CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-The Magus
(chant+basse)
-Baron Blood
(basse)
TRACKLIST
1)The Blair Witch Cult
2)Those Who Never Sleep
3)Disciples Of Sophia (The Templars)
4)Murder, Magic And Tears
5)Invictus
6)Malice
7)Circle Of Burned Doves
8)Bonus track: Mordor (Running Wild cover)
DISCOGRAPHIE
Trois ans après le mini Ancient Pride, Necromantia revient pour son quatrième méfait IV: Malice. On a toujours affaire au Necromantia que l’on connaît, mais certains changements se sont opérés. On pouvait s’attendre à une baisse de régime, à un manque de renouveau ou à une perte de personnalité. Rien de tout cela sur cet album. Le combo devenu un duo est toujours mené de mains de maître par The Magus au chant et à la basse et en a à revendre.
Necromantia reste un groupe à part entière. Issu d’une contrée (Grèce) de laquelle il est difficile de sortir artistiquement, son ambition aura toujours été de fournir une musique forte, sale, occulte à souhait, froide et satanique. L’utilisation principale des basses à l’instar des guitares qui n’apparaissent que pour quelques soli rendent leur son incomparable, qu’on aime ou non. On pourra dire aussi que Necromantia est un de ces groupes intègres comme il n’en existe presque plus. Dix ans après, le chemin et la façon de l’arpenter est toujours le même. Les âmes ne sont pas vendues et l’ambition de passer pour un pilier historique du black metal n’a pas disparu.
Cet album IV: Malice est clairement le plus violent de Necromantia à ce jour, mené entièrement à la basse et aux mélodies malsaines. Aussi, la production devient de plus en plus propre, sans pour autant perdre en puissance. Ce qui change aussi, c’est le rôle des claviers, moins présents que par le passé en nappes. Isl interviennent ici et là sous forme de piano pour accompagner une rythmique mélodique ou soutenir un riff bien evil ("Those Who Never Sleep"). Cela a mené le groupe à utiliser les basses avec plus de finesse et d’intelligence au niveau des mélodies, dévoilant une richesse très bien exploitée, avec une griffe nécromancienne reconnaissable parmi tant. Ainsi, si les riffs simples et accrocheurs sont la structure essentielle des compositions, c’est en arrière plan que la deuxième basse habille le titre d’un revêt noir et occulte, parfois tordu, parfois dissonant.
Pour peu que l’on connaisse la façon insidieuse de Necromantia à mener son auditeur dans des sentiments proches de la décadence et de la soumission, il n’y a pas matière à s’ennuyer sur cet album, et même les titres les plus rapides comme "Murder, Magic And Tears" laissent pantois d’efficacité et d’ambiance sans nous faire jamais sombrer dans l’ennui ou la facilité. Ce dernier titre laisse d’ailleurs place à un délire un peu particulier de reprise de thèmes de musique classique à la basse. Le mid tempo de certains titres comme "Invictus" rappelle l’ancien temps où les riffs basiques développés dans tous les sens prenaient de l’ampleur au fur et à mesure que les notes se suivent.
Necromantia n’abandonne pas non plus son amour des plans bien thrashy. "Circle Of Burned Doves" va dans ce sens. Si ce n’est pas le titre le plus attirant de l’album, il plaît à être écouté, notamment sa dernière partie complètement doom et grasse. En tout cas la claque vient dés la première écoute du titre éponyme Malice. Totalement orchestral, déjanté, violent et au feeling black metal des origines, il saura plaire à tous ceux qui sont sensibles à un tant soit peu de théâtralisation musicale.
Si un album comme Scarlet Evil, Witching Black était abordable dès sa première écoute, IV: Malice se doit d’être écouté de nombreuses fois parce que plus fouillé et plus intense. Il faut aussi s’habituer à ce son un peu sale quoi que meilleur qu’auparavant. Je ne pense pas qu’un son chirurgical rendrait service au groupe. Il leur faut cette poussière, ces cordes de basses qui tapent et ce chant de petit démon prêt à tout massacrer. Black Lotus n’a pas mal fait de proposer tous les grands albums du groupe en nouvelle version. Necromantia mérite à être connu par tous les diaboliques et auditeurs de l’extrême.