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CHRONIQUE PAR ...

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Flower King
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 16/20

LINE UP

-Bob Dylan
(chant+guitare)

-Tony Garnier
(basse)

-George C. Receli
(batterie)

-Stu Kimball
(guitare)

-Denny Freeman
(guitare)

-Donnie Herron
(divers)

TRACKLIST

1)Thunder On The Mountain
2)Spirit On The Water
3)Rollin & Tumblin
4)When The Deal Goes Down
5)Someday Baby
6)Workingman's Blues #2
7)Beyond The Horizon
8)Nettie Moore
9)The Levee's Gonna Break
10)Ain't Talkin

DISCOGRAPHIE


Dylan, Bob - Modern Times
(2006) - rock blues - Label : Columbia



On s’y attendait, ça n’a pas loupé : pour ce nouveau Dylan, la presse, unanime, nous a refait le coup du chef-d’œuvre, du disque intouchable, tout comme Love & Theft il y a cinq ans. Ces deux disques sont très bons, là n’est pas le problème, ce sont l’art et la manière employés par les critiques musicaux de tous bords qui m’inquiètent : en déclarant la réussite de ce Modern Times comme incontestable et en multipliant les références pointues comme clés pour comprendre l’Œuvre, on fait de Dylan une entité écoutable seulement par une caste d’initiés connaissant tout de l’Amérique de ces cent dernières années, avec le risque de passer pour un abruti si l’on ose décréter que ce disque, non, ne nous éblouit pas forcément. Il est encore temps de l’écrire : Modern Times est écoutable – et appréciable - par tous !

Bien sûr que le Zim dispose encore et toujours d’une plume acérée, télescopant l’actualité, une Amérique rêvée, réflexions sur l’amour, la mort, et autant de thèmes universels… Mais si ce disque est si bon – et c’a toujours été le cas avec Dylan – c’est parce qu’il a toujours cette capacité de faire sonner les mots comme personne, si bien que même si l’auditeur ne comprend pas un mot, un sentiment indicible lui sera véhiculé; libre à lui de le saisir ou non. Et à ce jeu-là, Bob fait plus fort que sur ses deux précédents efforts : sa voix, plus éraillée encore, a pourtant gagné en nuances, et se permet de jouer tous les rôles sans que pourtant le timbre ne change : de la sagesse froide du vieil ermite ("Thunder On The Mountain"), à la lucidité fataliste de l’ouvrier vieillissant ("Workingman’s Blues #2"), en passant par le ton réconfortant face à la peur de la perte de l’être aimé ("When The Deal Goes Down").

Et puis, il y a ces mélodies tantôt bluesy, tantôt jazzy, pourtant déjà entendues mais qui gardent une saveur unique. Dylan a ici réuni les meilleures composantes de Time Out Of Mind et Love & Theft, reprenant les thèmes graves du premier, mais les jouant avec la légèreté du second. Et cela fonctionne. La production étouffante de Daniel Lanois sur Time Out Of Mind rendait l’écoute de l’album un peu pénible sur le long terme ; ici, les dix titres s’enchaînent pendant une heure avec un réel plaisir. Il y a que ce groupe de musiciens, même si très peu souriant sur scène, possède un feeling incroyable ; toute intervention est justifiée, c’est du travail d’orfèvre, tout en gardant un caractère approximatif bienvenu. La production nette et vivante de Dylan achève de donner au disque une âme propre, lui garantissant une durée de vie hors du commun.

Comme s’il lui fallait donner une ultime preuve qu’il était arrivé au bout de la démarche démarrée avec Oh Mercy il y a plus de quinze ans, le Zim termine Modern Times par une de ses plus belles réussites, toutes périodes confondues : "Ain’t Talkin", pièce rappelant l’atmosphère lugubre de "Man In The Long Black Coat", mélodie sournoise et grondante. Là, Dylan se pose en survivant, seul contre tous, toisant le monde du XXIè siècle, ses codes, ses règles… Et le titre de l’album prend tout son sens : pour Dylan, les Temps Modernes n’existent pas, lui qui a choisi de se placer hors de son époque ; elle n’a plus d’emprise sur lui, et lui ne cherche plus à l’influencer de toute manière. Utopie ou réalité ? Lui-même ne semble savoir. Alors, pour fuir l’être de contradictions qu’il est – que nous sommes tous, mais lui peut-être plus que les autres – il va repartir sur la route, voguant de scène en scène… Et peut-être, dans cinq ans, nous livrera-t-il un nouvel album. Qui ne sera pas moins bon que celui-ci.





« All my loyal and much loved companions
They approve of me and share my code
I practice a faith that's been long abandoned
Ain't no altars on this long and lonesome road
»


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