CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Loïc Cellier
(chant+guitare+basse)
-Guillaume Dallery
(batterie)
-Raphaël Fontaine
(claviers)
TRACKLIST
1)Ode
2)L'ombre du chaos
3)Chemin de brume
4)Vers la victoire
5)Prélude guerrier
6)Colère de feu
7)Galv ar brezel
8)Fureur Celtique
9)Galian da viken
10)Chant de bataille
11)P.m.q.f.
12)Sacrifiés
13)An enor salv
14)Funérailles
DISCOGRAPHIE
Contrairement à ce que prétendait une chanson d'un groupe de porno-grind français à l'humour pas très subtil, Belenos ne va pas en Norvège, mais reste fermement attaché à sa patrie historique: la Gaule. Belenos ne se pose pas la question de la pertinence d'un metal d'obédience païenne où l'essentiel de l'héritage antique se résume à une bande dessinée racontant les aventures d'un village résistant encore et toujours à l'envahisseur. Belenos, malgré les diverses difficultés, dont la faillite de son ancien label, n'a pas baissé les bras et nous livre ce nouvel album, furieux et majestueux, à l'image du dieu Taranis (ou alors est-ce Toutatis? Moi et la mythologie...) foudroyant les légionnaires romains sur la pochette.
La recette n'a pas vraiment changé: on a toujours affaire à un black metal épique que l'on pourrait rapprocher, par exemple, des premiers albums de Falkenbach. L'arsenal habituel du genre sera donc au rendez-vous: tremolos tumultueux, reflets de la fureur guerrière, blasts martelant comme des armes qui s'entrechoquent, chant écorché et vociférant, arpèges saturés et discordants, riffs épiques et merveilleux choeurs qui constituent l'un des principaux attraits de la musique de Belenos. Quelques breaks acoustiques complètent le tableau de manière à donner encore un peu plus de piment aux compositions ("L'ombre Du Chaos", "Fureur Celtique"). L'ambiance suggérée par le nom de l'album est très bien retranscrite par la musique et les textes, matérialisant cette lutte sans merci pour la tradition druidique.
Au milieu de cette ambiance belliqueuse, de nombreux interludes - bien plus nombreux que ce à quoi nous avait habitué Belenos sur ses précédents albums - servent à nous plonger dans cette ambiance mystique et antique, empreinte d'une beauté pour laquelle on n'hésiterait pas à mourir. Il n'y a pas grand-chose à redire sur leur variété et la manière dont ils sont exécutés: choeurs mystiques pour "Ode", thème grandiloquent et inquiétant pour "Prélude Guerrier", ambiance celtique pour "Galv Ar Brezel", arpèges mélancoliques pour "Galian Da Viken" et "P.M.Q.F.", guitare acoustique et mantras à la limite du morbide pour "An Enor Slav"...
Le seul bémol vient du fait que par moments, ces interludes cassent légèrement la dynamique de l'album, l'aèrent trop à des endroits où il aurait peut-être été plus judicieux de maintenir la pression et la fureur par un enchaînement direct de titres violents. Mais cela ne nuit que très peu à l'excellente impression générale procurée par Chants De Bataille, qui nous assène un pagan metal travaillé, fin et racé. Un amateur du genre ne devrait pas être trop surpris, mais juste enchanté par la qualité de l'ensemble (sélectionner les "chansons qui tuent" fut un dur dilemme pour votre fidèle serviteur). Comme le suggérait si bien une chanson d'un groupe de porno-grind français à l'humour pas très subtil: "Belenos is Back"!