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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Mathieu Pascault
(chant)

-Lambert Dewarumez
(chœurs+basse)

-Laurent Borello
(guitare)

-Laurent Kemp
(guitare)

-Kévin Paradis
(batterie)

A participé à l'album :

-Fabien Ruol
(guitare sur "Bleeding Moon")

TRACKLIST

1) In Praise of Haemorrhage
2)
Thrashing Metal Anticlockwise
3) Bloodstorm
4) Brainless Playground
5) Left for Dead
6) Weekend Bored Shitless (WBS)
7) Stabbed in Black
8) Shake Off the Gloom
9) Beauty Slept in...
10) Bleeding Moon

DISCOGRAPHIE


DeadlySins - Anticlockwise
(2014) - thrash metal - Label : Autoproduction



Anticlockwise de DeadlySins est une œuvre à l'image de sa pochette : on se dit d'abord que ça ne va pas être possible et puis en s'y intéressant de plus près, on s'aperçoit qu'elle réserve de bien belles surprises. S'agissant de l'emballage, il convient de déplier le livret pour mesurer toute la drôlerie du dessin sur lequel les membres du groupe, acculés dans une discothèque (horreur !), défendent chèrement leur peau face à une faune interlope constituée notamment d'une schtroumpfette SM, d'un Dark Vador à l'équerre et de Conchita Wurtz. Quant à la musique, et bien il suffit de lancer le lecteur et se laisser emporter par la déferlante.

Du thrash pur et dur. Sans ambiances travaillées aux claviers ou à la demoiselle, ni intro symphonique, dialogues de films et autres discours philosophiques (oui, il y en a qui font ça). En bref, du revival façon Toxic Holocaust ou Municipal Waste. Voilà ce qui nous est promis... Et suscite une certaine appréhension, aussi. Parce que des imitateurs laborieux des légendes eighties, il en existe des palanquées – un petit tour sur le site numéro un des vidéos en ligne permet de se rendre compte du nombre effarant de gangs old school qui pullulent dans le milieu. Un conseil d'ami en passant : si vous tombez sur un visuel d'émeute urbaine, de scientifique ricanant ou d'individus en guenilles frappés de desquamation sévère, fuyez. Par bonheur, les DeadlySins valent mieux que ça et rassurent dès l'ouverture des hostilités en balançant une bonne sacoche des familles fourrée à la guitare incisive, au crie qui tue et à la rythmique supersonique. Une combinaison gagnante, à condition que la qualité d'exécution soit au rendez-vous. Elle l'est. Car les Lyonnais ne sont pas précisément les perdreaux de l'année : quinze ans qu'ils se rôdent entre petites salles et premières parties, se posant de temps en temps en studio pour enregistrer - Anticlockwise succède à l'EP judicieusement intitulé Old School en 2008 et à un long format, Dementia, paru en 2012. Depuis la sortie de ce dernier, quelques changements se sont produits, dont l'arrivée d'une nouvelle section rythmique et plus particulièrement de l'impressionnant Kévin Paradis, qui bastonne son kit de batterie comme s'il jouait dans un groupe de death metal - ce qu'il fait habituellement au sein de plusieurs formations, dont les Niçois de Svart Crown et les voisins rhodaniens de The Arisen. Cette force de frappe contribue à muscler le son de l'album et souligner la vélocité dont font preuve les musiciens sur la quasi totalité du recueil - seul "Beauty Slept in..." et son thème semblable à celui de "Seasons in the Abyss" de Slayer marquant une baisse de tempo perceptible, sans rien lâcher cependant en terme d'intensité.
Autre atout le plus en vue – ou plutôt en ouïe : le chant. Moins rauque que sur Dementia, il explose dans un équilibre idéal entre âpreté et puissance, sorte de croisement détonnant entre Mille Petrozza de Kreator et Quorthon de Bathory - point de stridences ici. Les vocalises avantageusement mixées de Mathieu dopent les morceaux, leur conférant une tension et une agressivité de bon aloi dont les guitares sont en revanche moins généreusement pourvues, conséquence des prises de son réalisées par les membres du collectif eux-mêmes. Toutefois, Fred Duquesne, guitariste de Bukowski et Empyr, ex-Watcha, a effectué du bon boulot au mixage de sorte que même légèrement en retrait, six et quatre-cordes restent suffisamment frémissantes pour guider les titres sur la voie d'un thrash rapide et percutant, à l'image des maîtres allemands Kreator, Sodom, Tankard et Destruction qui eux non plus ne bénéficiaient pas dans leurs jeunes et glorieuses années de productions particulièrement étoffées. Mentionner les vénérables représentants du Big Teutonic Four relève en effet de l'obligation à l'écoute des compositions d'Anticlockwise, tant celles-ci sont marquées de leur vigoureuse influence : la priorité va à la vitesse et à la rythmique - les mélodies tentent bien de frayer, mais demeurent en arrière-plan. Bref, ça tabasse. Au point que l'écueil parfois reproché aux modèles germaniques pré-cités - une certaine linéarité - n'est pas tout à fait évité : certaines pistes affichent un taux élevé de consanguinité – ainsi les couplets de "Brainless Playground" évoquent fortement ceux de "In Praise of Haemorrhage", le fulgurant titre d'ouverture. Néanmoins, les DeadlySins ne sont pas les Dark Angel de l'époque Darkness Descends et savent reprendre de temps en temps leur respiration au détour de quelques séquences un peu moins empressées - plus Sodom que Kreator, en somme. Ils font admirer au passage leur capacité d'accélération lorsqu'ils remettent les gaz, sur "Weekend Bored Shitless" notamment, qui se voit agrémenté d'un solo mélodique que n'aurait pas renié Kirk Hammett. Une atmosphère plus travaillée, plus « américaine » plane d'ailleurs sur quelques morceaux, tels "Left for Dead" et son intro à la "Among the Living" d'Anthrax ou encore "Bleeding Moon" qui clôt l'affaire sur des réminiscences de l'oppressant "South of Heaven" de Slayer. Quant aux parties blastées proches du black metal sur "Stabbed in black", elles confortent l'intuition selon laquelle le groupe possède les capacités pour diversifier son répertoire de façon convaincante
.

Avec Anticlockwise, DeadlySins remplit le cahier des charges du thrash teuton vintage jusque dans ses clauses facultatives avec une maîtrise technique, une célérité et une hargne qui forcent le respect. Certes, le son présente les inévitables faiblesses inhérentes à une autoproduction – guitares timides, chœurs maigrelets - mais il se révèle suffisamment abrasif pour véhiculer la passion de ses auteurs, incarnée par un chant toxique qui transcende un enregistrement prompt à propulser le quintet dans le premier cercle du metal hexagonal. On ne peut que leur souhaiter de persévérer dans cette voie vertueuse - et convaincre un producteur de se pencher sur leur cas afin d'exploiter leur bouillonnant potentiel.


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