CHRONIQUE PAR ...
Dexxie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Helge Stang
(chant)
-René Berthiaume
(guitare)
-Andreas Völkl
(guitare)
-Sandra Völkl
(basse)
-Manu Di Camillo
(batterie)
TRACKLIST
1)Prolog auf Erden
2)Wurzelbert
3)Blut im Auge
4)Unbesiegt
5)Verrat
6)Snüffel
7)Heimwärts
8)Heiderauche
9)Die Weide und der Fluß
10)Des Sängers Fluch
11)Ruf in den Wind
12)Dämmerung
13)Mana
DISCOGRAPHIE
Equilibrium est un groupe allemand plutôt jeune malgré son contrat avec Nuclear Blast et ses nombreux changements de line-up. Ce nouvel album que nous chroniquons n'est en effet que le deuxième opus de la formation. Par ailleurs, les qualificatifs employés pour désigner ces Métalleux d'outre-Rhin sont très variés et on entend aussi bien parler de Viking que de Pagan ou de Folk Epic Metal. Faisons-nous une idée par nous-mêmes, au travers de cette galette ne contenant pas moins de 13 titres avec un total de 80 minutes : Sagas.
On commence par le titre "Prolog auf Erden", qui, avec les premiers morceaux de l'album, annonce de suite la couleur du disque. Beaucoup de chant guttural, plutôt typé Black Metal mais des lignes vocales orientées Death feront leur apparition çà et là. Précisons que le chant est en allemand mais, je ne vous le cache pas plus longtemps, il manque sévèrement de puissance et de personnalité, ce qui est autant dû à la prestation du chanteur qu'à la production de l'album. On note d'entrée de jeu des blasts omniprésents, s'inscrivant dans des rythmiques pratiquement toujours endiablées. Sur cette première moitié d'album, les passages calmes durent en moyenne 20 secondes, ce qui est peu, comparé à la longueur totale du disque. Toute cette violence, alliée aux claviers dont le groupe abuse, il faut le dire, a pour effet d'effacer le contraste entre les différentes parties des chansons. Cette façon de faire ne permet pas aux différentes atmosphères de se démarquer convenablement, réduisant ainsi fortement les émotions créées par la musique d'Equilibrium, malgré une grande précision des instrumentistes.
Les morceaux sont répétitifs, on est en présence de pistes d'environ 5 minutes en moyenne, avec une structure très classique. De plus, les variations en terme de degré de violence sont très pauvres : les intros des morceaux sont en général calmes et durent quelques secondes. Mais quelques mélodies folkloriques médiévales viennent un peu relever tout cela et l'on remarque très vite la présence plus qu'agréable de flûtes, utilisées à certains moments pour les solos à la place des guitares lead, et c'est tout à fait charmant. Il s'agit d'ailleurs probablement de l'aspect le plus plaisant de cet album. C'est sur l'instrumentale "Mana", s'étalant sur 16 minutes et clôturant le disque, que les instruments à vent dégagent toute leur saveur : les flûtes y côtoient de l'accordéon, instrument peu utilisé dans le Metal, même celui qui est folklorique, le tout sur des rythmiques encore une fois plus qu'entraînantes. Citons aussi le morceau "Blut im Auge", qui contient un peu moins de claviers et plus d'instruments folk, le tout sur un rythme lui aussi plutôt rapide.
C'est avec le début du morceau "Verrat" (attention, c'est de l'allemand, ça se traduit par « trahison », rien à voir avec le cochon...) qu'on comprend l'appellation Viking Metal. Des blast beats avec une voix très Black Metal. S'ensuit une rythmique façon power avec une fois de plus du chant black par-dessus. On constate aussi des variations vocales black/death voire brutal death tout à fait appréciables, même si les lignes de voix suivent les rythmiques un peu trop consciencieusement. Sur ce morceau, les claviers sont utilisés avec un peu plus de parcimonie et on respire enfin. Soulignons la présence de quelques cassures rythmiques qui font du bien elles aussi, puisqu'à ce stade nous avons plutôt eu droit à des rythmes binaires un tantinet trop ordinaires, voire prévisibles. Enfin, ce morceau a une structure plus progressive. Citons la piste "Die Weide und der Fluß", étant moins violente dans sa section rythmique, qui est ici plutôt lourde (dans le bon sens du terme), du moins dans sa première partie. Les mélodies constituant ce morceau sont malheureusement déjà vues et revues.
L'écoute de Sagas est loin d'être désagréable, mais il n'y s'y passe pas grand chose de remarquable, et les quelques passages notables semblent être dissimulés au milieu des morceaux, ou noyés sous les claviers. Il faut évidemment reconnaître une grande dextérité de la part des musiciens, permettant des solos de flûte tout à fait charmants, et sans aucun doute un boulot monstre pour enregistrer ces 80 minutes d'une musique éxécutée à la perfection. Mais cette galette reste à conseiller à ceux qui aiment les grosses rythmiques sur du chant death ou black accompagné d'instruments folkloriques et de clavier. L'album se résume presque à ça.