CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Peter Steele
(chant+basse)
-Kenny Hickey
(guitare)
-Josh Silver
(claviers)
-Johnny Kelly
(batterie)
TRACKLIST
1)Thir13teen
2)I Don't Wanna Be Me
3)Less Than Zero (<0)
4)Todd's Ship Gods (Above All Things)
5)I Like Goils
6)...A Dish Best Served Coldly
7)How Could She?
8)Life is Killing Me
9)Nettie
10)(We Were) Electrocute
11)IYDKMIGTHTKY (Gimme That)
12)Angry Inch
13)Anesthesia
14)Drunk in Paris
15)The Dream is Dead
DISCOGRAPHIE
Type O Negative ! Souvent imité, jamais égalé. Après le très inégal World Coming Down, les fans du combo de Brooklyn ont dû attendre 4 longues années pour que les Type O remettent le couvert. Fort heureusement, leur attente ne fut pas déçue car la bande à Steele livre avec Life Is Killing Me un de ses meilleurs albums.
Si je voulais faire facile, je vous dirais que Life Is Killing Me ressemble comme deux gouttes d’eau (verdâtre) à Bloody Kisses... Le parallèle entre les deux albums est évident : alternant les morceaux atmosphériques/doomisants, les bombes punk rock et les morceaux à tiroir, Life Is Killing Me offre un bel exemple du savoir-faire des New-Yorkais. Servis par une production des plus appréciables, les musiciens se font visiblement plaisir : Kenny Hickey sonne toujours aussi gras, la voix de Peter Steele est toujours aussi impressionnante et le batteur fait son boulot. On pourra pourtant reprocher au combo d'avoir sous-utilisé les talents de Josh Silver, ses apparitions au fil de l'album restant timides. Dommage.
Si l’album débute avec la reprise du générique d’une obscure série américaine, c’est bel et bien l’énorme "I Don’t Wanna Be Me" qui ouvre les hostilités : bourrée d’énergie et catchy en diable, c'est cinq minutes de pur bonheur! Dans la même lignée "I Like Goils" et "Angry Inch" font bonne figure : si la première relate la réponse (plus que) négative et (très) politiquement incorrecte de Peter Steele aux avances de la gente homosexuelle, la seconde est une reprise (tirée du film Hedwig) qui nous raconte les déboires d'un transexuel au lendemain de l'opération qui devait faire de lui une femme... Vous l'aurez compris, le premier degré est encore une fois à laisser au placard ! Type O s'y entend pour balancer des morceaux qui envoient, mais c'est encore dans le registre tragique qu'ils sont les meilleurs.
Si "Less Than Zero", "Todd's Ship Gods" ou encore "IYDKMIGTHTKY" font office de parents pauvres, l'album reste truffé de perles délicieusement mélancoliques à l'instar de "A Dish Better Served Coldly", "Life Is Killing Me" ou encore l'hallucinante "Anesthesia". Il faut dire qu'elles sont le terrain de jeu idéal pour la voix du géant vert... Toujours aussi lugubre et caverneux, le père Steele fait montre de grand talent pour semer tristesse et dépression. Bien appuyé par sa basse ronflante et la guitare très sous-accordée de Kenny Hickey, Steele cabotine à tout va. Que se soit sur la magnifique "Nettie" (et son refrain particulièrement réussi), "(We Were) Electrocute" ou bien "Drunk In Paris" on retrouve les Type O de la grande époque : ambiance feutrée, amours déçues et toujours cette petite pointe d'humour vert-de-gris.
Malgré ce que laisserait penser l'artwork de l'album, les Type O Negative sont bien loin d'être morts et Life Is Killing Me en témoigne ; mélange idéal de morceaux catchy, de mélodies tristes à souhait et d'atmosphères sombres, l'opus est une vraie réussite. Le Vinnland ne rendra pas les armes !