Sur ce nouvel album, en dehors de la composition et de la plupart des lignes de guitare et des soli, il assure la production de la plupart des instruments. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le travail du bonhomme rend hommage aux compositions. La production est puissante et claire, les guitares forcément mises en avant, mais ce n’est que justice, après tout, elles sont l’arme principale du groupe. Les amateurs de longue date pourront sans doute regretter qu’un trait définitif ait été tiré sur les éléments électro qui donnaient une puissance sans égale à Liberation = Termination (sauf sur l’intro de "We Are The Sleep"), mais ils se remettront de leur nostalgie en se rendant compte que le quintet ne les a pas trahis, une fois de plus. Il persiste des traces de clavier, souvent en nappes pour souligner le propos ou ajouter en grandiloquence. Et surtout cette ambiance martiale, guerrière, froide, mais ultra mélodique qui fait son identité.
Pour son cinquième album, Mors Principium Est tape vite, fort et bien, et délivre un message tout aussi fort à la concurrence. Le melodeath n’a pas besoin de chant clair, des morceaux puissants et bien composés servis par des musiciens talentueux suffisent amplement. Encore faut-il en être capable. Les Finlandais le sont et nous le font savoir une fois de plus.