CHRONIQUE PAR ...
Beren
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
18/20
LINE UP
-Steve Von Till
(chant+guitare)
-Scott Kelly
(chant+guitare)
-Noah Landis
(claviers)
-Dave Edwardson
(basse)
-Jason Roeder
(batterie)
TRACKLIST
1)Given To The Rising
2)Fear And Sickness
3)To The Wind
4)At The End Of The Road
5)Shadow
6)Hidden Faces
7)Water Is Not Enough
8)Distill (Watching The Swarm)
9)Nine
10)Origin
DISCOGRAPHIE
Heureux hasards que ceux de la chronique: me voilà de retour après un petit break pour chroniquer le nouvel album de Neurosis, Given To The Rising, comme je l’avais fait pour The Eye Of Every Storm en son temps. Lequel avait récolté une note quasi-ultime, en raison de sa prise de risque et de ses idées, parfois dantesques. Trois ans séparent le nouvel effort de Neurosis de son aîné, trois ans pendant lesquels le groupe américain a fait germer puis peaufiné sa nouvelle oeuvre, après avoir exploré des contrées plus atmosphériques.
A vrai dire, la première écoute de "Water Is Not Enough", disponible sur le myspace du groupe en avant-première ne m’avait pas vraiment convaincu. Certes, le riff qui sert de canevas à ce titre amuse-gueule explose les baffles et l’on sent Neurosis près à en découdre d’une manière plus directe que sur The Eye Of Every Storm. Mais à la première écoute, ce titre m’a paru terriblement classique. Si bien que je n’attendais pas la claque que je me suis prise au fur et à mesure des écoutes, lorsque j’ai enfin pu écouter l’album dans son ensemble !
En découle une première constatation : Given To The Rising se DOIT d’être écouté en entier. Chaque titre est complémentaire du précédent et le tracklisting, étudié avec intelligence. On le savait, Neurosis a cherché à revenir à un son plus brut et à une violence qui n’était pas présente sous la même forme sur le précédent opus du groupe. Ainsi, on sent un peu d’Enemy Of The Sun dans l’attaque insidieuse menée par les fantastiques guitares, ronflantes et braves, lors de crescendos extrêmement bien construits : le titre éponyme, dont le final laisse sur le carreau, est un exemple typique du cheminement neurosien sur ce disque : détourner puis attraper l’auditeur. Prenez l’ambiance très particulière de The Eye Of Every Storm (les cordes stridentes et les lignes de guitare belles à pleurer, comme sur "To The Wind"), les riffs frontaux d’Enemy Of The Sun et ajoutez-y une production intemporelle, à la fois brute et détaillée, vous obtenez Given To The Rising.
Tout entier dévoué à une construction musicale incroyable ("Distill", "Origin", "To The Wind" et sa seconde partie pleine de fureur), cet album se bonifie avec les écoutes et ne s’épuise pas le moins du monde. Jamais le terme « riche » n’avait été aussi approprié à la musique de Neurosis. Cette seconde constatation permet à Given To The Rising, si ce n’est de dépasser son aîné en qualité (ce qu’il ne fait pas au final), de figurer en bonne place dans une discographie qui me fera toujours halluciner. Songez que depuis Souls At Zero, Neurosis n’a – et ce, de manière unanime – commis que des chefs d’œuvre en puissance. Une discographie complète, homogène et fascinante sur laquelle vient se greffer le progressivement fabuleux Given To The Rising, partagé une nouvelle fois - mais de manière plus naturelle encore - entre quête cyclique d’atmosphères (le batteur joue encore de sa science tribale) et exploitation de la face burnée du groupe (le chant de Von Till, toujours aussi nourri au bourbon). Chapeau bas, je m’incline une nouvelle fois.