CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Robse
(chant)
-René
(chant+guitare)
-Dom R. Crey
(chant+guitare)
-Makki
(basse)
-Hati
(batterie)
TRACKLIST
1) Sehnsucht
2) Erwachen
3) Katharsis
4) Heimat
5) Born to Be Epic
6) Zum Horizont
7) Rise Again
8) Prey
9) Helden
10) Koyaaniskatsi
11) Eternal Destination
DISCOGRAPHIE
Ah Equilibrium... Il suffit de prononcer ce nom pour me sentir fort et crier « Wunderbar! » à tue-tête devant des collègues de travail médusés. Il y a deux ans, on avait laissé la troupe en grande forme, nous assénant un Erdentempel de tout premier plan, virevoltant, facétieux et germanique à la fois – si, si c’est possible ! La formation version 2016 est-elle toujours au même niveau ? Tin, tin, tin… Suspense intenable…
Pas tout à fait. Cet Armageddon souffle ses trompettes d’une manière relativement prévisible et l’impression d’avoir à faire à un lutin de deux mètres et cent-cinquante kilos n’est ressentie que dans la partie centrale de l’album, à savoir le mega-hit single "Born To Be Epic" et son vidéoclip tout plein de bon second degré, "Zum Horizont" joué tambour battant, où l’on retrouve l’Equilibrium danseur du Temple de la Terre, et "Rise Again", titre qui se situe un peu dans la même lignée que le précédent. Pour le reste, les Teutons à cornes la jouent tranquille et se contentent d’asséner mélodies estampillées grand public – et quand je dis grand public, c’est grand public, "Heimat" aurait très bien pu servir de générique aux vieux Stade 2, à Champs-Elysées et autres programmes fétiches d’une génération passée–, sous fond de riffs bien lourds et appuyés par un growl toujours articulé en allemand. De temps en temps les chœurs sont de sortie et l’ensemble initialement festif, se teinte, à partir de "Prey" de nuances clairement plus mélancoliques – ils ont même donné un nom finlandais au dixième titre, ça ne trompe pas… – mais globalement la recette est la même.
Alors forcément, avec le tableau que je dépeins, vous arriverez à la conclusion qu’Armageddon est une demi-purge, et ce n’est absolument pas le cas. Equilibrium s’apparente ici au Fear Factory des deux derniers albums en date : le gars arrivent à produire onze titres pleins et tout de même suffisamment variés pour ne pas lasser l’auditeur et si l’on attend en vain les petites surprises - comme ce super passage à la Ace of Base sur le "Heavy Chill" de l’album précédent – il serait injuste de parler de déception, puisque l'on n’a envie de jeter aucun titre à la poubelle ni de regarder sa montre toutes les deux secondes. Equilibrium fait le boulot, plus que correctement, et les amateurs de musique pompière – ou de musique pour beaufs, pour reprendre les propos d’un vilain petit chroniqueur de chez nous –, fiers de leur statut, peuvent lever leur épée en bois en hommage à l’équivalent viking de Bal Sagoth et crier en chœur : « Danke schön! »
Plus sérieux, Armageddon nous épargne les quelques passages tyroliens et autres danses de salon à la Lucky Luke qui étaient de trop sur Erdentempel, mais les artistes ont un peu jeté bébé avec l’eau du bain et le côté créatif et parfois vertigineux a également disparu. Que reste-t-il ? Un bon album, réalisé par des personnes expérimentées – on en est déjà au cinquième épisode de la saga -, plein et riche en mélodies pas trop difficiles à retenir. Miam quand même, donc.