CHRONIQUE PAR ...
Gazus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Al Jourgensen (chant+guitare+programmation)
-Tommy Victor (guitare+basse+chœurs)
-Paul Raven
(guitare+basse+chœurs)
TRACKLIST
1)Let's Go
2)Watch Yourself
3)Life Is Good
4)The Dick Song
5)The Last Sucker
6)No Glory
7)Death and Destruction
8)Roadhouse Blues
9)Die in a Crash
10)End of Days (Part 1)
11)End of Days (Part 2)
DISCOGRAPHIE
Les États-Unis voient la campagne électorale battre son plein tandis que quelque part, dans la banlieue parisienne, un simple chroniqueur se trouve dans une situation bien embarrassante : il doit en effet chroniquer la promo d'un album sorti il y a maintenant près de 6 mois, promo qui a échappé à nombre de ses collègues. Tandis que la galette tourne en boucle chez notre infortuné ami, celui-ci commence à mieux comprendre cet album. Album qui lui donne envie d'avoir un petit lapin qu'il appellerait George et qu'il serrerait contre son coeur. Pour mieux lui tordre le cou.
Quel est donc le rapport avec les élections présidentielles ? Le fait que ce dernier opus de Ministry (le groupe ne sera plus une fois sa tournée terminée) s'inscrit dans une trilogie «Anti-Bush» entamée avec l'album Houses of the Molé. Paroles, titre d'album équivoque, intégration de samples tirés de discours , détournés, parfois entrecoupés de rires en boite voire redécoupés ("Death and Destruction"), tout moyen est bon pour casser et décrédibiliser ce bon vieux George ainsi que son administration. Efficaces sur le plan de l'engagement du groupe, ces procédés ne font cependant pas toujours mouche sur le plan artistique, allant jusqu'à faire cliché (entendre à répétition le même sample citant le terme « corruption » n'est pas du meilleur effet chez l'auditeur et ne fait pas vraiment preuve d'une grande originalité).
Le propos est certes, globalement bien amené, qu'en est-il de la musique ? Des riffs de guitare de bonne facture, parfois génériques ("Let's Go", "Watch Yourself"), répétitifs au sein des compositions, mais suffisamment variés de par leur style pour que l'album ne lasse pas. On passe ainsi par des moments parfois punk ("Die in a Crash"), parfois metal, voire thrash ("Death and Destruction") mais aussi reposants (le final "End of Days" est en soi une réussite). Les parties de basse majoritairement écrites par feu Paul Raven (de Killing Joke) ne sont pas en reste. Les divers samples sont bien intégrés dans les compositions; il faut dire que le groupe en est familier depuis ses débuts (notamment sur l'album Psalm 69 et son morceau-titre). Le chant, revendicatif et braillard, s'inscrit plutôt bien dans la démarche du groupe. Dernier point, la batterie, ici séquencée, donne un résultat mitigé, entre réussite lors de passages simples et échec lorsqu'elle doit être plus fournie, la faute à un mixage somme toute assez moyen.
Avec The Last Sucker, Ministry livre un chant du cygne de bonne facture, hélas desservi par une batterie séquencée assez moyennement et par le côté trop dense de l'album, dans lequel il est assez difficile de rentrer lors des premières écoutes. Passé ce cap, on écoute avec plaisir cet album, tout en songeant à la fin de Ministry et du mandat de George W. Bush. Geooooooooorge !