CHRONIQUE PAR ...

98
Tabris
le 29 janvier 2024




SETLIST

TesseracT :

Natural Disaster
Echoes
Of Mind - Nocturne
Dystopia
King
War of Being
Smile
The Arrow
Legion
The Grey
Juno

Rappel :
Concealing Fate, Part 1: Acceptance
Concealing Fate, Part 2: Deception

Unprocessed :

Hell
Lore
Fear
Abandoned
Thrash
Deadrose
Glass
Haven

The Callous Daoboys :

Star Baby
Violent Astrology
Pushing the Pink Envelope
Waco Jesus
What Is Delicious? Who Swarms?
Blackberry DeLorean
Fake Dinosaur Bones

AFFILIÉ

TesseracT
Tournée
(15 février 2016)
Paris - Le Divan Du Monde
(17 janvier 2014)

25 janvier 2024 - Strasbourg - La Laiterie


TesseracT_-_The_Callous_Daoboys_-_Unprocessed_Strasbourg_-_La_Laiterie_20240125

TesseracT revient en France faire quelques dates en soutien de son cinquième album War of Being, sorti en septembre 2023. Les parrains du djent sont flanqués de deux groupes à la démarche aventureuse, plus récemment formés : passage de flambeau ou instantané de l’innovation dans le metal ?

Merci Foule Fête

THE CALLOUS DAOBOYS (19h). La formation originaire d’Atlanta, dont le nom est une contrepèterie de « The Dallas Cowboys » (un des plus gros palmarès du football US), commence à l’heure dite alors que la grande salle de la Laiterie n’est pas tout à fait remplie, les rideaux devant les gradins du fond étant d’ailleurs à moitié tirés. Pas de quoi démoraliser les bondissants Géorgiens qui enchaînent les morceaux entrecoupés de classiques de la pop nord-américaine. Réussir à déclencher un circle pit après avoir passé "The Look of Love", la plus sensuelle chanson jamais écrite depuis l’invention de la chanson, est une performance (drôle) qu’il convient de saluer. Ce décalage résume bien la musique du sextet, comprenant une violoniste (plutôt discrète), qui décrit sa musique comme un mélange de mathcore et d'emo influencé par le nu metal, citant The Dillinger Escape Plan, Botch, Korn, Slipknot et Linkin Park comme principales influences. Quelques chœurs radio friendly viennent brièvement s’immiscer entre deux déferlantes de scansions ultra syncopées et de vocaux criards. Outre le backdrop rigolo constitué du nom du groupe reproduit plusieurs fois avec la typographie de grandes gloires du metal, on retiendra l’énergie déployée par des musiciens frais et motivés, à défaut de leurs compositions aux structures absconses.

UNPROCESSED (19h50) : les jeunes prodiges du djent, considérés comme la relève du genre avant le controversé Gold, le quatrième LP paru en 2022, débarquent en Alsace avec pas mal de fans dans la salle, qui exprimeront puissamment leur contentement tout au long du concert. L’assistance a pris du volume, dominée par des évadé(e)s de la fac - voire du lycée - la plupart des vieux étant relégués sur les bancs du fond. Les mèches en pantalons larges (sauf le deuxième guitariste, jean slim et cheveux longs, à l’ancienne) sortent d’emblée les grattes à huit cordes et la basse à cinq, pour une démonstration de technique au service de mélodies à reprendre en chœur. Quelques tics emo peuvent agacer - les refrains en chant clair un poil larmoyants, notamment - cependant, à l’image de leur dernier long-jeu en date (And Everything in Between - 2023), les quatre musiciens remettent les pendules à l’heure et une dose d’agression de bon aloi dans leur setlist. Le leader Manuel Gardner Fernandes dégage une zénitude régulièrement contrariée par des growls et autre hurlements qui laissent deviner qu’il y a deux ou trois sujets qui doivent l’agacer dans la vie. Ses acolytes, spécialement le bassiste et le batteur, font preuve d’un dynamisme sans retenue, au point que le dernier nommé terminera le set avec une épaule manifestement douloureuse. Appel au circle pit – entendu – dès le premier titre, au jump à l’entame du troisième et, euh, à faire l’essuie-glace avec la lumière des portables sur le sixième  - le passage sensible du récital : malgré une mise en scène simpliste et des enchaînements peu fluides, la prestation des Allemands, impressionnants de maîtrise instrumentale, aura été agitée. Et solide.

