CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Jean Pierre Louveton
(chant+guitare)
-Lionel B. Guichard
(basse)
-Guillaume Fontaine
(claviers)
-Jean Baptiste Itier
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro : Prélude à la Ruine
2)Les Temps Modernes
3)1914
4)La Dernière Vague
5)Cavalerie / Confrontation
6)Au Dessus des Toits
7)Au Dessus des Pyramides
8)Cluster 84
DISCOGRAPHIE
Nemo -
Immersion Publique
Malgré un succès plus ou moins mitigé, Nemo a su rester tenace. En avril 2005, les Français ont réalisé l'audacieux pari d'enregistrer ce premier album live, promouvant en priorité l'album Prélude A La Ruine, sorti en 2004. Le rock progressif de nos compatriotes, chanté s'il vous plaît dans notre langue, s'expose devant le public restreint de Blavozy, amateur de descentes de gammes et de morceaux à rallonges. Le niveau technique des musiciens, à l'écoute de Immersion Publique, n'est pas à remettre en question... C'est vraiment bien prog' tout ça, aucun doute.
On ne peut pas vraiment parler de foule en délire extatique, étant donnée la relative confidentialité de la salle, et quand le public s'exprime entre les morceaux, l'ambiance reste malgré tout très intimiste. Cela n'empêche ni le quartette de se donner à fond (musicalement en tout cas) ni de faire l'étal de toutes ses compétences. La musique de Nemo met l'accent sur les parties instrumentales, très nombreuses et très longues, toutes exécutées de main de maître. L'introduction orchestrale "Prélude A La Lumière" représente le maîtrise du groupe en matière d'arrangements grandiloquents, tout comme la longue pièce instrumentale "La Dernière Vague". Guillaume Fontaine aux claviers et JP Louveton à la guitare ont l'occasion de briller dans ce splendide morceau plein d'idées pertinentes.
Au niveau du chant en revanche, c'est plus hasardeux. Les textes de Nemo sont travaillés, assez dans l'esprit du style musical du groupe, mais souffrent en live du défaut de justesse de JP Louveton. Les autres gaillards assurent les choeurs et parfois rattrapent le coup, parfois pas du tout. "Les Temps Modernes" et son phrasé rapide, ainsi, pourrait être satisfaisant; mais "Au-Dessus Des Toits", et notamment son introduction ambiancée, en souffre beaucoup. C'est peut-être la raison pour laquelle Nemo préfère les longues suites instrumentales remplies à ras-bord de plans éclectiques et inventifs. Cela n'empêchera pas une certaine partie des auditeurs - une majorité peut-être? - de se montrer statique et peu enthousiaste. Car les délires de Nemo en mettent plein la vue et les oreilles, c'est certain, mais l'abus guette, et avec lui la fatigue.
Il est inutile, et de toute façon impossible, de tenter de décrire chaque morceau de ce live; qu'ils soient chantés ou pas, l'objectif de Nemo est d'assurer avec bravoure ces plages instrumentales. On n'est pas loin, bien souvent, du rock progressif sauce seventies ("Les Temps Modernes", "Cluster 84"), très axé sur l'effort individuel de chacun des musiciens. Le son est très clair et très juste, et permettra aux amateurs avertis d'apprécier les prouesses de nos quatre virtuoses. Encore que la prestation visuelle doit participer pour beaucoup au plaisir que l'on peut y ressentir. Les défauts du chant, pourtant pas déterminant dans ce type de musique, achèvera de son côté de repousser les réfractaires. A cet égard, Nemo est donc à juger aussi en studio, et cela se fera bientôt sur Les Eternels. En tout cas une chose est sûre: nous avons de bons musiciens en France, et cela ne peut que faire plaisir.