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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Jonathan Davis
(chant)

-Head
(guitare)

-Munky
(guitare)

-Fieldy
(basse)

-David Silveria
(batterie)

TRACKLIST

1) Here To Stay
2) Make Believe
3) Blame
4) Hollow Life
5) Bottled Up Inside
6) Thoughtless
7) Hating
8) One more time
9) Alone I Break
10) Embrace
11) Beat It Upright
12) Wake Up Hate
13) I'm Hiding
14) No One's there

DISCOGRAPHIE


Korn - Untouchables
(2002) - pop néo metal - Label : Epic Records Immortal



Un des disques les plus chers de la création, une technique d'enregistrement high-tech permettant un travail inédit sur les fréquences, une évolution artistique franche et assumée, un succès critique quasi-unanime... et un flop commercial. Bienvenue dans le monde d'Untouchables, l'album qui a plu aux chroniqueurs mais pas aux fans, l'album par lequel la pop est arrivée, bref l'album qui fâche. Nous sommes aujourd'hui en 2007 : Untitled vient de sortir et il représente la plus grosse évolution de Korn à ce jour. Revenir sur le cas Untouchables semble impératif : cet album était-il aussi à part qu'il semblait à l'époque? Parce qu'en dehors du fait que chroniquer les albums qui fâchent est le péché mignon de votre serviteur, une chronique avec une problématique c'est tout de suite plus rigolo.

A posteriori, face au dernier bébé en date, Untouchables semble bien timide. Les guitares sont toujours présentes et on trouve encore pas mal de compos basées sur des riffs. L'opener écrasant "Here To Stay" en fait évidemment partie, mais pas seulement : "Embrace" est une bonne boucherie qui rappelle franchement Follow The Leader, "Bottled Up Inside" aurait pu figurer sans problème sur un des deux albums précédents du groupe, et même les arabesques guitaristiques des couplets de "One More Time" ne sont que la continuation des ambiances introspectives du chef-d'œuvre Issues. Ce n'est pas dans ces moments-là qu'il faut chercher l'innovation qui a tant déplu au public traditionnel du groupe... même si le ver est déjà dans le fruit. Il y a ce son qui a déjà viré au synthétique, ces bruitages multiples insérés en couches subtiles au milieu des grosses guitares, cette tendance de Davis à systématiquement se doubler lui-même... en fait même les titres qui renvoient au Korn traditionnel sont déjà modifiés, mais juste un peu, en filigrane. Prenons "Thoughtless" : riff écrasant, check. Ligne de chant technique à la Issues, check. Refrain en progression d'accords complètement pop, WTF ?! Et voilà...
Au milieu de ces titres faussement traditionnels se trouvent ceux qui versent franchement du côté de la nouveauté, ceux qui ont énervé la frange dure du public pour qui on se vend dès qu'on arrête du faire du bourrin. Et là, Untouchables prend toute sa dimension : "Make Believe" et son couplet totalement tordu, où on ne sait pas ce qui est le plus zarbi entre la ligne de chant alambiquée de Davis (wow, au passage) et le son des guitares. Head et Munky, éternels explorateurs des effets les plus chelous possibles, se sont surpassés sur cet album : écoutez "Hating", les passages calmes de "I'm Hiding" ou encore les différents ponts de "Alone I Break", c'est un festival. En parlant de ce dernier titre, c'est typiquement le genre de fâcherie évoquée plus haut : les couplets sont calmes voire ambient, la seule agressivité vient du chant de Davis, et ce refrain, Seigneur... c'est de la pop-rock pure! Et de la pop-rock de premier ordre qui plus est : arrangements bluffants, ligne de chant inoubliable, c'est tout sauf du Life Is Peachy mais c'est excellent. Le break electro de cette compo ainsi que les couplets paisibles de "Hollow Life" confirment la formule magique d'Untouchables : on garde les instruments de base et on fait autre chose avec.
Effets sur les guitares à donf, batterie triggée pour faire boîte à rythmes, chant dédoublé... il y a en fait peu de machines à proprement parler sur Untouchables. C'est là toute la différence avec Untitled : en n'osant pas franchir le pas, Korn a accouché d'un album hybride qui ne laisse pas l'auditeur être sûr de quoi que ce soit. On ne peut rien voir venir : après les explorations mélodiques de tel titre on se mange un riff sorti de je ne sais où, et quand au contraire on pense avoir affaire à un titre rentre-dedans un break electro vient foutre nos repères en l'air. Et c'est du bonheur : pour l'amateur de musique non-linéaire, Untouchables est du miel. Même "Here To Stay" - la moissoneuse-batteuse de l'album – réserve en son centre un pont calme et hypnotique qui déboule sur un riff à décorner les bœufs. "Wake Up Hate" semble être une compo bébête d'efficacité pure, mais se révèle complètement bizarre et décousue au final. Et pour couronner le tout, la seule chanson quasi-linéaire de l'album se révèle être un chef-d'œuvre : "No One's There" est un titre de fin d'album absolument parfait, dont la simplicité apparente révèle un sens de la mélodie et un lyrisme (cette montée finale!) qui collent la chair de poule. Carton plein.


Untouchables n'est donc pas une vraie rupture : ce n'est qu'une immense expérimentation qui a vu un groupe de très bons compositeurs tenter de fusionner tout ce qu'ils savaient faire d'un côté en explorant timidement de nouvelles voies de l'autre. Et le résultat est dantesque : Untouchables est l'album le plus foncièrement imprévisible du quintet, enchaînant avec brio la violence et la douceur, le simple et le compliqué, le catchy et l'alambiqué. Pour cette raison précise cet album ne plaira peut-être jamais à la majorité des fans, mais il n'est pas prêt de cesser d'être aimé par les critiques... qui assument d'ailleurs complètement. Yummy !


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