Tabris

TESSERACT (21h05) : Entichée de TesseracT pour ses premières œuvres (le percutant One autant que le très progressif Altered State), encore agréablement emportée par un élégant Polaris (lui pardonnant volontiers d'être cependant moins téméraire), je me dois de l'admettre, la sortie de Sonder m'avait totalement prise au dépourvu et méchamment refroidie. J'ai donc abordé l'écoute de la dernière parution en date, War of Being, avec une certaine appréhension. Mais le soufflet ne s'est pas écrasé cette fois, bien au contraire. Car cet opéra rock - conçu comme un voyage introspectif métaphoré par le périple de deux personnages, Ex et EL, confrontés à l'entité « Fear » – se révèle une œuvre riche et ambitieuse. Et d'embrayer sur la prestation live de ce soir n'aura que confirmer cet heureux retour des choses, TesseracT ayant l'art et la manière de donner vie à ses compositions sur scène.
Tournée de promotion oblige, War of Being est bien entendu mis à l'honneur – et cinq titres seront ainsi joués ce soir pour nous en découvrir la trame principale, à commencer par "Natural Disaster" et "Echoes" pour éloquente ouverture. Et cette prime mise en bouche souligne non seulement le retour de TesseracT en puissance, mais aussi et surtout dans son orientation source, résolument djent. Le collectif nous fait donc les honneurs d'un son mat et complexe, plus agressif également - la proportion accrue de chant hurlé y contribuant grandement, sans jamais cependant sombrer dans un excès de fureur vindicative. Dan Tompkins se révèle une fois encore un habile narrateur, alternant les tonalités comme autant de rôles endossés dans l'histoire qui nous est contée ce soir. D'emblée, on ne peut que s'émerveiller de la technicité et du placement des musiciens qui officient sur scène – à ce propos, je m'amuse souvent (comme bien d'autres, car le détail ne manque pas d'être relevé) de ce que l'inspiré et habité Amos évolue pieds nus avec la ferveur d'un danseur, ce qui n'est pas sans évoquer les us des classes d'art dramatique. Ses postures, autant que celles du charismatique frontman, composent un ballet assez unique illustrant s'il s'en faut l'équilibre subtil que TesseracT se fait un malin plaisir d'offrir entre un naturel décontracté d'une part et cette précision à l'exigence quasi mathématique qui préside la musique d'autre part. Mais cet équilibre d'ensemble tient également à une setlist de bon goût. Aux éloquents titres d'ouverture, succèdent donc un retour aux origines avec un (indétrônable) "Of Mind – Nocturne" qui ne pouvait que ravir les amateurs de la première heure, suivi de l'exaltant "Dystopia", cette petite merveille rythmique qui ne manque jamais de m'enchanter les oreilles – il n'est que plaisir à se laisser gagner par l'étrange clarté que ce morceau distille, dont on ne sait si elle inspire espoir ou tristesse poignante, vision paradoxale d'autant plus amplifiée par le live. Parlant lumières d'ailleurs, le set sera tout du long coloré d'un light show immersif, à la fois simple (celui-ci tenant pour beaucoup à des barres de néons placées entre les musiciens) mais non moins élégant, et dont la géométrie contribue grandement à nous projeter mentalement dans quelques rêveries matinées d'abstractions quantiques.
Si TesseracT appuie sur la touche « metal » avec plus d'insistance désormais, il ne se départit cependant pas de sa patte progressive et ses nouvelles compositions tirent bel et bien sur nous cette toile d’atmosphères fantastiques et sidérales qui font son identité depuis l'origine. Et ce soir, les musiciens nous en offrent une démonstration éclatante, nous emportant dans ce « Strangeland » de leur composition avec en pièce de maître, judicieusement placée au cœur de ce set pour mieux nous cueillir, l'éponyme "War of Being". Et gageons qu'à la suite d'un "King" quelque peu en deçà, la magistrale pièce de onze minutes (vraiment ?) à l'architecture délicieusement extravagante et labyrinthique qui se découvre peu à peu sous le flot superbe de ces « basses » adroites et groovy, est tout simplement un pur régal. La doublette "Smile" et "The Arrow" vient alors quelque peu apaiser les esprits, avant de laisser place à l'éloquente "Legion", une autre belle pépite de ce War of Being, dont la profondeur de champ et la forte charge émotionnelle ont de quoi fasciner. TesseracT tient encore la dragée haute avec un remarquable "The Grey" dont on ne peut qu'être... grisé par le fort pouvoir addictif de la section rythmique et touché par la beauté du chant. Le jeune Joshua qui s'était frayé un chemin à côté de moi a sans doute été fort ému lorsque Dan est descendu de scène pour l'interpeller et lui assurer « You are the future », avant de se lancer dans un "Juno" final, ne manquant pas de se mêler encore un peu plus à la foule.
Bien entendu, la Laiterie n'aurait été pleinement satisfaite sans l'incontournable rappel (clamant son exigence de sa bruyante et enthousiaste habitude). Quelques notes auront alors suffi pour que le frisson se fraye un chemin, car il n'était pas dit que TesseracT quitterait la scène sans nous offrir une ultime extraction de ses magistrales "Concealing Fate" en ses part 1 et 2 : "Acceptance" et "Deception", pour point d'orgue. Simplement splendide. Mais alors, pourquoi avoir choisi cette rengaine d'Images pour nous conduire vers la sortie, une fois les lumières rallumées ? Cette dernière note, c'est vraiment une bien curieuse idée.


Si la nouvelle génération du metal hybride a démontré en cette soirée d'hiver anormalement douce sa capacité à innover et dynamiser, l'ancienne, incarnée par les parrains chevronnés de TesseracT, a prouvé qu'elle avait encore de la ressource. L'enthousiasme d'un public mixte dans (presque) tout ce que peut inclure ce terme témoigne d'un plaisir partagé, et laisse espérer un futur serein  pour les amateurs de musique amplifiée avec des guitares énervées. 


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