CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Morbid
(chant+basse)
-Baron Blood
(basse)
-Slow Death
(chant)
-Inferno
(claviers)
TRACKLIST
1)The Vampire Lord Speaks
2)The Warlock
3)Last Song For Valdezie
4)Unchaining the Wolf (At War...)
5)Litanies of Satan
6)Lord of the Abyss
7)Tribes of the Moon
8)Death rider (Omen cover)
DISCOGRAPHIE
Il était temps pour la légende vivante du black metal occulte grecque de se refaire une beauté. Beaucoup l’on rêvé et Black Lotus l’a fait, en ressortant les quatre albums principaux de ce combo culte, en version re-masterisée et re-artworkisé par Timo Wuerz avec à chaque réalisation une cover issue de leur album de reprises Covering Evil: 12 years doing the Devil’s Work (2001). Le nouveau travail sur l’artwork n’a entre nous aucun intérêt, les représentations originales étant bien plus expressives et propres au travail du groupe à son époque.
Commençons donc par leur premier album Crossing The Fiery Path. Depuis ses débuts, le concept de Necromantia n’a jamais dévié, exécutant un black metal simple, parfois répétitif, complètement dévoué à l’occulte et au mal, doté d’une imagerie très evil teintée de mysticisme vampirique. Bref, toujours éloignée de la scène black metal contemporaine, dirigée vers une pan plus technique et parfois moins expressif que ce dernier. Instrumentalement, la spécificité de Necromantia est unique, à savoir l’utilisation de la basse huit cordes en place et lieu de guitare rythmique et même lead.
Ce premier travail est sale, underground, mais très bon. Rassurez-vous ou presque, le remastering, bien que digital selon la petite note accompagnant le promo, ne change pas grand-chose au final sur la production. Respirant les premiers assauts occultes des groupes comme Ancient ou Master’s Hammer, les claviers ne sont pas délaissés, servant des ambiances toujours plus sombres, allant d’un metal lourd et simpliste à des passages beaucoup plus rapides. Certains titres comme "The Warlock" sont essentiellement composés d’ambiances de films d’horreur sur une dizaine de minutes alors que d’autres mettent en avant cette basse si présente ("Last Song For Valdezie"). Malgré les quelques notes échappées un peu au hasard, ce travail respire la sincérité et surtout une inspiration qui a eu le temps de mûrir.
A l’époque, la formation ne comptait pas encore dans ses rangs celui qui mènera plus tard Necromantia vers des sphères plus élevée, à savoir The Magus ou Magus Wampyr Daoloth. Mais le chant de Morbid reste ici excellent, direct, sans réelles fioritures, ne variant que dans les passages de narration. Crossing The Fiery Path reste très théâtral, mené comme une pièce dans laquelle joue des individus possédés. Certains passages feraient aujourd’hui clichés, mais n’oublions pas l’impact du produit dans son époque, avec toute la symbolique qu’elle comporte.
Purement black metal dans l’esprit, Crossing The Fiery Path comporte toutefois quelques inspirations heavy-thrash dans l’exécution de riffs simples, accompagnant pour la plupart des claviers assez présents sans être pompeux. Malgré la place de l’album dans la vie du groupe, qui en verra d’autres, celui-ci semble avec le recul le plus varié dans ses ambiances et dans l’instrumentalisation à la fois violente et lourde déployée. La cover d’Omen (Death Rider) vaut le coup d’oreille et ajoute une touche plus thrashy à l’ensemble, finissant l’album en beauté et en nostalgie. Pour ceux qui n’auraient pas pu à l’époque se faire plaisir avec Crossing The Fiery Path, c’est le moment, tout comme c’est le moment aussi pour les autres réalisations des Athéniens possédés. Vivent les rééditions tardives!